Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par JEFF KANJI

Un an et demi après "Heading For Tomorrow", GAMMA RAY sort son deuxième album, avec un line-up légèrement modifié : Kai s'est adjoint un deuxième guitariste, Dirk Schlächter, qui ne quittera plus le groupe en dépit des nombreux mouvements de personnel que GAMMA RAY subira dans les années à venir, et un nouveau batteur arrive, Uli Kusch, futur batteur de... HELLOWEEN.

Le style a changé : alors que "Heading For Tomorrow" était proche des "Keeper Of The Seven Keys", donc assez joyeux et entraînant, "Sigh No More" est un disque assez sombre. Une bonne partie a été écrite pendant la guerre du Golfe et est influencée par ce conflit (en particulier la chanson "We Won't Stop The War"), et le ton s'en ressent. Les paroles aussi, qui contrastent avec l'optimisme de l'album précédent. Mais la tristesse n'empêche pas la qualité, et les compos sont très bonnes. Il y a même deux véritables hymnes, "Rich And Famous" et surtout "One With The World". La présence d'un deuxième guitariste donne plus d'épaisseur à la musique, plus de puissance, et Kai peut ainsi se concentrer sur ce qu'il sait faire de mieux : les soli. Si les morceaux sont plus courts et le tempo plus lent, ils n'en demeurent pas moins très techniques, et en particulier "Dream Healer".

Au niveau de la production, c'est la même équipe, donc pas de surprise, la qualité sonore est au rendez-vous. Par là-même, cet album n'a pas non plus vraiment vieilli. C'est l'album le plus sombre de GAMMA RAY, mais grâce à ce disque, le groupe s'affranchit de l'ombre d'un HELLOWEEN en pleine crise à l'époque.