Si Nazareth peut se féliciter, à l'instar de Status Quo, d'avoir réalisé une bonne quantité d'albums de qualité dans les années 70, aucun d'entre eux ne peut vraiment prétendre accéder au statut de chef-d'oeuvre ultime, d'être parfait de bout en bout. Et, à l'instar d'Uriah Heep, la production des albums de Nazareth n'est pas toujours du niveau des grosses pointures, loin s'en faut. La différence entre Nazareth et Ac/dc se situe là en fait, car aucun album de Nazareth n'aura l'impact d'un Let There Be Rock, Highway To Hell ou Back In Black... ce qui n'enlève rien aux qualités du groupe, qui aura pris bien plus de risques et se sera montré plus créatif que les Australiens.

Hair Of The Dog est "juste" très bon, suffisamment varié (le groupe ne se cantonne pas uniquement au hard rock) avec bien entendu le gros classique Hair Of The Dog dont le riff rappelle quand même pas mal le Day Tripper des Beatles. A part ça, Hair Of The Dog vaut surtout pour l'épique Please Don't Judas Me, le doublé Beggars Day/Rose In The Heather, magnifique également. Le bluesy Whisky Drinkin' Woman et la ballade bluesy Guilty sont également de bonne tenue. Dan McCafferty, impérial, arrive toujours à brailler avec classe (c'est bien le seul avec Ian Astbury dans ce cas).

Par contre, Miss Misery et Changin' Times (le Black Dog de Nazareth ?) sont clairement en dessous, rien d'exceptionnel, elles rendent la 1ère face un peu poussive. N'importe quel groupe de hard rock de l'époque aurait pu composer ces titres là. Alors Hair Of The Dog, chef-d'oeuvre interplanétaire du hard rock ? Heu, ce serait un peu exagéré de se lancer dans une telle affirmation.