Tout fan de Hard Rock, même s’il n’a jamais entendu parler de NAZARETH, précision faite pour les plus jeunes lecteurs, connaissent inconsciemment ou de manière détournée ce qu’a pu faire le groupe écossais. En effet, les anciens, ceux qui se souviennent parfaitement de l’année 1975, n’ont pas oublié leur hit ultime "Love Hurts" issu de leur album "Hair Of The Dog". Ce titre ne dit-il rien à personne ? Les fans de GUNS’N ROSES ne peuvent décemment pas oublier la présence de ce titre éponyme sur "The Spaghetti Incident ?" (1993) l’album de reprises des Américains. Alors que la relève de rockeux, dans la mesure où elle connait le remake du film "Halloween" (2007) de Rob Zombie, a déjà subi le rayonnement du titre figurant dans le métrage.

A part ça, on en revient donc à une histoire de chien puisque ce vingt-deuxième album du groupe porte le titre "Big Dogz". Autant d’albums pour quarante années de service rendu à la noble cause du Rock. Rarement sous le feu des projecteurs, il convient de féliciter la ténacité autant que la passion du quatuor qui ne s’est pas octroyé beaucoup de pause non plus. Attention, le temps des compliments est bientôt fini.
Dan McCafferty, chanteur de la formation, possède un organe vocal qu’il sait mettre en valeur et c’est bien la seule chose à sauver de ce "Big Dogz" qui reste au raz-des-pâquerettes sur un mid tempo constant et soporifique. Déjà, l’album débute sur un "Big Dog’s Gonna Howl" mou de genou enchaînant avec un "Claim", dont le refrain qui se rabâche à outrance énerve, tout simplement, le piano ne changeant rien à l’affaire. Quand les nerfs sont touchés dès le second titre, c’est très mauvais signe. "No Mean Monster" qui se veut inquiétant, est ridicule avec son riff sautillant. Alors quand le groupe s’attaque à la ballade bluesy "When Jesus Comes To", c’est la fin du monde.

A ce moment, quand le rédacteur s’aperçoit qu’il y a une erreur d’impression sur l’ordre des titres du disque, c’est l’enfer. En plus de l’écoute pénible de la chose, il va falloir fouiller et suivre les paroles dans le livret. Le supplice.

"Radio", comme son nom l’indique, ambitionne le titre de single pour un passage radio en "heavy rotation", sans moi !! Lee Agnew, batteur du combo et fils de Pete, l’historique bassiste du groupe, est le pire des batteurs du circuit. Même Lars Ulrich (METALLICA) à côté fait figure de maître. "Time And Tide", poussif et interminable. Un batteur sous "Tranxene", c’est moche. "Lifeboat" ridicule. "The Toast", pareil. Alors que l’on fait de magnifiques albums de neuf titres, NAZARETH préfère en pondre 12 merdiques (en fait seulement onze, la faute au livret, mais on a l’impression qu’il y en a quarante !!!). "Watch Your Back" est un remède pour quiconque ne veut plus écouter de musique. Mieux vaut en rire, la ballade "Butterfly" enfonce le clou de la bêtise. A La fin de "Sleeptalker", on se dit que le supplice est fini et mine de rien, une certaine fierté nous envahit. On a réussi à venir à bout de ce qui semble être le pire des albums de l’Histoire du Rock. Au moins, celui-là ne fera pas date, c’est certain.

Qu’est-ce que ça fait mal de descendre un groupe d’anciens. Au-delà du respect que l’on doit à une longue carrière, il m’était impossible de sauver quoique ce soit de ce disque, si ce n’est, je le répète, le timbre de son chanteur.