Cet album me donne des frissons à chaque écoute. De plaisir et de doux effroi. C'est dire à quel point il personnifie au mieux la Comtesse sanglante ! La sensualité, la perfidie, la beauté, la violence, le charme, le goût de mort du vampirisme en suinte de toutes parts. Dix parts, précisément. Dix morceaux fantastiques à l'atmosphère sombre et envoûtante qui nous guident à travers l'histoire de la comtesse Elizabeth Bathory, contée de mains - et de voix - de maîtres par Dani Filth et ses frères de sang (bon, OK, j'exagère, surtout si l'on regarde comme il les a virés par la suite...).

"Cruelty And The Beast" est une merveille de metal extrême. Plus que du black-metal, c'est un mélange parfait d'ambiances gothiques, de riffs heavy, de nappes orchestrales et d'une grosse dose de black-metal (je vous rassure) que nous sert ici Cradle Of Filth. Son oeuvre la plus aboutie à n'en pas douter. Que dire en effet, passé le premier titre introductif - mais néanmoins beau - du phénoménal "Thirteen Autumns And A Widow" ? Quel meilleur prologue pouvions nous rêver pour nous guider dans les méandres de cette sanglante histoire ? De la tension, il y en a, des mélodies noires, il y en a, un chant possédé, il y en a comme tout au long de l'album... Et de la violence bien sûr. Cradle n'a jamais fait plus violent que sur ce disque. "Cruelty Brought The Orchids", "Desire In Violent Overture" et "Lustmord And Wargasm", tous sublimes, en regorgent. Le cruel "Venus In Fear" également, mais dans un autre genre (écoutez, ça vaut mieux !).

Les très ambiancés "Beneath The Howling Stars" et "Bathory Aria" apportent eux aussi leur lot d'émotions - fortes, assurément - et l'extraordinaire "The Twisted Nails Of Faith" est si bien conçu et si fort qu'il arracherait des larmes. Un vrai sommet d'intensité, gravi progressivement et dévalé, une fois sa cîme atteinte, dans un crescendo superbe et inexorable. Rien que ce morceau justifie la note la plus haute. Les autres maintiennent aisément la barre. De l'art. Noir et sublime.