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DEATH METAL HORRIFIQUE  |  COMPILATION

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- Style : Helioss, Agathodaimon, Anorexia Nervosa, Bal Sagoth, Carach Angren, Chthonic, Diabolical Masquerade, Graveworm, Illnath, Limbonic Art, Mystic Circle, Diablation, Lord Shades, Ad Inferna, Crest Of Darkness
- Membre : Solstice, Symphonity, The Haunted, Therion, Vallenfyre, Lost Symphony, The Blood Divine , Atrocity, Serotonal, Sarah Jezebel Deva , Acheron, Anathema, Angtoria, At The Gates, Brujeria, Code, Decameron, December Moon, Entrails, My Dying Bride, Paradise Lost, Masterplan, Massacre, Lock Up, Leaves' Eyes, Gorerotted
- Style + Membre : Old Man's Child, The Kovenant, Hecate Enthroned, Abigail Williams, Dimmu Borgir, Ancient
 

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CRADLE OF FILTH - Total Fucking Darkness (2014)
Par PERE FRANSOUA le 19 Juillet 2016          Consultée 2968 fois

CRADLE OF FILTH a une histoire chaotique jalonnée de coups du sort. Le succès énorme est arrivé après bien des déconvenues et n'a pas vraiment profité aux membres originels du groupe. D'ailleurs je viens de dire "groupe" mais aux vues des changements de membres incessants on peut considérer qu'il ne s'agit pas d'un groupe de rock mais d'une entité, un collectif, dont le chanteur-leader Dani Filth est le garant de la cohésion et de l'esprit.

Leur début de carrière sent la scoumoune, pue le chat noir mouillé, déborde de pas de bol.

Tous les fans de COF savent que le groupe a commencé par jouer du gros Death avec les pieds,du bien cradingue, à la limite du Grind mais sans la vélocité.
La célèbre démo "Total Fucking Darkness" datant de 1992 présente une face plus variée et annonce la tendance Gothique à venir, avec des passages plus mélodiques et un peu plus de clavier. Pour bien sentir la différence avec la musique future, le titre "The Black Goddess Rises", qui sera remanié sur le premier album (premier exemple d'une tendance qu'a le groupe de reprendre ses propres titres en les modifiant fortement), se présente ici en des atours Death Grind lourds, avec son chant et ses guitares ultra graves.

1992 is THE year. Une année très chargée pour les jeunes anglais: une première démo "Invockong The Unclean", une seconde démo "Orgiastic Pleasures Foul" dans la foulée, mais aussi un split "A Pungent And Sexual Miasma" (avec le groupe MALEDICTION), puis un premier pseudo contrat avec une maison de disque à deux balles (Tombstone Records) et l'enregistrement au studio Springvale d'un premier album intitulé "Goetia".
Vu le niveau des démos précédentes on peut s'interroger sur la capacité des petits gars du Suffolk a déjà pondre un vrai LP. Malheureusement ou heureusement, le destin a tranché : le label n'a pas payé les sessions d'enregistrement et le studio effaça les bandes. "Goetia" a totalement disparu. Scoumoune je vous dis !

Seul rescapé, un master du titre "Spattered In Faeces" que Frater Nihil, boss de Cacophonous Records, avait, on ne sait pourquoi, gardé dans ses coffres durant plus de 20 ans.
Démuni mais motivé le groupe enregistra une nouvelle démo avec des titres qui appartenaient (on le suppose) aux même sessions que "Goetia". Avec zero thune en poche, c'est au studio Portacabin, en réalité une caravane au milieu d'un champ boueux à la campagne, que "Total Fucking Darkness" fut enregistré en cette belle année 1992. Néanmoins cette ultime démo eut l'effet escompté : donner envie à un quidam (le fameux Frater Nihil) de signer le groupe et de sortir un album, pour de bon cette fois.
Entre le deux enregistrements le groupe en a profité pour s'étoffer : un second guitariste est recruté en la personne de Paul Allender (qui s'avérera être un des song-writer les plus prolifiques du groupe), le claviériste Benjamin Ryan (frère du guitariste fondateur Paul Ryan) intègre le groupe de façon permanente et un nouveau bassiste, Robin "Grave" Eaglestone vient remplacer Jon parti faire ses études.

Du passé ne faisant pas table rase, des années plus tard, Dani et Paul Ryan décidèrent que ce serait finalement chouette de sortir la dite démo en la dépoussiérant. Ils s'acoquinèrent à nouveau avec Frater Nihil, beaucoup d'eau ayant coulé sous les ponts, pour sortir une version historique pleine de bonnes choses. Le tout fut transfiguré en studio par Tim Turan, petit génie du remastering (responsable également du celui de "In The Nightside Eclipse" de EMPEROR).

Avec un son décent nous pouvons maintenant prêter une oreille aiguisée à ces productions. La démo est connue des fans depuis fort longtemps, elle ne constitue donc pas une nouveauté transcendantale. Néanmoins elle se laisse désormais écouter avec plaisir.
La musique délivrée est une hybridation des influences diverses en jeu à l'époque. Nos jeunes amis ont grandi en même temps que la scène Grind locale (NAPALM DEATH en tête), ils ont pris de plein fouet l'explosion du Death Metal venue de Floride (MORBID ANGEL, DEICIDE) puis de Suède (ENTOMBED, EDGE OF SANITY) et ont finalement été toucher les œuvres lentes, lourdes et romantiques de nouveaux héros locaux (PARADISE LOST, ANATHEMA, MY DYING BRIDE). Résultat des courses, la musique proposée ici a évolué depuis le Grind dégueu des premières démos vers un Death au son gras à la Suédoise, avec des passages rapides aux relents Grind et des passages très lents, lourds ou mélodiques. Un clavier minimaliste tendance film d'horreur surligne quelques moments. Les raclures de gorges les plus graves possibles tiennent lieu de vocaux, à l'exception de quelques cris de gorets suraigus de ci de là et de quelques moments parlés plus audibles mais pas encore très convaincants. On commence à déceler les tendances qui vont éclore sur "The Principle Of Evil Made Flesh", premier album bâtard entre Black et Death. La nouvelle vague sombre venue de Norvège commence à peine à repeindre en plus noir l'arsenal des Anglais et l'influence de DARKTHRONE et BURZUM n'est pas encore palpable.
On retrouve quelques riffs qui seront repris bien plus tard, comme celui qui ouvre "The Raping Of Faith" décalqué tel quel sur "Beauty Slept In Sodom", ou ce motif au début de "Unbridled At Dusk" qui rappelle furieusement celui qui ouvrira "Heaven Torn Asunder".

Bien sûr l'originalité de la bande du Suffolk consiste à tirer tous ces éléments de Metal extrêmes vers des territoires plus occultes, horrifiques et mélodramatiques. Il leur fallu seulement un peu de temps pour savoir comment transcrire l'ambiance de leur terroir, pleine de mystère et de sorcellerie, et d'associer tous les éléments culturels dont ils étaient friands depuis toujours, films de la Hammer, romans noirs de l'ère victorienne, traités d'occultisme, etc.

Plus surprenant est ce titre rescapé, "Spattered In Faeces", qui bien que théorique enregistré avant la démo, donne l'impression d'être le chainon manquant avec le premier album. Le son est certes un peu moins grave, mais l'écriture est plus mélodique, les blasts plus maîtrisés, et le chant plus varié (avec moins de grognements et plus de cris).

La galette est complétée par quatre titres enregistrés lors d'une répétition à l'automne de la même année, toujours au studio Springvale (où avait été enregistré "Goetia" et où le groupe répète encore aujourd'hui), et dont la qualité sonore (quasi meilleure que la démo) lui vaut d'être sauvé de l'oubli.
En plus de trois titres présents sur la démo, la session présente "Devil Mayfair", autre morceau qui figurait sur "Goetia", et qui était lui aussi totalement inédit jusqu'à présent. Celui là est nettement plus bas du front, tourné vers la pure agression et rappelle les premières bourrinades de CARCASS.

Objet historique, ce disque concentre tout ce qu'il y a à sauver du passé du groupe, et par la grâce du remastering, nous donne à apprécier une musique vraiment sympathique. Pas de quoi se retourner dans son cercueil non plus, le meilleur sera à venir, et pour peu qu'on soit allergique aux jeunes pousses amateurs qui jouaient du Grind en Angleterre au tout début des 90's, le disque vous déplaira peut être carrément.
On pensera avec nostalgie à cette époque où tout restait à créer et où des petits gars de la campagne brumeuse du Suffolk ont bataillé ferme pour faire vivre leur musique, pauvres comme des rats mais motivés comme des beaux diables. On s'imagine les répètes dans des vieux Pubs aujourd'hui fermés, le tape trading intensif, les rituels de magie noire à deux balles et le parfum de liberté.

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   PERE FRANSOUA

 
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- Dani Filth (vocaux)
- Paul Ryan (guitare)
- Benjamin Ryan (claviers)
- Robin Graves (basse)
- Jonathan Pritchard (basse)
- Paul Allender (guitare)
- Darren J. White (batterie)


1. Spattered In Faeces (from 'goetia')
2. The Black Goddess Rises
3. As Deep As Any Burial
4. Unbridled At Dusk
5. The Raping Of Faith
6. Fraternally Yours, 666 (outro)
7. Devil Mayfair (advocatus Diaboli) (rehearsal)
8. The Black Goddess Rises (rehearsal)
9. The Raping Of Faith (rehearsal)
10. Unbridled At Dusk (rehearsal)



             



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