Recherche avancée       Liste groupes



      
METAL GOTHIQUE  |  STUDIO

Commentaires (21)
Questions / Réponses (4 / 10)
Metalhit
Lexique metal gothique
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

1993 Serenades
1995 The Silent Enigma
1996 Eternity
  A Vision Of A Dying Embr...
1998 Alternative 4
1999 Judgement
2001 A Fine Day To Exit
2003 A Natural Disaster
2010 We're Here Because We...
2012 Weather Systems
2014 Distant Satellites
2017 The Optimist
 

- Style : Joy Division, On Thorns I Lay, Crippled Black Phoenix, Khemmis, Arð, Berlial, Silentium, Opeth, Paradise Lost, Madrigal, Autumn
- Membre : Head Control System, Antimatter, Cradle Of Filth, Hellfest
- Style + Membre : Daniel Cavanagh, My Dying Bride
 

 Site Officiel Français (2005)

ANATHEMA - Judgement (1999)
Par DARK BEAGLE le 18 Septembre 2024          Consultée 1264 fois

Le départ de Duncan Patterson n’avait rien de rassurant pour les fans d’ANATHEMA. Il formait avec Danny Cavanagh la colonne vertébrale du groupe et était en grande partie responsable de l’excellent mais suicidaire "Alternative 4". Et si la formation de Liverpool pouvait compter sur le retour du batteur John Douglas et enregistrait l’arrivée de l’inconnu Dave Pybus à la basse (pourtant une vieille connaissance pour les fans du groupe, ce dernier ayant participé à l’aventure ANATHEMA dès "Serenades", mais pas en temps que musicien), personne ne s’attendait à ce qu’elle donne un successeur à "Alternative 4" aussi rapidement tout en se réinventant. "Judgement" arrive dans les bacs en juin 1999, motivé par un drame qui allait toucher les frères Cavanagh.

Ne vous fiez pas à cette pochette colorée, "Judgement" est le disque de la mélancolie. Un spleen doux amer qui transpire sur les compositions, sans jamais caresser l’aspect suicidaire qui ressortait parfois d’"Alternative 4" et qui le rendait si écrasant. Son petit frère se veut plus serein, plus posé, la guitare acoustique se taille une belle part du gâteau, bien que l’électricité soit bien présente, mais avec plus de retenue, moins de démonstration. Le Doom est définitivement effacé de l’ADN du groupe, qui navigue dans des contrées de plus en plus atmosphériques.

Et ANATHEMA va nous surprendre d’entrée de jeu. Pas d’introduction, pas de longs plans où les riffs sont répétés pour que la mélodie devienne entêtante, nous rentrons dans le vif du sujet. Quelques notes de guitare puis arrive le doux chant de Vinnie. C’est posé, mais bien vite cela finit par s’emballer. Là, il faut faire attention à la signification que nous donnons aux mots. La guitare électrique est présente, elle vient apporter un peu d’agressivité, mais il y a toujours une espèce de torpeur qui s’installe, prend ses aises. Ce n’est pas ennuyeux, mais la chanson dégage un doux spleen qui nous emporte avec lui.

Cela, ce sera une constante sur ce disque, même quand il s’emballe – là encore, toute proportion gardée. La hargne que l’on pouvait encore retrouver sur "Alternative 4", bien plus sur "Eternity", s’éloigne pour n’apparaitre que de façon très épisodique. Les morceaux, eux, vont se succéder avec fluidité, les enchaînements se font très bien, il n’est pas rare qu’un titre trouve son origine dans les dernières notes de celui qui le précèdent, ce qui donne réellement l’impression d’écouter un tout, un ensemble et pas une compilation de chansons qui peuvent parfois partir dans de nombreuses directions différentes.

Il y a donc une réelle homogénéité sur ce disque. Finalement, le départ de Duncan Patterson a fait plus de bien que de mal, les frères Cavanagh (surtout Danny en fait) ont pu se réapproprier l’écriture et se permettre d’avancer sur le sentier qu’ils voulaient, sans avoir à faire de compromis. La musique proposée est donc très personnelle, le côté suicidaire s’estompe totalement, mais la tristesse est toujours présente, parfois mêlée de colère. Danny Cavanagh a pris le taureau par les cornes, bien secondé il est vrai par son frère. Mais John Douglas célèbre son retour derrière les fûts de belle façon, aussi bien dans son approche simple et essentielle que dans l’écriture et Dave Pybus n’est pas en reste, amenant ses propres idées avec lui.

"Judgement" est un disque simple. L’électrique se marie à l’acoustique, mais les musiciens ne font pas durer le plaisir inutilement, ils ne proposent pas des morceaux improbables de technicité. En revanche, et c’est là que réside son point fort, il dégage une multitude d’émotions, souvent un peu sombres, mélancoliques. Certains passages sont tellement forts qu’ils ont la capacité de vous faire dresser les poils, voire vous donner la larme à l’œil pour les plus sensibles d’entre vous. Et à ce titre, "One Last Goodbye" balaie tout sur son passage. Ce morceau, Danny l’a écrit pour célébrer la mémoire de sa mère décédée alors qu’il était sur la route avec son frère et le reste du groupe en 1998. Et le résultat…

Comment définir ce qu’est la puissance en musique ? Est-ce au travers des murs de son qu’elle se ressent ou par le prisme d’une émotion brute, palpable et communicative. Certainement des deux, mais pour "One Last Goodbye", c’est clairement la seconde option qui prime. Nous sommes rapidement happés par une mélodie douce, nostalgique, qui monte crescendo, à mesure que le chant s’emballe. Les frères Cavanagh expriment leur chagrin, ils le partagent avec nous tout en restant dignes. La voix de Vinnie est juste incroyable, on la devine au bord de la rupture, mais elle ne cède jamais. Cette chanson est définitivement le point d’orgue de "Judgement", celui qui nous propulse le plus loin dans ce maelström émotionnel. Mais ce serait faire un affront aux autres compositions d’affirmer qu’elle les éclipse.

Ce disque est constellé de titres solides, magnifiés par une production solide et une interprétation de grande classe. Kit Woolven (THIN LIZZY, MAGNUM, David Gilmour) a réalisé un superbe travail derrière les manettes, sublimant et ciselant le diamant brut que lui avait apporté le groupe. L’équilibre de "Parisienne Moonlight" est splendide, entre les voix de Danny et de Lee Douglas (sœur de John) qui se mêlent et s’embrassent, son enchaînement avec le title track qui monte continuellement en puissance avant de s’emballer totalement et livrer la prestation la plus furieuse qui soit avant d’être stoppée brutalement, comme si la bande avait été avalée, les cris des guitares sur "Wings Of God", morceau plaisant mais légèrement hors sujet sans qu’il en soit gênant…

Nous assistons donc également ici aux premier pas de Lee Douglas au sein d’ANATHEMA. Déjà, elle éclipse totalement Ruth Wilson (souvenez-vous, "J’ai Fait Une Promesse") et elle dégage une douceur agréable. Si nous pouvons donc apprécier son timbre sur "Parisienne Moonlight", nous constatons qu’elle est également capable de s’harmoniser avec Vincent sur un "Don’t Look Too Far" à la fois éthéré et oppressant. Vu le résultat, il était totalement logique qu’elle poursuive l’aventure en compagnie de son frère et des frangins Cavanagh, faisant de plus en plus d’ANATHEMA un groupe familial (et attendez que le troisième frère récupère la basse !).

"Judgement" est un disque puissant et bouleversant. Pour de nombreux fans, il est ce qu’ANATHEMA aura fait de mieux (disputé avec "The Silent Enigma" pour les amateurs de la période Doom et parfois "We’re Here Because We’re Here" pour ceux qui préfère l’aspect RADIOHEAD de leur dernière partie de carrière) et je partage entièrement cet avis. Il est le disque des frangins Cavanagh qui m’aura le plus marqué, je me souviens encore de la première écoute que j’en avais faite, à mesure que je découvrais les morceaux et que l’émotion me submergeait. L’authenticité de cette musique, des sentiments développés ont marqué ma mémoire musicale au fer rouge. 25 ans plus tard, il me frappe toujours autant. Un grand, un très grand album.

Le bijou : "One Last Goodbye".
Les pépites : "Deep", "Forgotten Hopes", "Parisienne Moonlight", "Judgement", "Don't Look Too Far", "Emotional Winter".

A lire aussi en METAL GOTHIQUE par DARK BEAGLE :


LACRIMOSA
Lichtgestalten (2005)
Complément d'objet direct




ENSLAVEMENT OF BEAUTY
Traces O' Red (1999)
Chaotic beauty


Marquez et partagez



Par DAVID




 
   DARK BEAGLE

 
   BIONIC2802
   ZAK

 
   (3 chroniques)



- Vincent Cavanagh (chant, guitare)
- Daniel "danny" Cavanagh (guitare)
- Dave Pybus (basse)
- John Douglas (batterie)
- Danny Cavanagh (claviers)


1. Deep
2. Pitiless
3. Forgotten Hopes
4. Destiny Is Dead
5. One Last Goodbye
6. Make It Right [f.f.s.]
7. Parisienne Moonlight
8. Don't Look Too Far
9. Emotional Winter
10. Wings Of God
11. Judgement
12. Anyone, Anywhere
13. 2000 & Gone
14. Transacoustic



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod