L'attente de ce live capturé le 31 janvier 2004 à Cracovie en Pologne, aura valu les excuses du groupe sur le site offciel:la sortie repoussée du DVD, prévue au départ le 28 juin, n'était plus de leur contrôle.Car l'excellent label Music for Nations (de part ses groupes), a été lui aussi frappé par la dure réalité économique et a fermé récemment ses portes.
Ainsi sa production a été momentanément arrêtée. On notera que le livret de 8 pages illustrées par Travis Smith (Strapping Young Lad, ICED EARTH, Death...) et qui avait réalisé la pochette de A natural disaster, n'est pas fourni et pourtant promis sur la jaquette.

On se rappelle également que Danny avait failli quitté le groupe pour rejoindre ANTIMATTER courant 2002. Et c'est lui qui aprés coup, avait écrit presque intégralement A natural disaster, précédent la tournée dont est issu ce live.C'est sur ce dernier album en date que le troisiéme frére Jamie, a réintégré le groupe au poste de bassiste, qu'il occupait dés la création du groupe en 1990 (il a depuis systématiquement accompagné ses deux fréres en tournée).
Et fatalité, ce sont pas moins de 7 chansons de A natural disaster qui ont été choisies.Les autres sélections portent sur 5 chansons de Judgement et 4 de A fine day to exit.Soit une set-list se consacrant exclusivement aux trois derniers albums.
L'intégration officielle de Les Smith aux claviers depuis A fine day to exit démontre que malgré le jeu des chaises musicales du line-up, on peut toujours compter sur les deux frères Cavanagh.

Pour répondre au titre du DVD, nous n'étions pas malheuresement présents en ce soir. Et ce concert veut rattraper notre erreur en immortalisant sa magie.
Il est loin le temps du doom puis le chant crié de Vincent. Surpassant le Rock mainstream et ses structures calculées, Anathema évolue constamment pour proposer au travers de sa personnalité intègre, un Rock planant, moins rageur. Mais toujours aussi mélancolique. Et c'est cet attrait qui éblouit cette heure dix passée en compagnie de nos Liverpuldiens.
Une heure trop rapide comme si les événements de la vie qui touchent tout à chacun, traités aux travers des textes, étaient si futils.

Les moments forts en la matière sont atteints lorqu'intervient Lee Douglas pour l'enchaînement de "Parisienne moonlight" et "A natural disaster" qui offre un duo épuré, suivi de chuchotements des deux frères avant de terminer sur la voix a cappella de la soeur du batteur. Autre moment de douceur lorsque Danny chante "Are you there?" de manière intimiste.
Quant aux moments plus soutenus, il faut attendre "Pulled under at 2000 metres a second", chanson écorchée avec rythme énervé. Ou bien la montée en puissance avec accélération sur "Judgement" pour un grand moment de Rock/metal.Et cette derniére laissant place à "Panic" et le chant débité de Vincent, puis cassure de rythme pour repartir de plus belle.

Ces anglais étant si impeccables en matière de Rock, qu'ils vont même jusqu'à réfléchir à leur entrée, en appellant au rêve (l'intro "Childhood dreams") pour nous faire atterir à nouveau sur terre en douceur avec l'aérien "Flying".Le tout sur des remerciements aussi sobres que sincéres de Vincent.

Vincent et Danny nous ont offert le 13 novembre dernier à l'Espace Curial, un autre fabuleux show, plus intimiste, et deux heures durant.Et cette fois le public parisien y était pour vibrer.Un DVD retranscrivant cette autre soirée se doit d'exister au même titre que ce "Were you there?" indispensable même si trop court.
Il n'y a pas à dire ils sont forts ces anglais.


(le bonus contenant trois versions acoustiques, accompagnées d'un quartet à corde du Philharmonic de Liverpool, est un autre moment de volupté à savourer)