ANATHEMA mue encore et encore ! Ici, c’est la beauté - non pas :
(a) à l’état pur (voir "Alternative 4") ni
(b) à l’épanouissement des claviers ainsi qu’à l’entrée en matière du raffinement atmosphérique (voir "Eternity"), ou encore de
(c) l’une des références Doom les plus abouties (voir "Silent Enigma") -,
(d) non non, ici c’est la beauté simplifiée par excellence, tout simplement !

"Judgement" est classe, triste mais gardant sa dignité, son élégance, sa maîtrise de la mélodie et de l’impact direct de ses riffs sur nos états d’âme.

L’enchaînement des quatre premiers titres - que j’ai subi dans son intégralité au Graspop (Belgique), en 2000, fut l’une des plus belles ambiances que j’ai vécue à un festival : nous étions heureux, libérés de nos tracas, prêt à chanter à la place de Vincent ! "Arnaud mimait la gratte, Bruno ronronnait dans les graves et Laurent martelait son jeans avec enthousiasme non dissimulé - ce sont mes potes - et… hum, je m’égare, sorry !

Les balades sont monstrueuses : merde, j’ai encore des frissons rien que d’en parler, pff ! L’émotion est à son comble. Vous pensiez qu’ANATHEMA ne pouvait pas aller plus loin que ses divers chef-d’œuvres ? Alors, dites-moi ce que vous ressentez à l’approche de "Don't Look Too Far" ou de "Emotional Winter" mais surtout, de "One Last Goodbye", hein, pour voir ? Et sa suite ! Allez, remémorez-vous l’intro "Parisienne Moonlight" et ce putain de coup de fouet de la Mort qui Tue : "Judgement" himself !!! Anecdote pour anecdote, cette fameuse prestation de l’an 2000 au plus grand festival belge Metal de tous les temps, ANATHEMA a débuté son set avec ce morceau éponyme. Le truc amusant, c’était de voir John rattraper ses coups de stick en retard car les guitares s’emballaient et que nous, public, criions plus fort que 20 millions d’ampli Marshall connectés !