Vous écrire ici que "War Eternal" m'avait enthousiasmé est un doux euphémisme. Usé jusqu'à plus soif, j'ai ensuite vu le groupe plusieurs fois au long de la trèès longue tournée qui a suivi. Alissa a su convaincre, s'imposer et apporter ce vent de fraîcheur que nous attendions globalement.
La modernité du son avait quelque peu déstabilisé certains fans du combo mais sur scène, le constat était évident : le public est convaincu !
L'apport de Nick Cordle était indéniable à ce titre, remplacé "injustement" assez rapidement par Jeff Loomis. Ce dernier que l'on ne présente plus a su apporter sa technicité sans pour autant s'imposer côté charisme. Il ne suffit pas de réenregistrer un titre pour convaincre.

L'épreuve était donc au rendez-vous pour les Suédois au moment de nous délivrer ce "Will To Power" qui devait enfoncer le clou...

Malheureusement, c'est un groupe en mode "trop facile" qui pointe ici le bout de sa trombine. Si la touche "Alissa" est toujours présente côté chant, il faut reconnaître assez rapidement des titres trop simples voire simplistes, sans grande originalité.
Côté construction, Amott semble avoir opté pour le riff classique, sans créditer Loomis.
Nous sommes donc en terrain connu, mais pas conquis.
Des interludes instrumentaux tout comme les intros ("Set Flames Into Fire", "Saturnine").
Côté satisfaction, la prestation aboutie d'Erlandsson derrière ses fûts est une nouvelle fois à saluer. Ce type est un des batteurs les plus mesestimés de façon totalement incompréhensible. Techniquement, c'est clairement abouti et mis en valeur côté production ("First Day In Hell" par exemple).

La mauvaise surprise ? La power-ballade présente finalement ici ("Reason To Believe") qui risque de faire plus que diviser. Ratage complet évident car usant de tous les poncifs du genre, ARCH ENEMY se tire une balle dans le pied en s'essayant à un exercice plus que dispensable pour un groupe de sa catégorie. Les formations de seconde zone voire en mode amateur affichent des prestations clairement plus convaincantes que cette niaiserie. Échec cuisant.

Les nappes de claviers ("Dreams Of Retribution") n'apportent rien, forcent la comparaison avec d'autres combos qui, jusqu'alors n'entraient pas dans l'histoire musicale d'ARCH ENEMY. On sent la volonté de sonner "Neo/moderne" alors que l'on ne veut pas forcément trouver nos musiciens sur ce terrain !
En multipliant en outre avant la sortie les "singles" quasi insipides, ARCH ENEMY n'a pas su rassurer, encore moins convaincre ("The Eagles Flies Alone" en tête). Mal gérée la communication...

"Will To Power" est énervant : il reflète par moments tout le talent d'ARCH ENEMY mais multiplie les élans de fainéantise avérée.
L'ogre Amott a tout dévoré, ne laissant que des miettes durant sa digestion. Même la cover classique du groupe (ici G.B.H. avec "City Baby Attacked By Rats") est creuse, c'est dire...
Il est assurément dommage de se rendre compte que la confirmation tant attendue n'est pas au rendez-vous au moment du bilan.

Note réelle : 2,5/5, arrondie pour le moment à l'inférieur car je suis toujours colère !