Il est devenu assez courant dans le monde du Metal de nous offrir un Live audio accompagné désormais de sa captation vidéo. Difficile de bouder son plaisir quand on peut associer le son ET l'image, à moindre frais.
En effet, la qualité est de plus en plus à l'ordre du jour, je pense notamment aux allemands de KREATOR récemment.

Ma chronique s'accompagnant en même temps d'un écrit concernant la prestation audio, je vous invite si ce n'est pas le cas à mettre en relation cette dernière avec l'apport DVD…

Accompagné d'un menu simple mais efficace, le DVD comporte comme de coutume différentes sections, somme toute assez classiques.

- Le concert en lui-même, chapitré évidemment (sympathique réorchestration d'un titre de "You Will Know My Name" au passage en guise de fond musical) et avec réglage audio possible (PCM stéréo, ou 5.1 digital surround).
Démarrage sur les chapeaux de roues, et Alissa déboule dans un accoutrement proche d'une sorcière momifiée. J'avoue ne toujours pas accrocher sur ce "look" mais bon... Passons... Elle a calmé les sauts de crapaud, c'est déjà ça !
Elle harangue la foule, réclame rapidement des cornes et le soutien du public, en nombre ! Le groupe est headliner ce soir et les moyens sont là ! Alissa précisera rapidement d'ailleurs, quelques titres plus tard, que le set de ce soir est capté pour un DVD.
La scène est donc en ce sens de toute beauté : drapée sur chaque côté, les morceaux de tissu seront affalés au début de "Ravenous" (l'un des titres préférés d'Alissa, elle recherche le soutien des chœurs du public avec énergie !), permettant de voir dans son ensemble l'espace scénique, conséquent.
Quelques temps plus tard, la frontwoman viendra se disposer derrière le kit transparent/illuminé, sublime, de Daniel Erlandsson, en portant une cape mystique pour chanter en arrière plan l'excellente "You Will Know My Name". C'est visuellement super classe ! Elle surplombe le reste de la bande, leur laissant le champ libre (tout du moins le temps du premier couplet/refrain) avant de redescendre sur le terrain des affrontements !
Chaque solo des deux guitaristes est clairement valorisé : Loomis et Amott ne font pas semblant et leurs qualités techniques sont indéniables. On aperçoit assez peu le géant D'Angelo (même si "Bloodstained Cross" lui offre quelques instants de "gloire", lui qui pourtant n'est pas du genre statique) et malheureusement le drumkit de Daniel ainsi que son jeu ne sont pas, eux aussi, assez mis en avant à mon sens (quelques secondes de la superbe ouverture ultra nerveuse de "As The Pages Burn", c'est presque trop peu).

Fumigènes et traditionnels jets de flamme sont de la partie, joliment disséminés tout au long du set. Le jeu de lumières est encore et toujours une réussite : à chaque apparition live, le groupe m'a systématiquement bluffé (notamment lors de la dernière tournée avec Angela, que j'avais pu voir à Rouen à l'époque). Moins d'écrans vidéo avec des films et plus de "beauté" d'éclairage au service de la valorisation des musiciens.

Le riff ultra accrocheur de "Under Black Flags We March" fait toujours autant réagir, notamment quand la belle Canadienne porte ce drapeau frappé du logo d'ARCH ENEMY dans tous les sens !
Il est appréciable d'entendre pour clôturer l'ensemble l'instru tiré du "Black Earth" de 1996 à savoir "Fields Of Desolation" qui fait vraiment mais alors vraiment du bien ! Quel finish !

Une fois encore pour ce nouveau DVD, ARCH ENEMY a fait une série de choix judicieux aussi bien au niveau de la pyrotechnie et autres artifices, de la setlist.
On pourra regretter le fait que le public du Wacken, référence du genre dans la communauté Metal, soit si peu mis en avant aussi bien au niveau des interactions que visuellement. Difficile de véritablement entendre les réponses sonores aux attentes d'Alissa… À l'exception de "No Gods, No Masters" et son intro "jump" ! (on notera ainsi que certaines phrases de Alissa ont été coupées durant le montage final du cd audio !) ou surtout quand on peut voir le délire qui prend tout le monde sur un "Nemesis" (tiré de "Doomsday Machine") qui gagne encore en intensité.

- Vous l'attendiez, il est présent : le fameux et classique "Behind The Scenes". 6 minutes 48 à se mettre maigrement sous la dent.
Après tout, vient-on vraiment pour cela ici ? Une sorte de clip promo. On voit le groupe backstage, notamment lors de la conférence de presse, où Michael encense Alissa et le nouveau "level" atteint par le groupe. Loomis annonce être fan du groupe et vivre une belle expérience (on est tout de même assez loin de son Prog d'avant nan ?!). Puis des images de séance de dédicaces, de montage de la scène pour l'occasion avant l'arrivée backstage du groupe au moment de son entrée ! Et oui, c'était annoncé "behind the scenes" !!!

- Les classiques vidéo officielles, avec le diptyque "Stolen Life" en version 2015 puis 2016 et un clip original pour "Time Is Black", entre autres choses. Rien de bien intéressant, à l'époque d'internet une fois encore...

- De petits bonus : tirés de "Tokyo Sacrifice". 33 minutes 56 secondes de bonheur en plus tirées du précédent DVD (que je suis également en train de chroniquer !) tiré de la "même" tournée concernant "War Eternal" : celle que j'ai vu donc sur Rouen ! On peut savourer l'hystérique et non moins excellent "Never Forgive, Never Forget" qui est toujours aussi puissant et une vraie tuerie ! Et là, histoire de vous rappeler que la miss assure terriblement, on nous rebalance "Bury Me An Angel", premier titre de "Black Earth" où elle met TOUT LE MONDE d'accord !!! Quelle furie, quelle puissance !
"Taking Back My Soul" (tiré de "Doomsday Machine") reste plutôt rare, avant le classique "Burning Angel" et un "The Day You Died" ("Rise Of The Tyrant") assez inattendu, avant "No More Regrets" qui va bien (bien puissant) et "Silverwing"… Hein, quoi ? "Silverwing" ??? Putain de dieu, un titre de "Burning Bridges" !! Le miracle ! SUBLIMISSIME !! Comme quoi, il faut toujours y croire (!!). Bref, un teaser qui fonctionne pour retourner voir cette sortie antérieure ! La cerise sur le gâteau !

Je ne considère en rien un Live comme accessoire et dispensable. C'est le passage obligatoire à mes oreilles et à mes yeux pour un groupe. Certains de mes albums fétiches sont donc ce genre de témoignages. ARCH ENEMY remplit donc parfaitement son objectif ici, sans donner dans la surenchère. Simplement en prouvant que sur une scène, ce combo est une référence. Point barre.
Le support vidéo vient donner plus de corps à cette certitude, agrémenté de quelques douceurs, elles, plus dispensables sans doute !

Bravo ARCH ENEMY, haters gonna hate but we gonna love it!