Recherche avancée       Liste groupes



      
METAL EXTREME  |  STUDIO

Commentaires (13)
Questions / Réponses (2 / 10)
Metalhit
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2009 Ki
Addicted
2011 1 Deconstruction
1 Ghost
2012 1 Epicloud
1 Epiclouder
2014 Dark Matters
Sky Blue
2016 Transcendence
 

- Style : Buckethead, Toehider, Tranzat
- Membre : Steve Vai, Strapping Young Lad, Lalu, Vuur, The Gentle Storm, Anneke Van Giersbergen , Casualties Of Cool, The Gathering
- Style + Membre : Devin Townsend
 

 Myspace (1032)
 Site Officiel De Devin Townsend (851)
 Chaîne Youtube (1150)

DEVIN TOWNSEND PROJECT - Deconstruction (2011)
Par MEFISTO le 6 Juin 2011          Consultée 16160 fois

Le voici donc ce troisième album de la tétralogie DEVIN TOWNSEND PROJET. Pour vous mettre dans le bain tout de suite, il s'agit évidemment du plus intense des quatre, car on sait déjà que le quatrième, "Ghost" (sorti en même temps) est plus ambiant et reposant. D'ailleurs, Devin l'a enregistré avant de se donner corps et âme à ce "Deconstruction". Il est très facile de comprendre pourquoi après s'être envoyé ces murs de gros son traduisant la période la plus difficile de la vie de Townsend. Oui, je rappelle à ceux qui ne connaissent pas encore le concept, que la tétralogie est un exorcisme musical pour la légende vivante, une biographie musicale… Plutôt rare en Metal, et en musique tout court.

Alors, que ressemble à la tranche de vie la plus ardue de Devin ? Manque de confiance, drogue, alcool, superficialité, usine… Ouais, usine. L'usine où trop de pères absents ont travaillé, comparée ici à un cirque rendant les humains fous, une fête foraine métaphoriquement reliée à l'existence du bouffon de service. Image taillée sur mesure pour un album attendu de pied ferme. Mais il y a aussi des messages positifs menant à la dernière piste, celle ouvrant sur "Ghost", où Devin se trempe les tripes dans un bain thermal après avoir examiné son cœur et isolé les valeurs auxquelles il tient désormais, après en avoir bavé à coups de sacrifices, de pertes, d'abus, de recherche intérieure. Merde, c'est tout un cocktail qu'il nous fait ingurgiter le type, tout un mélodrame… Il s'ouvre entièrement à nous et la musique, si dense et impressionnante, fait lever ce gâteau d'émotions où Townsend joue les clowns tristes, oui, mais aussi les adultes repentants et autonomes. Il a vu la lumière…

Devin étant un des artistes les plus originaux et, pour cela, respectés, on ne sera pas surpris qu'il ait réussi à attirer un tel alignement d'invités pour l'aider dans sa « radiographie » : Mikael Åkerfeldt (OPETH, BLOODBATH), Ihsahn (EMPEROR), Tommy Rogers (BETWEEN THE BURIED AND ME), Joe Duplantier (GOJIRA), Greg Puciato (THE DILLINGER ESCAPE PLAN), Floor Jansen (AFTER FOREVER, REVAMP), Oderus Urungus (GWAR), Paul Masvidal (CYNIC) et Fredrik Thordendal (MESHUGGAH). Je vous laisserai trouver ces grosses pointures comme si vous cherchiez Charlie, vous verrez, c'est amusant (si peu). Ah et puis tiens, je vous en donne un : Ihsahn s'époumone sur ma pièce préférée de l'album : "Juula", avec ses chœurs à foutre la chair de poule. J'adore. J'en redemande. J'en mange, en boucle. "Juula", c'est le paradis version Townsend. C'est aussi planant que "Summera" et "Poltergeist", aussi dérangeant que "Pandemic" et aussi hallucinant que "The Mighty Masturbator"…

Il aurait été surprenant que le maestro déjanté se plante, c'est Devin Townsend, bordel. Mais comment dire… "Deconstruction" est... trop. Trop tout. Trop gros. Trop théâtral, trop obèse, trop dans ta face (à part les deux premières plages faisant office de lien avec "Ki" et "Addicted" et de présentation pour ce nouvel enrobage surpuissant) pour qu'on le prenne complètement au sérieux… Je dis trop, car je dois expliquer pourquoi, contrairement à ce qu'on se serait attendu du bonhomme, cet album n'est pas parfait. En voulant repousser les limites au-delà de l'entendement, Devin le grandiloquent, celui qui jongle avec des grenades, des passages des plus belliqueux ou des bridges doucereux, cette bébête-là, eh ben il saoule un peu « trop ».

"Deconstruction", c'est Devin qui détruit son passé et ce faisant, il se clone pour ratisser le plus large possible. "Deconstruction", c'est le Devin le plus disparate qu'on ait vu : le philosophe qui s'interroge sur le sens de la vie, la valeur des choses et de ses proches, le rebelle qui cherche le bonheur au mauvais endroit, le roi de l'absurde qui pète et parle de cheeseburgers sur la non moins biscornue pièce-titre, c'est le compositeur excentrique qui pond des briques en montagnes russes de 11 et 16 minutes où il est le principal musicien…

Parlant de musicien, le Canadien n'est pas seul dans son cirque-usine à sons. Il s'est adjoint les services de deux batteurs, Dirk Verbeuren (SOILWORK, ABORTED) et Ryan Van Poederooyen, pour leur donner des parties bien précises. L'un se charge des martelages véloces alors que l'autre abat le reste. Ce mélange est extrêmement riche ("Juular", "Pandemic"), bravo pour cette idée, Devin, même si le mix de Jens Brogen ne lui rend pas toujours justice ! Ensuite, le saligaud s'est payé l'Orchestre philharmonique de Prague pour plusieurs passages et peut compter sur un chœur absolument fabuleux, dont les gorges atteignent des sommets himalayens dans plusieurs des grands moments du disque. Des exemples : la « tortuesque » "Stand", "Juular", "Summera" et son refrain éléphantesque aux voix graves s'ouvrant sur une contrepartie plus claire de toute beauté, "Poltergeist" et "The Mighty Masturbator", pièce absolument bluffante, où Devin malaxe sans problème la musique de club, les ambiances aériennes et les riffs mortels. Remarquez le début et la fin enchanteurs… Superbe et brillant « conte » électro-baroque.

"Deconstruction", vous l'avez deviné, c'est Devin à son paroxysme. Il ne pourra jamais aller plus loin que ça. Enfin, il serait bien capable, mais je ne lui conseille pas. "Deconstruction" rue assez dans les brancards comme ça, tiens. J'ai la langue à terre à chaque fois que je le parcoure... Mais à la fin, je me sens comme Devin, qui scande, en poignante clôture de son morceau-titre à saveur de cheeseburger :

TAKE YOUR TIME,
TAKE YOUR TIME,
ENJOY THE RIDE...
ALL WE ARE!!!
I AM FREE HOW ABOUT YOU?


I am. Amen.

Ou encore quand il parle à son « fantôme »...

I AM RIGHT HERE, AND I AM NOT FRIGHTENED… ARE WE CLEAR?? ARE WE???
YOU NEVER COME ROUND, YOU WILL NOT BE WELCOME, YOU WILL NOT!!!
YOU HAVE BEEN VANQUISHED, LET GO!!!
I'VE CONQUERED MY SOUL!
VANQUISHED… NOW GO!!!!
EXORCISE YOURSELF!
AND STAND FOR WHAT YOU TRULY BELIEVE IN!


C'est pas beau tout ça ?

Oui, c'est bien beau et c'est bien lourd. « Trop » peut-être. Mais peut-être pas. Ah et puis Devin, tu fais chier.

A lire aussi en AVANT-GARDE par MEFISTO :


THY CATAFALQUE
Meta (2016)
Battre le fer pendant qu'il chauffe...




SOLEFALD
Norrøn Livskunst (2010)
Brillant et vachement surprenant !!!

(+ 1 kro-express)

Marquez et partagez





Par VOLTHORD, MEFISTO




 
   MEFISTO

 
   DARK MORUE

 
   (2 chroniques)



- Devin Townsend (tout)
- Dirk Verbeuren (batterie)
- Ryan Van Poederooyen (batterie)


1. Praise The Lowered
2. Stand
3. Juular
4. Planet Of The Apes
5. Summera
6. The Mighty Masturbator
7. Pandemic
8. Deconstruction
9. Poltergeist



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod