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ARIA - Night Is Shorter Than Day (1995)
Par DARK SCHNEIDER le 9 Novembre 2014          Consultée 4568 fois

Ce sixième album d'ARIA aurait dû être une catastrophe. Tout était réunis pour que le groupe se plante misérablement. Pensez donc, déjà il lui fallait succéder à deux chefs d'œuvre, exercice ardu, mais de surcroît au sein d'ARIA c'était la crise, la chute de l'URSS ayant bien failli entraîner celle du groupe. Les tensions étaient telles à l'issue d'une tournée germanique précédente que Valery Kipelov décida tout simplement de mettre les voiles. Il s'en alla chanter chez MASTER, le groupe formé par les premiers dissidents d'ARIA dans les 80's, un vrai camouflet ! Sergey Mavrin, de son côté, refusa de continuer sans son pote de chanteur, et donc tira aussi sa révérence. Finalement, sous la menace de sanction de la part de la puissante maison de disque russe Moroz, Kipelov revint, mais pas Mavrin, qui sera remplacé par un autre Sergey, du nom de Terentiev. 4 ans d'attente (plus jamais ARIA ne retrouvera la productivité de ses débuts), pour un album accouché dans la douleur en 1995 : une année plutôt difficile pour le Metal traditionnel même si la Russie semblait quelque peu imperméable à ce contexte musical moribond.

On se doute donc que le cœur ne devait plus trop y être concernant Kipelov, ARIA devenant de plus en plus une sorte de DEEP PURPLE russe niveau ambiance. Il est donc clair que ce disque, qui a des allures d'obligation contractuelle, aurait pu être un étron. Mais non. Certes, "Night Is Shorter Than Day" ne soutient jamais totalement la comparaison avec ses deux illustres aînés, mais il s'en sort tout de même la tête haute.

Déjà, bien que plusieurs années se soient écoulées, on constate d'emblée que le même son flamboyant de "Blood For Blood" a été conservé. Par contre, si ce dernier avait su s'éloigner des sempiternelles influences MAIDENiennes, ce n'est pas le cas ici, elles font même un retour fulgurant. On sent notamment que "Fear Of The Dark" a dû beaucoup tourner sur les platines des Russes ! Il y a du "Afraid To Shoot Strangers" dans l'intro de "Paranoïa" (mais le reste du morceau n'a rien à voir), "Beast" pouvant quant à lui carrément être considéré comme une relecture de "The Apparition", mais en bien meilleur, Dieu merci ! D'ailleurs, autre point commun avec "Fear Of The Dark" : l'album se pare d'une tonalité Hard Rock plus prégnante. Cela se manifeste particulièrement par le chant de Kipelov : plus agressif et moins lyrique. Tout est question de nuances cependant, en aucun cas il ne s'agit d'un gouffre stylistique, et la différence entre "Night..." et "Play With Fire" n'est aucunement comparable à celle entre "Fear Of The Dark" et "Seventh Son". De quoi être rassuré.

Niveau style, on reste donc en terrain connu. Le changement ce n'est pas encore pour maintenant. Heureusement, l'inspiration ne s'est pas faite la malle. ARIA enchaîne une fois de plus les titres de qualité : l'excellent "Paranoïa", qui permet de nous rendre compte que ce mot se prononce pareil en russe qu'en français, le désormais classique "Angel Dust", titre émotif qui s'érige en modèle de composition en tempo lent où les passages lourds et électriques s’enchaînent merveilleusement bien avec les couplets acoustiques, ou encore le titre d'ouverture imparable, toujours ce Heavy MAIDENien mélodique absolument délectable. Enfin, le titre éponyme final nous refait le coup du morceau épique, pas mal, mais il faut bien avouer qu'il n'égale pas ses équivalents des opus précédents. On a aussi droit à une ballade avec "Take My Heart", pas un exercice dans lequel ARIA excellait à cette époque, et il n'y déroge pas ici. Il faut cependant voir son clip kitsch et fauché qui permet de nous faire comprendre, si on ne le savait pas déjà, à quel point le groupe aime IRON MAIDEN.

Sur cet album, c'est le bassiste Dubinin qui abat un gros boulot en terme de composition, il nous offre notamment un "Spirit Of War" mémorable, qui prouve au passage qu'outre MAIDEN, il a aussi bien bossé son SAXON ! Terentiev, arrivé sur le tard, ne peut pas s'illustrer en terme d'écriture, et il est donc encore un peu difficile d'évaluer son apport, mais force est de constater que Vladimir Holstinin ne se retrouve pas désemparé avec ce nouveau Serguey à ses côtés.

"Night Is Shorter Than Day" marque la fin d'une époque. Sur cet album, ARIA revêt une ultime fois sa peau de IRON MAIDEN russe. Cela ne pouvait cependant durer éternellement, le groupe finira par se détacher presque entièrement de ses idoles anglaises dès l'opus suivant. Reste cet album, qui s'il se fait le témoin d'un groupe qui n'a plus la spontanéité de ses débuts, n'en étale pas moins un savoir faire évident, rendant ce disque tout simplement indispensable pour l'amateur éclairé.

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   DARK SCHNEIDER

 
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- Valery Kipelov (chant)
- Vladimir Holstinin (guitare)
- Sergey Terentiev (guitare)
- Vitaliy Dubinin (basse)
- Alexander Manyakin (batterie)


1. Slavery Of Illusions (Рабс
2. Paranoia (Паранl
3. Angel Dust (Ангел
4. Go Away And Don't Return! (Ухо&#
5. Road King (Корол
6. Take My Heart (Возьм
7. Beast (Зверь)
8. Spirit Of War (Дух во
9. Night Is Shorter Than Day (Ноч&#



             



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