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DARKTHRONE - The Underground Resistance (2013)
Par ZODD le 10 Avril 2013          Consultée 8847 fois

Pour introduire "The Underground Resistance", paraphrasons Magritte : « Ceci n’est pas DARKTHRONE ».
Tel l’adolescent déboussolé toujours en quête d’attention, DARKTHRONE change une nouvelle fois de style pour se transformer en un clone bête et gentil de MANILLA ROAD. Si la dernière mutation de LIGHTHRONE était plus moins porteuse de sens (le groupe ayant toujours été punk dans sa démarche), cette nouvelle direction musicale n’est rien de plus que la confirmation du manque d’inspiration déjà bien présent dans les productions du groupe depuis bientôt 15 ans. Qu’un excellent groupe devienne médiocre en vieillissant est chose commune et acceptable, mais LIGHTHRONE avec "The Underground Resistance" commet l’irréparable et réduit à néant le peu d’intégrité qu’il lui restait : il rend, rande et triste première, sa musique accessible. Quelle horreur d’imaginer nos metalheads de demain découvrir LIGHTHRONE avec ce poussiéreux cd taillé sur mesure pour moisir dans les bacs de la fnac, et d’associer le groupe qui autrefois enfanta "Nastassja in eternal sleep" à un projet lambda appartenant à la vague retro. C’est un fait qui n’a plus besoin d’être établi : DARKTHRONE, c’est bel et bien mort ! Autopsie :

Comme souvent, tout l’album tient dans sa pochette. La très belle peinture de l’irlandais Jim Fitzpatrick (ayant opéré pour MANILLA ROAD ou THIN LIZZY) se retrouve privée de ses couleurs vives et affublés du logo et du titre de l’album dans une typo gothique trente mille fois utilisées. Et dès l’intro Voivodienne de "Dead Early", il en va de même pour la musique : un Heavy Metal cartoonesque privé de ses couleurs, chiant donc, rallongé à la sauce DARKTHONE sans plus de considération. Alors que la précédente direction crust/punk résonnait et se renouvelait à travers le son DARKTHRONien, le groupe cette fois n’a fait aucun effort pour adapter sa prod crade originelle à ses nouvelles compositions, dénaturant sans le vouloir des titres qui auraient pu, avec un peu plus de soin, nous plaire. "The Underground Resistance" a donc la consistance d’un "tribute album" où un unique groupe jouerait les morceaux d’un autre (lui faisant, comme souvent pour ce type de produit, plus offense qu’hommage) et propose aux auditeurs une approche unilatérale de la musique Heavy (là où un tribute album a au moins l’intérêt de proposer plusieurs approches différentes d'une même musique). Au travers de ses six lamentables pistes, l’album zone alors vaguement entre le pire et le meilleur du réchauffé et ne parvient jamais à se construire une force qui lui est propre.

Mais la musique est-elle vraiment mauvaise à proprement parler ? Non, pas spécialement, on peut même trouver ça et là des bouts de riffs appréciables (le solo de "Valkyrie", quelques passages de "Lesser Men"…) en tendant l’oreille, mais il paraît vite évident que tout cela a déjà été entendu et ré-entendu, souvent en bien mieux exécuté. On a donc affaire à du Heavy influencé tantôt par KING DIAMOND ("Leave No Cross Unturned "), tantôt par HEAVY LOAD ou MANILLA ROAD("Valkyrie"), rentrant par une oreille et sortant aussitôt par l’autre (provoquant au passage diverses hémorragies et de douloureuses migraines). Le chant est horrible (et je baise mes mots), peu importe quel membre du duo tient le micro, il est même grotesque : minable tentative de recréer le vieux ridicule charmeur qui pouvait rendre un album comme "Hammerheart" si majestueux. Les parties chantées s’apparentent donc à un pastiche lourdingue et irrespectueux d’un certain Heavy Metal, aujourd’hui complètement disparu, démontrant par ce fait le manque total de sérieux et le mauvais goût prononcé du DARKTHRONE d’aujourd’hui.
"Leave No Cross Unturned", le morceau clôturant l’album, est en ce sens un ultime supplice de 13 minutes où la notion d’agacement atteint son paroxysme. Ce titre, qui pourrait facilement se voir amputer de 10 minutes, pousse la singerie au-delà de ses limites pour nous offrir, ô joie, ce qui pourrait bien être le plus mauvais morceau de DARKTHRONE.

Difficile de comprendre ce dernier changement de direction et l’abandon du radicalisme qui définissait le groupe autrefois. Il fut un temps où monsieur Fenriz avait la bonne conscience d’exorciser ses désirs de variation musicale par le biais de nombreux projets parallèles (solos ou communs, parfois très réussis). Mais dans sa nouvelle médiocrité, le groupe ne mérite même plus les honneurs de l’acharnement (comme DEMONCY) et ne parvient dans sa quête désespérée de la résurrection qu’à se couvrir de ridicule. Cet album vous plaira peut-être pour son allure insolite et ces compos parfois bien pissées(on n’enlèvera pas à monsieur Culto qu’il sait toujours tailler des riffs), mais "The Underground Resistance" est un disque que moi, en bon élitiste blackeux et nostalgique, mais aussi en tant que grand amoureux du Heavy Metal, je ne peux accepter.

1,5/5 pour un groupe culte qui est devenu le dindon de sa propre farce.

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(+ 1 kro-express)

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   ZODD

 
   CITIZEN

 
   (2 chroniques)



- Fenriz (batterie, chant, basse, guitare)
- Nocturno Culto (chant, guitare, basse)


1. Dead Early
2. Valkyrie
3. Lesser Men
4. The Ones You Left Behind
5. Come Warfare, The Entire Doom
6. Leave No Cross Unturned



             



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