Qu’on se le dise, les vétérans du black metal norvégien (20 ans d’existence !) sont de retour ! Après onze albums d’un black metal parmis les plus malsains que le monde ai connu, Darkthrone va en surprendre plus d’un avec cet EP. Car oui, pour la première fois, Darkthrone décide de sortir un mini-album en prévision de « The Cult Is Alive », leur nouveau méfait qui devrait voir le jour d’ici peu.

Cour, intense, rock’n’roll. Voici les trois adjectifs qui décriraient le mieux ce disque. Cour, il ne dure qu’à peine un quart d’heure (treize minutes pour être précis). Intense, il n’y a pas le moindre temps mort. Par leur durée (trois minutes en moyenne), les morceaux ne se perdent pas en fioritures et envoient directement une sorte de black’n’roll qui ne devrait pas plaire aux ‘true’. Sur son site officiel, Darkthrone explique qu’il se veut porteur de l’esprit rock’n’roll des années 80. Assez surprenant pour un groupe de black. Mais quand on écoute la musique de ce « Too Old Too Cold », on comprend ce que Nocturno Culto et Fenriz ont voulu dire. Le titre éponyme commence par un riff assez typé black, mais la batterie de Fenriz nous fait aussitôt déchanter. La rythmique est rock, limite punk. Les guitares tournent sur deux accords, des riffs frais et dynamiques (si un jour on m’avait dit que j’emploierais le qualificatif ‘frais’ pour décrire la musique de Darkthrone !). « Too Old Too Cold » surprend !

Et le ‘pire’ est encore à venir : « High On Cold War » commence même par une ébauche de solo de guitare, ébauche qui se dessine en véritable petit solo un peu plus loin ! Le riff est encore à peu près black, mais porté par une rythmique typiquement rock. Au niveau du chant, pas d’évolution, c’est du black. D’autant plus black que c’est Grutle Kjellson, frontman d’Enslaved, qui vient pousser la chansonnette sur ce titre. Le troisième morceau, « Love In A Void », n’est autre qu’une reprise des Siouxie And The Banshees, dopé par un petit côté Isengarien (Isengard étant l’un des projets des membres de Darkthrone) pour un rendu toujours aussi malsain. Le dernier titre, « Graveyard Slut », est un peu plus passe-partout, et on le retrouvera en compagnie du morceau éponyme à cet EP sur « The Cult Is Alive ».

On pense à Motorhead pour la patate, le groove, Venom pour le côté sombre, et quelques réminiscences des vieux Darkthrone dans le son toujours bien nécro propre au groupe. Là où j’émettrais des réserves, c’est sur la répétition sur un album entier de ce genre de musique. Auparavant, la répétition du genre n’était pas gênante, puisqu’on écoutait Darkthrone pour l’ambiance dégagée et non pour la musique à proprement parler (sinon, vu la piètre qualité des musiciens, on n’aurait pas grand-chose à en retirer), mais là, je crains bien qu’on finisse par s’ennuyer ferme. Enfin en tout cas, ces treizes minutes donnent la pêche. Ceci dit, je vais encore faire mon râleur quant au prix du CD : 10€ pour 13 minutes de musique, je trouve ça franchement limite. Surtout que le livret est hyper minimaliste, il n’y a même pas les paroles. Enfin bref, la musique s’écoute avec plaisir, et c’est le principal. J’attends l’album avec impatience pour voir comment le groupe s’en tire sur une durée plus longue.