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- Membre : Deathspell Omega

HIRILORN - Legends Of Evil And Eternal Death (1998)
Par JEREMY le 23 Novembre 2007          Consultée 5250 fois

Si au lieu de regarder la (grosse) paille dans l’oeil des voisins, nous nous étions occupé de la poutre qui était dans le notre, nous aurions peut-être découvert l’un des meilleurs groupes de black metal hexagonal de tous les temps. En 1998, les groupes norvégiens de qualité sont si nombreux que le public n’a d’yeux que pour eux. Pendant ce temps là, le label français Drakkar Productions sortait à mille exemplaires un album sobrement intitulé « Legends Of Evil and Eternal Death », d’un groupe au logo pâtétique (entendre par là qu’il ressemble à un gros pâté), HIRILORN.

HIRILORN est un quintet poitevin (de la ville de Poitiers, rien à voir avec la bouffe ce coup ci), composé, entre autres, il me semble utile de le préciser, de Hasjarl et de Shaxul qui iront former DEATHSPELL OMEGA quelques années plus tard, et qui lui est toujours considéré comme le meilleur groupe de black français de tous les temps ; le sublime « Kénôse », sorti en 2005, n‘y est pas pour rien. Personnellement je lui préfère les normands de BLUT AUS NORD, desquels HIRILORN se rapproche beaucoup plus sur le plan musical, particulièrement sur les albums sortis au début de leur carrière.

Justement la musique, parlons-en. L’album commence sur les arpèges les plus simples qui soient. Les notes sonnent juste, sans artifices. Le flux et le reflux de la mer sur le sable fin. Un chuchotement nous prend tranquillement par la main et nous emmène dans l’univers ô combien harmonieux que produisent ces sons magiques et pourtant si simples. Puis le chaos. La destruction. Les espoirs qui s’évanouissent. Le bonheur qui s’écroule. Un rêve qui prend fin. La prise de conscience de l’état de désolation du monde dans lequel vivent les musiciens, et dans lequel ils vont nous faire voyager pendant quatre morceaux aux charmes aussi profonds et variés que la partie obscure de l‘âme humaine le permet.

Chaque morceau contient deux ou trois thèmes principaux, répétés à l’infini par chaque instrument, avec quelques variantes entre chaque. Les riffs sont soutenus par une lead qui joue pratiquement la même chose, sous forme de soli répétés, portés par des claviers apportant une dimension plus profonde et moins crue à l’ensemble. Là où HIRILORN réalise un travail sensationnel, c’est au niveau de la construction mélodique. Si effectivement il n’y a que très peu de thèmes différents par morceaux, l’effet est parfaitement dosé pour ne pas lasser. Ainsi, quand un riff arrive à l’épuisement, celui que l’on avait quitté une poignée de minutes plus tôt revient avec quelques variations et porté par un ensemble orchestré différemment, ce qui permet à l’auditeur d’être constamment en terrain connu, sans pour autant avoir l’impression d’entendre la même chose à longueur de temps. Mieux, cette facilité d’écoute permet d’assimiler encore plus facilement les ponts et les breaks ponctuant les morceaux et leur redonnant de la vitalité, ou les accélérations salvatrices, comme celle terminant le sublime « Last Ride On The Winds Of Eternity ».

Difficile de classifier ce disque dans un genre de black bien particulier. On est très loin du true black que jouera DEATHSPELL OMEGA quelques années plus tard. L’approche musicale peut faire penser à du BLUT AUS NORD, même si les compositions n’ont pas grand-chose en commun. Le son et l’utilisation des claviers peuvent faire penser à du EMPEROR en plus sage et avec une palette émotionnelle différente. De ce côté-là il faudrait plutôt aller chercher chez les ukrainiens de DRUDKH, pour anachroniquer. Mais en réalité, la seule référence d’HIRILORN c’est… HIRILORN. Un groupe et un album - car ceci est l’unique méfait du groupe - qui fait office d’ovni dans le paysage black-métallique français. Si ce n’était un « The Legion That Will Never Fall » un peu en deçà et des voix par moment un chouya mal posées (mais je chipote), cet album aurait été tout simplement parfait à mon goût : le dosage ultime de mélancolie, haine, douceur et dépression.

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   JEREMY

 
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- Hasjarl (guitare rythmique)
- Shaxul (basse, chant)
- Sînn (guitare lead)
- F. Bourgoin (claviers)
- Yohann (batterie)


1. Last Ride On The Winds Of Eternity
2. The Legion That Will Never Fall
3. Through The Moonless Night
4. Praise The Supreme Ruler Of Your Soul



             



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