Ce ne pourrait être qu'un jeu de mots plutôt naze mais non, "NWOBHM", c'est bien plus que ça. "NWOBHM", c'est une nouvelle tentative de renouvellement de la part de Fenriz et Nocturno Culto. Et c'est vraiment loin d'être la première. DARKTHRONE revient donc plusieurs pas en arrière, avant même ses propres débuts afin de trouver un truc susceptible d'intéresser encore un peu les foules. Pour ce qui est de la mise au rebut de tout le costume true black evil allumettes et propos racistes, je suis plutôt pour. La sauce ne prend plus depuis longtemps et ce qui relevait d'une quête savante et impeccablement réussie d'atmosphères fait aujourd'hui rire certains, fatigue les autres. En ce qui concerne la mutation musicale speed punk, là, je dis non !

Retour rapide sur une carrière sous l'angle de la diversité. Car si beaucoup croient que DARKTHRONE n'a jamais bougé son cul de la niche qui l'a rendu culte, le peuple se trompe. Et pour cause :
DARKTHRONE a commencé en jouant un death metal très inspiré par ENTOMBED et saupoudré de technique (d'autres auraient dit de feeling jazz).
DARKTHONE a ensuite sorti un disque de punk, maquillé au black metal, genre à l'époque encore un peu flou, balançant entre les vieux CELTIC FROST, BATHORY et quelques autres essais bigrement obscurs (signés BLASPHEMY, MAYHEM, SARCOFAGO…).
DARKTHRONE a poursuivi sur un disque sinistre et languissant.
DARKTHRONE a composé juste après un album tout en haine et en énergie malsaine.
DARKTHRONE a continué sa route en proposant un tribute à CELTIC FROST, premier véritable regard en arrière.

Et puis, DARKTHRONE n'a plus trop su quoi faire. Il a donc modifié un peu son approche sonore, ajouté de la couleur à ses pochettes, est revenu sur ses pas puis a continué sa marche arrière pour revenir à la source du metal extrême, les années 80, le thrash punk speed quelque chose. Ça, c'était "The Cult Is Alive" avec ses quelques morceaux à l'appellation qui n'avait plus rien de black ("Atomic Coming", "Graveyard Slut", "Shut Up", on se croirait chez les SEX PISTOLS). Alors "NWOBHM" suit-il la même tendance je-m'en-foutiste et un peu triste ?

Pire encore, et le jeu de mots n'est pas que ça. De heavy, on ne sent certes pas grand-chose, de old-school eighties, beaucoup. Et encore deux titres étranges, "Canadian Metal", et un "Bad Attitude", reprise des TESTORS, gang punk de la grande époque. Bon, on se croirait un peu sur "The Spaghetti Incident" mais on n'est plus à ça près.
Non, on est plus à ça près. On s'en fout en fait, DARKTHRONE a achevé sa survivance l'an passé, sa véritable existence il y a 10 ans. Le chant (mais qui c'est qui chante au fait ?) mute au fur et à mesure de l'avancement de la galette (pour terminer par une clarté incongrue) et les ambiances ont définitivement quitté la scène. Et DARKTHRONE sans le souffre, que cela peut-il bien donner ? Pour moi, rien, du vent, un truc garage pour alcooliques. Je sais parfaitement que "Wisdom Of The Dead" tient la route avec un minimum de classe, que "Canadian Metal" débouche les conduits avec conviction (ce qui préfigurerait un album longue durée tout à fait écoutable). Mais bon, il suffit de regarder la pochette, les deux compères, dont un Ted Skjellum fraîchement rasé, nous tournent le dos pour faire une ballade en forêt. On peut alors se permettre de faire pareil.

Au revoir, DARKTHRONE !

PS : allez, je jetterai tout de même plusieurs coups d'oreilles sur "F.O.A.D.", par professionnalisme, dirais-je si je me la jouais un peu.