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DARKTHRONE - Arctic Thunder (2016)
Par CITIZEN le 2 Décembre 2016          Consultée 4825 fois

En plus de se faire éditorialiste pour le livret de ses propres albums et d’être assurément le plus culte des randonneurs, le sieur Fenriz ajoute une nouvelle ânerie à son palmarès en se faisant embrigader à l’insu de son plein gré au conseil municipal de sa ville (avec son gros matou médusé), ce qui me fait penser que ce mec est indiscutablement soit un personnage secondaire de Gai-Luron qu’un démiurge a décidé d’incarner sur le plan terrestre soit un Eugène Krampon (cf mon avatar pour ceux qui ne connaissent pas la BD "Le Goulag") né plus pour les fariboles les plus absurdes que pour DARKTHRONE qui n’est qu’un plan secondaire d’une suite infinie de turpitudes désopilantes.

J’en oublierai quasiment que DARKTHRONE vient de sortir un album. C’est pour ça que vous êtes venus sur cette page en plus. Désolé. Attendez, je vais écrire vite fait une saillie dessus.

Un peu de remplissage et d’élimination méprisante des critiques mal embouchées du parcours récent du groupe tout d’abord : un nouvel album de DARKTHRONE c’est de toute façon la controverse assurée même lorsque Gylve & Ted ne la jouent pas spécialement fanfarons. C’est bon, on a compris le revers du groupe qui joue au grand écart des influences éclatées pour justifier un changement de style même pas si choquant tout compte fait. Mais DARKTHRONE est prisonnier de ses (ex)-fans et de sa carrière passée et il semble qu’une bonne partie du public Black ou Heavy Metal est décidée à ne pas laisser Fenriz s’amuser et Nocturno Culto déprimer. On ne peut pas davantage demander à DARKTHRONE de se tenir à une formule que de respecter son programme à un président de la République socialiste. Alors ce DARKTHRONE tient-il du Metal noir aryen des années 90 ou du punk des rois du camping des années 2000 ? pas facile à dire a priori tant Fenriz le loquace en tant que DJ et grand fan de Metal devant l’éternel semble peu objectif dès lors qu’il s’agit de causer du nouvel album de son propre groupe ! On sait juste que NOCTURNO CULTO reprend le micro à Fenriz sur tout l’album et que "Arctic Thunder" a une pochette qui renvoie droit au milieu des 90s.

En plus du spoil de Fenriz le bavard, trop fan pour écouter avant d’avoir l’album dans la main et pour poireauter dans les ténèbres tout ce temps je me suis gavé des chros traquées dans les confins de l’Internet pour me faire livrer clé en main l’album en sachant déjà à t= combien il faut headbanguer, quand et comment arrivent les accélérations, la vitesse des agressions guitaristiques, même plus besoin de faire son boulot de chroniqueur. Et puis comment avoir un propos original sur une musique qui sera à l’opposé absolu de cette notion même, même comparée à sa propre légende ? Et pourtant même en ayant ça en tête j’ai du mal à entrer dedans. Des chansons présentées comme des hits évidents je renâcle, je dépasse sans m’arrêter. Trop opaque la forêt sombre, trop mal foutue la tente Quechua salle de répèt.

Et, ahahahahah, faut croire que Fenrizo Culto est toujours aussi insaisissable vu que pas deux chroniques ne peuvent se mettre d’accord sur le style que le trône trod4rk joue cette année, les uns parlant factuellement d’"Arctic Thunder" comme d’un album de retour aux sources (se félicitant souvent même de l’abandon des tendances punk prédominantes depuis 15 ans), les autres vous affirment que DARKTHRONE ne prendra pas au dépourvu ses nouveaux fan pas true-blackeux. Hé ben, quel merdier. "Arctic Thunder" déboussole la critique, c’est le seul commentaire apparemment objectif qu’on puisse formuler.

Annoncé comme un hommage via son nom à des thrasheurs NO que personne mais vraiment personne n’a jamais écouté,"Arctic Thunder" se s’emmêle un peu les pinceaux puisque le retour en arrière musical du duo s’arrête pile-poil à "Fuck Off And Die", largement pas assez black pour le goût des anciens fans, mais pas encore complètement en vrille non plus. Une régression cette fois-ci qui n’a plus rien de jouissive, DARKTHRONE semble ne plus contrôler vraiment son projet en retournant sur un album qui faisait lui-même office de transition entre deux styles, et sans apporter de nouveaux éléments. Forcément ça pédale dans la choucroute en abusant d’une recette opaque, se reperd volontairement après avoir réussi à se réinventer, c’est quand même dommage.

Une chanson écrite complète avec les paroles par chaque gonze en alternance parfaite, on en arrive à se demander si il y a toujours de l’intérêt à ce que ces deux gars-là continuent à former un groupe, puis on écoute l’album et on constate que les chansons se ressemblent à tel point que ça n’a pas d’importance, la cohérence est parfaite- complémentaires les deux zicos, ou juste dans la même panne d’inspiration ? De même que sur les photos, l’un est toujours cintré et l’autre bouffon mais cette fois-ci celui qui a l’air de s’être trompé d’album est pas le même.

Juste à la bonne intersection des styles pratiqués, DARKTHRONE avait le potentiel pour refaire un album très jouissif, mais tombe ici à plat en ne produisant que du poussif qui évince le foutraque. Bon, à force de répétition et d’homogénéité l’album gagne en intensité et semble ouvrir les vannes à partir de la moitié après quoi il vous emporte carrément en recyclant à l’infini la même formule de compos vaguement triomphantes écrasant les moments moyens et en ingurgitant suffisamment de crasse et de fiel pour se tenir à peu près vaillant, des chansons comme "Burial Bliss" le tirent vers le haut mais c’est tout juste, DARKTHRONE se contente surtout d’éviter la casse et de la jouer safe la plupart du temps. Aucun tube, les morceaux sont strictement du black écorché et poisseux, l’accélération sporadique pour faire plaisir à Fenriz n’y change rien.

Que ce soit chansons lentes ou speedés impossible d’en dire quoi que ce soit, je peux pas inventer des trucs dignes d’être soulignés dans cet album si ce n’est peut-être, et encore une fois, que DARKTHRONE fait du "Fuck Off And Die", soustrait de juste la bonne pincée d’ingrédients qui le vide de l’intérêt qu’il gardait tout en restant très raw et maussade. Je m’attendais à la chro facile d’un nouveau truc de méchants du parking du dealer de cannettes, à écouter pépère, qu’est-ce que j’ai du coup ? certainement pas du nouveau DARKTHRONE à l’aune de ce qui lui donnait sa saveur récente, c’est-à-dire ce qui hérissait les blackeux qui restent figés devant cette bonne humeur excessive. Échec donc, si j’écoute mon raisonnement plus que mon humeur qui garde le souvenir de quelques passages prenants- où sont-ils, décomposés par ces ténèbres soporifiques.

J’étais pourtant très disposé à ce genre de musique, m’étant pris à avoir en tête exclusivement le riff de "Beholding The Throne Of Might" dans la tête en anticipant l’album, c’est dire si j’étais disposé à m’envoyer y compris un album de pillage sans vergogne de tout ce qui bouge dans l’UG distant, mais les amis boréaux- pardon j’ai mal lu il fallait évidemment comprendre les terreurs boréennes- sont juste pas très inspirés. Ou trop sombres. Ou ont trop la tête dans le cul.

J’avoue que ce changement de direction est finalement audacieux, le groupe revenant à une phase antérieure juste à temps pour rester imprévisible et rester vaguement intéressant (mais pas forcément à la pointe de quoi que ce soit), quitte à renoncer avant de l’avoir exploité à fond un filon qui a fait ses belles heures tardives. Mais hormis cette intelligence tactique, DARKTHRONE peut-il se permettre des albums en demi-teinte si loin dans sa carrière, cerné sur tous les fronts par des groupes qui font tous la même chose avec plus d’envie ? Voilà de quoi renvoyer cette question encore une fois à leur prochain album, pour lequel je saurai pas me faire trop d’idées cela dit contrairement à celui-là. Le mérite caché d’"Arctic Thunder", saper un poil plus la légende pour que ça ne déçoive pas trop quand DARKTHRONE finira inévitablement par s’empêtrer dans ses divagations et nous sortir un gros album de merde. Ça ne saurait plus trop tarder, "Arctic Thunder" l’annonce.

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- Nocturno Culto (chant, guitare, basse)
- Fenriz (batterie, guitare, basse)


1. Tundra Leech
2. Burial Bliss
3. Boreal Fiends
4. Inbred Vermin
5. Arctic Thunder
6. Throw Me Through The Marshes
7. Deep Lake Trespass
8. The Wyoming Distance



             



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