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1984 Black Death

BLACK DEATH - Black Death (1984)
Par ZODD le 22 Janvier 2013          Consultée 2527 fois

Une vieille légende raciste raconte que si on veut trouver le coupable dans l'affaire de la disparition de l'équipement de VENOM en 1984, il ne faut pas chercher plus loin que la pochette du premier et unique album de BLACK DEATH! Mouvement culturel se basant sur l'afro-centrisme (certains gourous du courant iraient jusqu'à affirmer que les pyramides avaient été construites par des noirs d'Afrique centrale, que Jésus venait d’Éthiopie etc.), la Blaxploitation s'était déjà appropriée le cinéma (de Shaft à Blakula), la politique, la musique populaire, la mode et s'attaquait maintenant au Heavy Metal! BLACK DEATH est donc le premier groupe de Metal entièrement composé d'afro-américains, sortant en 1984 un album pour le moins déconcertant. On est bien sûr en droit à l'approche d'un tel objet de se poser la question : BLACK DEATH parviendra-t-il à développer une forte identité ou se fondera-t-il dans la série des "disques exotiques", comme ces skeuds de Black Metal jamaïcains qu'on ressort entre copains pour se poiler en fin de soirée?

"Night Of The Living Dead", premier et emblématique morceau du disque, aura vite fait de répondre à cette interrogation. Car, BLACK DEATH, mes frères c'est en homme transformé que je vous l'annonce, te troue le fion façon JUDAS PRIEST et aura vite fait de te rappeler la véritable essence du Heavy Metal. En guise d'introduction un message clair et apolitique :

"Alright all you headbangers out there,
Let's see you get above your seats!
Lock your doors and keep your parents out
And turn your music up looooooooooud!!"

On n'avait pas fait plus fort et évocateur comme discours depuis le "I have a dream..." de Martin Luther King, et la musique succédant à ce court manifeste n'en est que plus touchante. Première révélation : la voix du chanteur est d'une force et d'une puissance à la limite du croyable (d'ailleurs, longtemps, moi-même je n'y ai pas cru, Saint Thomas que j'étais), Siki Spacek est le James Brown du Heavy Metal et son organe détient la chaleur de Barry White, la férocité de Cronos et les gimmick de Chuck Berry. Le principal génie de l'album aura été d'incorporer ce chant si typique de la soul à un Metal intense et jumeau du Rock n' Roll. Son chant si charmeur permet, chose rare, d'inviter l'auditeur à boire chacune de ses paroles (même si le message et les thèmes sont typiquement Heavy Metal et ne se prêtent généralement qu'à une seule lecture possible), un peu comme chez ces vieux prophètes type Steve Mariott (sans non plus atteindre une telle force, faut pas déconner) dont on leur rêve une étroite parenté.

Qu'en est-il du reste de l'orchestre? Et bien les deux mots d'ordre dirigeant l'album, comme sur beaucoup d'autres productions du genre, seront "feeling" et "énergie". Au grand profit de l'album qui en surexcitera plus d'un! A ce titre la première piste est une belle leçon, entre ce grondement de basse qui vous frissonne la colonne cérébrale, ce solo mélodico-couillu de derrière les manchots et bien sûr cette voix dopée à la testostérone ("mmmmmmh i don't think you're with me! c'mon turn your bass some louder!" jouissance). BLACK DEATH évolue aisément dans les diverses registres propres au Heavy : on a droit à la ballade incandescente avec "When Tears Turn Red (from love lost yesterday)", au 3'30 direct dans ta face avec "The Scream Of The Iron Messiah" (élu meilleur titre Heavy Metal de tout l'étang par mes soins), le morceau qu'aucun autre groupe n'aurait pu imaginer pour "Streetwalker" et enfin le titre plus long, langoureux et démonstratif que forment les 9 minutes de "Black Death".

Cette aisance de caméléon à voguer dans les différentes eaux du Heavy est remarquable mais constitue également une des principales reproches que je tiens contre ce disque : on aurait peut-être aimé de la part de BLACK DEATH, unique déjà par essence, de faire un peu plus place au métissage des genres. Car sans son chanteur, le groupe pourrait être relégué à un énième groupe de Horror Metal, dont les musiciens se débrouillent sans transcender la moyenne. J'aurais personnellement voulu plus de groove, plus d'audace, plus d'excès, car BLACK DEATH exprime son grand talent en respectant les règles du Heavy sans jamais vraiment les dépasser (à une époque où les groupes clés, de BATHORY à IRON MAIDEN, se targuent de les redéfinir sans cesse). le déjà cité "Streetwalker" est un immense pas dans cette direction, mais un des seuls malheureusement. Ajoutez à cela un léger manque de professionnalisme dans la production et vous avez la motivation de ces 4 petites étoiles.

Mais qu'est-ce qui a bien pu tuer BLACK DEATH? Si il y a bien un groupe qui aurait facilement pu devenir une référence en corrigeant les fautes de ce premier et magnifique album, c'est bien eux. Cette disparition regrettable aura au moins fait de "Black Death" un des one-shot les plus marquant du Heavy des eigthies. L'album aujourd’hui disparu de la circulation, s'arrachant entre les mains de riches, gros et avares collectionneurs, devrait être assez facile à trouver en bonne qualité sur internet. Ne vous privez donc pas des tubes interplanétaires que sont "The Scream Of The Iron Messiah" ou "Streetwalker", en attendant une hypothétique ré-édition (Dieu, si tu m'entends, c'est le moment de racheter tes conneries).

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- Siki Spacek (chant, guitare)
- Darrell Harris (basse)
- Greg Hicks (guitare)
- Phil Bullard (batterie)


1. Night Of The Living Death
2. The Hunger
3. When Tears Run Red (from Love Lost Yesterday)
4. Fear No Evil
5. The Scream Of The Iron Messiah
6. Streetwalker
7. Black Death



             



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