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1978 Sinister Soldiers

SORCERY - Sinister Soldiers (1978)
Par ZODD le 28 Juin 2012          Consultée 3265 fois

Certains albums nous échappent. On peut être l'auditeur le plus passionné, le plus volontaire du monde, on peut passer sa vie à se renseigner sur la musique qu'on aime, laisser la radio allumée 25 heures par jour, 8 jours par semaine, collectionner les disques, interviewer les musiciens, lire des magazines, aller écouter les conférences de l'amical des anciens metalleux... Rien n'y fait, magnifique et triste vérité : certains albums nous échappent. Tout auditeur de Metal s'est un jour fait la réflexion "comment ai-je pu passer à coté d'un tel album aussi longtemps?". Prenez-moi, avant-hier encore, dans le bus je faisais tourner dans mon walkman le neuvième cd de PRINCE ("Diamonds And Pearls"), dès le morceau d'introduction ça a été l'énorme claque, probablement une des meilleures pièces de l'artiste, ça groove, ça rock, ça funk, mais bon sang comment ai-je pu passer à coté d'un tel truc aussi longtemps?

Mais soit reprenons, je disais : si certains albums nous échappent, d'autres productions, moins chanceuses encore, échappent au monde entier. Les causes d'un tel destin peuvent être diverses : l'artiste refuse de partager sa création, insatisfait, élitiste ou n'y voyant pas l'utilité (au fait on a retrouvé quarante heures de THIN LIZZY jamais entendues dans un placard de Phil Lynott il y a quatre mois), ou bien plus simplement des albums auto-produits, pressés à très peu d'exemplaires, faiblement distribués et noyés dans la masse de production de l'époque.
Cas numéro 2 pour Sinister Soldiers, dont le nombre de copies originales est estimé à pas beaucoup du tout, se vendant pour de lourdes sommes à 4 chiffres, quand leurs acheteurs ont la chance de ne pas se faire arnaquer (ayant repéré la demande dans le milieu des collectionneurs de Rock Prog, un groupe de petits malins ont pressé des copies pirates, quasi identiques aux originaux, pour remplir honteusement leurs poches).

SORCERY, incarné par 5 jeunes rockers de Chicago, est donc resté pendant 30 ans le soldat inconnu du Heavy Metal des année 70. Né au mauvais moment (deux ans avant l'explosion du Heavy Metal en tant que genre et culture) et au mauvais endroit (pas l'Angleterre), SORCERY et ses deux magnifiques albums seront ressuscités par quelques archéologues du net, réinventant une légende au groupe.

Influencé par les suspects habituels (BLACK SABBATH, HENDRIX, DEEP PURPLE) et en même temps visionnaire du futur du genre (cette fabuleuse pochette, entre Doom, Black et Heavy; certaines trouvailles dans les compositions), jamais un album n'avait semblé autant en amont et en aval du Heavy Metal. D'emblée l'album s'annonce accrocheur, les premiers riffs de "Arachnid (The Dark King)"; si ça gueule pas Heavy Metal comme titre j'y connais rien, combinant toutes les grandes techniques révélées lors de la décennie précédente. On retrouve la lourdeur de SABBATH, la grandeur épique de certains morceaux de LED ZEP, les mêmes structures que chez DEEP PURPLE, mais à cet ensemble d'influences somme toute très classique, SORCERY parvient à ajouter une originalité bien personnelle, grâce à des ambiances planantes et presque mystiques (le break acoustique de "Slippin' Away", étrangement beau), un son qui pue encore le rock shaman de HAWKIND et l'énergie si typique des jeunes musiciens Metal, comblant leur manque de pratique par une charmante maladresse.

"The Last Goodbye", quatrième morceau de l'album, est une consécration. Ballade intemporelle de 12 minutes, mélange comblé de douceur et d'agressivité, l'album pourrait s’arrêter après cette belle démonstration de savoir-faire. Les guitares se répondent de façon admirable et le chanteur, avec une attitude plus Heavy que jamais, ne tente pas une énième imitation de Robert Plant ou Steve Mariott, il chante au contraire avec une voix qui lui est propre, sans se soucier de la technique. Dans l'équipe, personne ne joue les maestro ou ne tente de se démarquer, bien au contraire, on se sert les coudes, aucun homme n'est laissé derrière. Le résultat est souvent bluffant (comme sur cet étrange "Snowshit") mais parfois un peu niais (l'instrumental dispensable qu'est "Sugar Sweet Lady").

"Sinister Soldiers" se retrouve donc coincé dans son époque dont il porte les inévitables symptômes, influencé par les grands noms d'avant, et préfigurant les grand noms à venir. Si vous n'êtes pas allergique à la poussière, donnez sa chance à SORCERY, lui qui est resté dans l'obscurité pendant toutes ces années; il possède un charme insoupçonnable et représente malgré tout une partie méconnue de l'histoire de notre musique favorite (les grands oubliés de la fin des années 70'). Sa pochette unique, son aura médiévale et anachronique, ses riffs entre Rock Progressif et Heavy Metal burné, sont tous des éléments qui participent à faire de "Sinister Soldiers" un album que vous aimerez découvrir et, mieux, que vous aimerez réécouter.

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   ZODD

 
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- Dave Maycroft (basse)
- Kieran Hoening (batterie)
- Mike Shadel (guitare)
- Kirk Bryk (guitare)
- Jim Kelly (chant)


1. Arachnic (the Dark King)
2. Fly The Sky
3. Sugar Sweet Lady (debbie's Song)
4. Last Good-bye
5. Slippin Away (for K.e.r.)
6. Snowshit
7. Airborne
8. Sorcerer
9. Schitzoid



             



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