Mon appréciation de DARKTHRONE est toujours un peu handicapée par le fait que je suis pas un fan ultime du groupe, ce qui pose toujours un petit problème pour discuter des mérites d’un album qui n’a plus d’autre lien avec ses prédécesseurs que son géniteur (je peux toujours me rassurer en me disant que ma mauvaise opinion sera partagée par quelques lecteurs). Et même pour un pas-trop détracteur qui se contente de prendre ce qui se fait de neuf pour argent comptant, Fenriz commence un peu à passer de son image de passionné en pleine crise de la quarantaine à celle du casse-couille relou (le livret de cet album où on a le droit, pour chaque riff et ligne de chant composé par môssieur Fenriz, à la genèse complète, à quel groupe a eu la chance d’être repompé par le Norsk old-school metal master, la totale). Titre idiot, pochette qui dégage le gimmick précédent, Fenriz qui prend la pose avec son joli LP d’AGENT STEEL et déclare que cet album n’est (inspiration) plus qu’un album de Metal "tout court" (expiration de soulagement), avec tout ce foin le plus marrant c’est quand on se rend compte que "The Underground Resistance" fait quasi la même chose que les albums précédents (quasiment, par rapport aux 90s et selon la maxime que DARKTHRONE reste DARKTHRONE et que malgré le AGENT STEEL suscité qui doit ramener vers DARKTHRONE les derniers non-blackeux fans de metal old school qui auraient réussi à y échapper, Fenriz n’a tout simplement la capacité vocale ni les biscottos pour vraiment émuler John Cyriis et Chuck Profus hinhinhin). Et malgré l’aspect de plus en plus risible du groupe, "The Underground Resistance" fait toujours l’affaire une fois les gimmicks du jour assimilés (qui font que "Valkryrie" et "The Ones You Left Behind", soit une grosse partie des chansons acceptables) , se ressemblent quand même vachement). Tout ce que j’ai à dire, c’est que "Leave No Cross Unturned" passe beaucoup, beaucoup plus vite que ce que ses 14 minutes laissaient craindre, et j’avoue ne pas échapper au petit frisson sur le cri débilos du début (mais bon chez moi c’est pavlovien). Le triomphe de la lourdeur et de l’esbroufe si l’on veut, mais d’une certaine manière DARKTHRONE arrive à faire un album qui sonne plus authentique que bien d’autres des innombrables combos de jeunes qui essayent de sauter dans le grand jeu du qui fera le nouvel-album-neuf-qui-sonne-comme-du-vieux… Tout ça pour dire que j’espère juste que le groupe aura toujours d’aussi beaux restes pour le suivant (quel que soit le style pratiqué à ce moment, et les babilles que Fenriz en a déjà laissé entendre sont pas piquées des hannetons huhuhu).