C'est pratiquement en douceur (!?) que ce "Zos Kia Cultus" débarque avec son intro vocale suivi d'un côté martial - sorte de cavalcade sonore - relativement lent qui s'installe... heureusement, la pulsation mortelle débarque à 3'35".

Massif, intense, gros son, varié, technique, précision d'orfèvre... voilà la suite de "Thelema.6" (2000).
Suite ? Chronologiquement, oui mais pour ce qui est de l'évolution, c'est plutôt tranché.

(!!! attention, ça va jurer dans tous les recoins dans un instant !!!)

Nouvelle ère, nouvelle approche pour le BEHEMOTH : on retire les éléments Black (sauf les costumes scéniques et le packaging) et on intègre le bien-fondé de l'ultra Death. C'est mon avis et je le partage*...

L'aspect écrasant et saccadé reste la marque de fabrique de chez Nergal & Co.

Personnellement, des morceaux tel que "As Above So Below" sont vraiment efficaces par leurs côtés lourds non énervé. Je m'explique : le déferlement des blast beat est si intense sur les trois premiers morceaux que le fait d'arriver à la plage 4 apaise, marque une pause avant de relancer l'intensité sur le titre qui suit.

Ce qui fascine également, c'est cette volonté d'aller au-delà des conventions. Ça cogne, c'est indéniable mais les réminiscences égyptiennes offertes avec parcimonie sont une véritable bouffée - d'exotisme ? Non, on s'en fout ! - de couleurs auditives sortant légèrement du Death conventionnel (moins marqué qu'un NILE, cependant). Il y a une envie d'explorer avec efficacité dans le ton et dans l'attaque musicale.

La voix aussi murit et engendre le respect tant la puissance vocale est à la hauteur de nos espérances et de l'impact qu'elle a sur notre ressenti.

C'est là que, d'un point de vue intime, je place donc ce qui représente à mes yeux, l'album intermédiaire de BEHEMOTH ; d'autres sentent plus "Satanica" (1999) dans ce rôle, certains voient "Demigod" (2004). En fait, dans les faits, on en a rien à fiche, non ? Ce groupe a réussi à ne pas se coller une véritable étiquette dans le dos si ce n'est sa propre identité, pense-je.

Allez, on pourra toujours en discuter à leur concert, autour d'un verre ou deux...


* : Oui, je ré-enfonce ce clou car c'est ma vision de chroniqueur après tout, et je continue de croire en ce que j'ai écrit sur ce groupe, que j'apprécie toujours, cela dit en passant. Bref, passons !