"Play With Fire" c'est un gros morceau. Le titre comme l'album par ailleurs. Le titre le plus épique de la carrière des Russes, qui s'offre le luxe de surpasser "Ballad Of Ancient Russian Warrior" qui concluait avec maestria un "Hero Of Asphalt" qui marquait l'entrée d'un âge d'or pour ARIA.

Il faut dire que la paire Holstinin/Mavrin fait encore une fois des prouesses, et ce dès l'ouverture de "What Have You Done To Your Dream?" où les plans rapides et les envolées dantesques de Valery Kipelov posent le cadre. S'il y a eu une nouvelle fois un changement, avec l'arrivée d'Alexander Manyakin derrière les fûts (on retrouvera Maxim Udalov quinze ans plus tard à partir de "Baptism By Fire"), le tandem d'écriture Dubinin/Holstinin est déjà bien rodé et si La Vierge De Fer semble toujours être une source d'inspiration importante (la pièce-titre épique, le premier titre en forme de boulet de canon speed, même si les Russes n'en sont pas à leur coup d'essai, ou encore "The Fight Is Going On" qui croise les meilleures idées de "Die With Your Boots On" et "Déjà Vu" tout en faisant mieux). Sorte de petit frère de "Seventh Son…" sans vraiment en avoir l'air, "Play With Fire" met une grosse grosse dérouillée au "No Prayer For The Dying" des Anglais qui sort à la même époque.

Chacun exerce son art avec virtuosité, les mélodies s'articulent parfaitement sur les paroles ciselées de Margarita Pushkina, et propose sept titres pour autant de tueries, même si en priorité je ne saurais que trop vous conseiller le morceau "Play With Fire" qui constitue l'épicentre de ce bijou encore trop mésestimé du Heavy Metal européen.