Le plus bourrin des albums de KILLERS est finalement sorti tard dans leur carrière : après avoir fait dans le Speed parfois bien trituré, cet album fait office de longue explosion à la vitesse pas si contrôlée. Bruno tient la barre et délivre ici moins un album qu’une grosse collection de morceaux rageurs, exercice bien plus réussi que sur le déjà long "Fort Intérieur".

Cet album n’est pas vraiment structuré autour de moments forts ou de pistes pouvant faire clairement office d’interlude (les quelques instrus restent dans ta face comme le reste mais développent une ambiance encore plus sinistre) et il peut être difficile d’absorber le tout en une fois, même alors qu’on a eu le temps de s’approprier tous les morceaux. Pourtant, vous en prélevez n’importe quelle portion pour votre écoute quotidienne et ça marche du tonnerre ! Bruno décharge son flingue sur tout ce qui bouge, y compris à propos de quelques thèmes ignorés jusque-là (ruade bienvenue contre les pollueurs sur "Pas De Pitié"). Pour le reste les détracteurs de KILLERS prennent aussi cher, consultez plutôt les paroles de "Habemus Metal". Cette reprise particulièrement bourrine est au milieu de l’album avec une reprise d’ "Overkill" méconnaissable et incroyablement speed (et ce solo !).

Je ferais bien un name-dropping des titres meilleurs ou notables mais tout l’album y passerait, je vais juste glisser des applaudissements aux titres de l’intro jusqu’à "No Future", les reprises, "La Ronde Des Couillons" et aux deux dernières chansons, qui concluent l’album sur une note ultra pessimiste ("Tais-Toi", énumération aigre d’innombrables torts, mises en parallèles avec des extraits de discours politiques).

Le dernier KILLERS en date ne fait pas grand-chose pour dissiper cette sensation mais il fait aéré et sage niveau vitesse à côté. On verra ce qu’il en sera sur le prochain album qui arrive (déjà !) ! (!!)