Bruno Dolheguy est complètement lessivé.
C'est triste, mais le seul rescapé de la scène française des 80's est en bien piètre forme. Déjà, sur Habemus Metal on frisait la correctionnelle. Cette évolution vers un speed metal de plus en plus thrashisant ne semble masquer qu'une baisse considérable d'inspiration.
C'est simple, KILLERS est désormais incapable de proposer de bons riffs, alors pour faire bonne figure, ça speed à tout va, ça bourrine bêtement et ça en oublie au passage toute notion de bonnes mélodies et de bons refrains. Et pendant 22 titres, franchement, c'est très lourd. Et le chant de Bruno, plat, monolithique, ne fait qu'aggraver les choses. De même que le discours franchement redondant.

Que peut-on sauver d'un disque aussi indigeste ? Pas grand chose, les moments que l'on retient le plus ne sont que des reprises. Souvent inutiles cependant. "Habemus metal" est raté, le traitement thrash de "nouveau monde" n'a aucun intérêt (d'autres ont fait bien mieux avant). Reste le sympathique "la ronde des couillons" et l'adaptation plutôt réussie d'"Overkill".
Tout cela est bien maigre. A l'image de la pochette qui fait très amateur (ce que les musiciens sont, certes, mais ça n'excuse pas tout). On est désormais très loin du niveau d'inspiration de Cités interdites (1992). KILLERS aurait peut-être mieux fait de s'arrêter à cette époque d'ailleurs.