Je crois que depuis mon arrivée sur NIME, je digresse et tourne beaucoup autour du pot concernant les albums charnières dans mon parcours de Metalleux. Et force est de constater que je n’ai pas traité THE ALBUM par lequel ma mutation de Wannabe vers un Wannabe Metalleux s’est enclenchée. J’ai nommé "Hybrid Theory", enfin sa version gravée sur un vieux CD-R léguée par mon cousin qui avait mal rippé la fin après "A Place For My Head", devenu ma personne préférée suite à cette offrande, aussi vite que Kirk appuie sur sa Wah en entamant un solo.

Je ne briguerai jamais le monopole du bon goût ou de l’originalité en tentant de vous prouver stérilement à quel point ma street cred’ LINKIN PARKesque n’est pas à prouver au regard du ponçage que j’ai infligé à cette galette. Non. Mais force est de constater qu’elle trône assez haut dans mon top de nombre d’écoutes en boucle grâce à mes années collèges. Bien loin des plus subversifs SLIPKNOT, des plus étranges SOAD ou des plus libidineux DEFTONES, LP a été ma référence du Neo Metal des années 2000 : plus impactants, plus rassurants, plus accessibles aussi peut-être.

Pourtant, avec plus de vingt ans dans les pattes, il n’est pas difficile de disséquer cet album pour lui trouver des défauts : les thématiques déprimantes en unique fonds de commerce, ses platines "waka-waka" (eh eh) un chouille agaçantes, et son déséquilibre entre les bangers et les morceaux nettement plus oubliables. Et pourtant, on le retiendra comme un ensemble monolithique, comme une entité insécable avec -entre autres- son "In The End" effleurant du bout des doigts les deux milliards de streams, hymne quasi-universel s’il en est.

Alors "Hybrid Theory" est l’album qui m’a fait basculer réellement dans le Metal. Mais dans cette galette de pure nostalgie en intraveineuse, s’il ne devait rester qu’UN titre, ce serait "A Place For My Head" (le dernier de mon CD-R je le rappelle). Et plus précisément, son break d’une sauvagerie inédite pour mes ouïes d’ado frêle sous sa couche de Biactol, qui à chaque passage me faisait pousser des ailes en envie de tout péter à l’instar d’un "Break Stuff". Et pourtant, il n’aura jamais réussi à convaincre mon entourage trépané par le rap de revendication de quartiers éclaté au sol de l’époque.

Les cris hargneux et gorgés de sincérité de Chester voleront ainsi la vedette au reste du crew, ses paroles marquantes (merci Reverso) vis-à-vis de mon état d’esprit d’antan et sa technique vocale éclipsant tout ce que j’avais pu entendre auparavant ont redéfini mes standards. Dès lors, je n’ai eu de cesse de rechercher de nouvelles sensations, encore plus fortes, et ainsi entamer une longue descente dans les entrailles de la musique extrême qui nous est si chère. Inlassablement, infailliblement, jusqu’à ce jour.

Et pour cela, R.I.P in peace tout ça, mais surtout, merci LP.

J’ai aimé les détester avec leurs albums plus… expérimentaux, mais j’ai surtout aimé les adorer jusqu’à 2007, et je ne peux le nier malgré toute ma mauvaise foi.

Note réelle : je ne peux donner la note maximale au nom de l’objectivité. Mais vous avez l’idée de la place que "HT" tient dans mon coeur.

Morceaux préférés : "A Place For My Head", "Papercut", "One Step Closer".