Excellent album de la plus belle voix que le heavy metal n'ait jamais eu la chance de connaître ! Chapeau bas pour la production, le son est énorme, les guitares puissantes et tout cela ajoute beaucoup à l'ambiance. Cet atout permet de rehausser le niveau d'intérêt de titres aux structures prévisibles pour le moins dépourvus d'originalité. Mais c'est tout sauf ça qu'on est droit d'attendre de la part de Ronnie, qui, malgré les années accumulées, jouit plus que jamais d'un talent et d'un génie intacts. "Magica" marque d'ailleurs une évolution dans la continuité au sein de la vaste discographie de DIO, les albums précédent les plus récents n'ayant pas particulièrement brillé par leur ingéniosité. Cette fois-ci le farfadet se ressaisit et il était temps.

On retrouve ainsi avec plaisir des titres plutôt lourd, très typés heavy et dans la droite lignée des compos de BLACK SABBATH du même type, comme "Lord Of The Last Day", "Feed My Head" et surtout "Otherworld", très classiques mais pas moins excellents. C'est bien entendu avec des pistes plus rythmées que Ronnie le compositeur révèle toute l'étendue de son talent, avec un "Fever Dreams" aux riffs particulièrement bien sentis, un "Turn To Stone" qui fleure bon les années 1980 et un "As Long As It's Not About Love" dont les premières notes renvoient de manière assez explicite aux ballades de RAINBOW. Il faut enfin compter avec des titres plus contemporains, proche d'un heavy metal moderne par certains aspects mais demeurant au fond très traditionnel, comme "Turn To Stone", le modérément folklo "Losing My Insanity" et surtout le redoutable "Challis", qui dévaste littéralement tout sur son passage. Mention spéciale, enfin, à l'excellent "Eriel", titre finement sombre aux ingénieuses connotations sympho-gothiques.

Niveau vocal c'est, une fois n'est pas coutume, un festival d'émotions toutes plus diverses et saisissantes les unes que les autres. La soixantaine n'a en rien altéré les capacités vocales de l'indestructible Dio. "Magica" restera très probablement son meilleur album depuis les brûlots des années 1980, à savourer sans modération maintenant que le maître à retrouvé ses collègues du SAB' au sein d'HEAVEN & HELL !