Mine de rien, BEHEMOTH en a fait du chemin depuis "Sventevith" : Rappelez-vous le "Black Metal" traditionnel pratiqué par nos Polonais sur les deux premiers disques. Par la suite, "Pandemonic..." fut enregistré en compagnie d’Inferno, plantant ainsi les premières graines de Blackened Metal. Une lente transformation s’est alors amorcée, menant à un durcissement de ton qui a atteint son apogée avec "Demigod" : Nergal avait désormais la voix de cent hommes, les gars jouaient carré avec des blast-beat sans fin.

Ayant atteint son but, Nergal en chercha un autre : celui d’adoucir légèrement le ton et de se tourner vers des orchestrations : un mélange bâtard entre du Blackened Metal et de la symphonie. Si "The Satanist" a été un parfait mélange, "I Loved You At Your Darkest" fait pencher la balance vers un mélange plutôt mal agencé de Metal presque gothique, d’orchestration omniprésente et d’ambiance bizarroïde. Le charismatique leader troque alors son micro de chanteur pour être une espèce de prêtre satanique du pauvre.

On se croirait donc en pleine messe noire où Inferno semble s’emmerder ferme et où Nergal prend ici toute la place avec une guitare très en retrait. Une semi-réussite ici : j’ai l’impression que cet éloignement du Metal carré est un peu trop prononcé. Une chose est sûre : j’espère maintenant que Nergal a été au maximum de son trip Blackened Symphonique afin qu’il puisse désormais se diriger vers d’autres horizons.

Morceau préféré : "Bartzabel".