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INCANTATION - Mortal Throne Of Nazarene (1994)
Par DARK MORUE le 7 Janvier 2012          Consultée 6702 fois

"Onward To Golgotha" a marqué les esprits. C'est un fait. Acte de naissance d'un Death Metal aussi brutal que lourd et fangeux, puissant et ténébreux. INCANTATION, propulsé au rang de formation majeure destinée au culte, statut encore actuellement effectif et amplement mérité. C'était en 1992, Craig Pillar faisait encore trembler les murs par sa voix caverneuse couplée aux riffs cavernicoles et ritualistes boostés aux stéroïdes de McEntee. Deux ans plus tard paraît sur le sombre marché underground le deuxième effort studio de ce duo infernal toujours adjoint de Jim Roe à la batterie. Chose totalement unique au sein de la discographie d'INCANTATION : le seul membre changeant est le bassiste, donc on peut presque parler de line-up identique en étant médisant envers les quatre-cordes.

Tout le monde parle du 3e album comme étant celui de la maturité. Ben notre pionnier du NYDM que Satan habite a choisi de prendre cet adage à rebrousse poil : pour eux, ce sera le 2e.
Parce qu'avec le recul, là maintenant en ce début 2012, tout le monde le sait, on parle encore au moins autant du Throne Mortel de "Nazarene" que de ce bon vieux "Golgoth". Car c'est bien ici que McEntee est parvenu à transcender son art. Il aurait été aisé de nous servir en 1994 une redite d'un premier album aussi marquant. Mais non, trop facile. On ne peut pas vraiment parler de prise de risque tant on reconnaît en tout instant le géniteur de "Onward To Golgotha", mais il y a tout de même transfiguration.

"Mortal Throne Of Nazarene" décoiffe, ravage, laisse pour mort. Ici, on parle de Brutal Death, c'est sûr à 100%. La production est bien revue à la hausse par rapport au précédent effort, sentant beaucoup moins la poussière et la crasse, certes, mais acquérant une puissance bienvenue. Et la voix incroyable de Craig n'a pas changé d'un iota, comparable à je ne sais quelle atrocité Lovecraftienne qui hurle du fond de sa grotte, probablement à l’extrême limite des infra-basses inaudibles à l'oreille humaine. La combinaison de ces éléments boostés et mixés au shaker nous donne "Blissful Bloodshower", moins d'une minute de déchaînement total qui passerait sans problème pour le premier titre non-officiel de MORTICIAN...

Mais ce serait une grave erreur que de réduire "Mortal Throne Of Nazarene" à un immonde tas de brutasseries plongeant à 15Hz. Bon sang, j'ai l'impression de dire ça dans absolument toutes mes chroniques moi... Probablement parce que c'est vrai. Bref passons. L'ambiance prime. Et quelle ambiance mes aïeux. Un peu comme si on se retrouvait invité surprise à un barbecue géant animé par Satan et Dagon au beau milieu du Tartare. On se tape un buff au milieu d'entités maléfiques qui parlent d'annihiler l'humanité en foutant le feu au sang. "Demonic Incarnate" et son intro cultissime représentent bien tout ce bordel, véritable ouragan de notes pas gentilles et de blasts avant de ralentir entre riffs brise-nuque et apocalypse rampante. Toujours foncièrement Death mais empruntant désormais plus que l'imagerie au monde du Black Metal Old School : les trémolos sinistres mais néanmoins mélodiques de "Emaciated Holy Figure" et "Nocturnal Dominium" sont des témoins directs. Alternance totalement non-mécanique entre bonne bourre des familles qui tranche la gorge à la masse et coups de butoir sauce Diable, point d’équilibre entre efficacité à fort potentiel headbangant et noirceur abyssale à se pisser dessus ("The Ibex Moon", pour moi le meilleur titre de l'album).

Et cette fois, ça dure que 35 minutes à peine, plus condensé, plus direct, mais moins compact. On note cependant une track finale dépassant les 8 minutes, véritable apogée de l'album. Des racines Doom émergent, le tempo est divisé par deux, la procession funéraire s'enclenche, Pillar nous enfonce six pieds sous terre au rythme de ses growls couplés aux lourdes chapes de guitares, le ciel s'assombrit, vire au rouge sang puis au noir d'encre, on s'enfonce toujours plus, le rythme prend de l'ampleur et les riffs finaux en fade out nous font lentement remonter des enfers s'ouvrant sous nos pieds... Traumatisant, prenant, culminant.

"Mortal Throne Of Nazarene" est sans conteste l'opus le plus noir et mortuaire qu'INCANTATION ait pu sortir au sein de toute sa longue carrière. L'osmose est parfaite, et impossible de résister aux tueries ici en nombre. Videz-vous la cervelle, enfermez-vous dans le noir le plus complet, faites résonner l'intro de "Demonic Incarnate" et enchaînez. Votre esprit ne s'en remettra pas. Tout comme le mien qui ne comprend toujours pas "Upon The Throne Of Apocalypse"...

Abracadabra : l'incantation la plus sombre que vous n'entendrez jamais. Le chef-d’œuvre du groupe, point barre.

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   DARK MORUE

 
   POSITRON

 
   (2 chroniques)



- Craig Pillard (chant, guitare)
- John Mcentee (guitare)
- Dan Kamp (basse)
- Jim Roe (batterie)


1. Demonic Incarnate
2. Emanciated Holy Figure
3. Iconoclasm Of Catholicism
4. Essence Ablaze
5. Nocturnal Dominium
6. The Ibex Moon
7. Blissful Bloodshower
8. Abolishment Of Immaculate Serenity



             



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