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DEATH MÉLODIQUE  |  STUDIO

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HYPOCRISY - A Taste Of Extreme Divinity (2009)
Par FIGHTFIREWITHFIRE le 7 Septembre 2009          Consultée 20246 fois

Le premier ressenti : une vive excitation, comme une révélation mystique, ce que m’avaient procuré en leur temps "The Jester Race" d’IN FLAMES ou "Storm Of The Light’s Bane" de DISSECTION. Une espèce de bouffée d’air dans un univers musical plat, mou et chiant qui nous propose des sensations indescriptibles et nous fait basculer dans un univers parallèle. C’est qu’il me redonne foi en la musique Métal alors qu’il ne réinvente rien le Peter Tägtren. Car, outre les classifications de style ou les interminable questions sur la nécessité d’apporter au genre, ce qui nous fait vibrer dans cette musique ce sont avant tout les émotions, rien que les émotions. Le reste c’est de la branlette intellectuelle qui vient justement lorsqu’il n’y a plus rien à retirer émotionnellement de ce que l’on écoute.
Mais Dieu lui même, malgré toutes ses exigences, sait que ce n’est pas le cas de ce chef d’œuvre, je m’emballe certainement mais tant pis je suis sincère et c’est l’essentiel non ?

Certes c’était bien sympathique PAIN, même plutôt agréable au début, mais bon il ne fallait pas oublier le principal moyen d’expression d’un des génies de notre temps. Cela dit on ne va pas se lamenter. Car si le succès de ce projet défouloir a maintenu Peter éloigné plus longtemps que prévu il a peut être justement contribué à ce retour monstrueux.
Et dire d’ailleurs qu’il aura fallu un tel travail parallèle pour faire reconnaître le génie du monsieur aux yeux du monde ! Mais encore une fois on ne va pas se plaindre de l’inévitable reconnaissance qui va résulter de ce phénoménal "goût d’une extrême divinité" (c’est qu’il avait dû le sentir à l’orée de choisir un titre qu’il tenait quelque chose de magique).

Les nostalgiques trues dépités de l’orientation Metalcore générale de la plupart des combos du milieu vont verser une larme de bonheur et avoir du mal à dissimuler le tremblement de leurs lèvres en écoutant ce petit bijou. En effet, si HYPOCRISY ne réinvente rien, il propose ni plus ni moins que ce qui a pu se faire de mieux dans le genre depuis son apogée : un mélange génial de violence et de douceur, de rage et de mélancolie, ce que quasiment tous ses confrères n’ont plus dégagé depuis des années, hormis DARK TRANQUILLITY peut être.


Car sortir une telle œuvre en 2009, avec une production et un son résolument modernes et un état d’esprit digne de la période historique du genre dans les années 90, ce n’est même plus une bouffée d’oxygène nostalgique c’est du génie monsieur !

Quand HYPOCRISY propose un solo ce n’est pas pour nous montrer qu’il sait décaler son petit doigt par dessus son pouce pour faire un accord ultime et injouable mais pour nous transporter dans un univers magique, au milieu de forêts sombres aux dessus desquelles ne luisent que quelques phares de soucoupes volantes.
Avant de faire planer un brouillard léger sur tout ce décor que l’on s’empresse de respirer à plein poumons en s’élançant à grande vitesse dans les méandres de ces arbres biscornus.

Des riffs d’une profondeur et d’une violence ahurissantes, des ambiances mélancoliques et nostalgiques sublimes, des changements de rythme éblouissants.
C’est d’une telle qualité, d’une telle puissance que ça enfonce la concurrence, déjà moribonde, six pieds sous terre. Je ne parviens plus à me souvenir depuis quelle époque reculée je n’avais plus savouré autant de mélodies et d’ambiances aussi profondes. Alors certes de nombreux groupes proposent d’excellents morceaux mais là c’est l’album entier qui touche la perfection. Là où beaucoup parviennent à illuminer nos yeux quelques minutes par album et nous incitent à décerner un encouragement voire de généreuses félicitations HYPOCRISY nous maintient bouche bée tout le long et bien au delà. Si la touche replay se bloque sur cet album il faudrait presque y voir un signe divin…

Ce travail d'orfèvre ne laisse aucune place à l'expérimentation mais évoque les meilleures périodes du groupe et notamment le fameux "The Arrival", le dernier a avoir laissé une aussi forte impression (avant une œuvre plus controversée mais tout aussi intéressante) et qui, sans renouveler le genre, l'avait déjà grandement enrichi.

Lorsque résonne le passage atmosphérique de "No Tomorrow", c’est le temps qui s’arrête: on n'entend plus que le battement des pulsations cardiaques qui gonflent nos veines, nos doigts s’engourdissent sous l’émotion et l’on a envie de se jeter à corps perdu dans cet univers unique.
Les pièces, toutes magistrales, ne donnent qu’une envie : hurler à la face du globe que l’on vient de déceler une pépite pure, tant la formation transcende les émotions musicales les plus fortes qui puissent exister.
Je dis "nous" pour être poli mais je n’ai bien sûr pas la prétention d’affirmer que tout le monde le ressentira de cette manière. Une chose est sûre: si chacun le vit différemment c’est malgré tout un voyage universel exceptionnel auquel nous invite HYPOCRISY sur cet album, quel que soit le décor qui se plante dans notre esprit afin de l’imager.

Et puis qui avait dit que c’était surfait de doubler ses guitares ? Cette technique offre une profondeur immense et enveloppe l’œuvre d’une atmosphère torturée et mélancolique qui fait frissonner de plaisir, le plaisir de ressentir de la nostalgie et de la tristesse tout en se sentant incroyablement puissant et énergique grâce à des riffs survoltés et des ambiances grandioses. Du grand Art.

On a le droit à des tubes comme on n'en a pas entendu depuis la chute du mur avec l’imparable et ultra puissant "Hang Him High" et son refrain épileptique à enclencher sur l’autoroute ou le si mélancolique et mystique "No Tomorrow", la modulation admirable du chant death et des vocaux black de "Taste The Extreme Divine"… Je ne poursuis pas sinon je verserais dans le track by track dithyrambique et manquerais vite de qualificatifs.

Et cette sensation générale de profonde obscurité ! Une noirceur digne des plus grands jours de brouillard qui colle à merveille à la pochette, que l’on croirait issue de la période culte du genre. Ce bon vieux temps qui apparaît si loin et si magique, lorsque le Death Mélodique n’était pas encore une caricature de lui même…

Si je n’ai toujours pas abordé la questions des défauts, c’est qu’il n’y en a tout simplement pas. Comment pourrait on avoir l’outrecuidance d’aller chercher le truc qui chiffonne dans un monument pareil ? C’est au contraire un nombre incroyable de sublimes détails et petites subtilités remarquables qui se révèlent au fil des écoutes et renforcent encore d’avantage ce premier sentiment d’excitation qui m’a parcouru à sa découverte.

L’album de l’année, que dis je, l’un des meilleurs albums du genre même, indéniablement.

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   (4 chroniques)



- Peter Tägtgren (guitare, chant)
- Mikael Hedlund (basse)
- Horgh (batterie)


1. Valley Of The Damned
2. Hang Him High
3. Solar Empire
4. Weed Out The Weak
5. No Tomorrow
6. Global Domination
7. Taste The Extreme Divine
8. Alive
9. The Quest
10. Tamed-filled With Fear
11. Sky's Falling Down



             



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