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DEATH METAL ATMOSPHERIQUE  |  STUDIO

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HYPOCRISY - End Of Disclosure (2013)
Par WËN le 26 Juin 2013          Consultée 6708 fois

HYPOCRISY, le beau cas de Death Metal suédois que voilà. Mené d'une poigne de fer par Peter Tägtgren (chant, guitare, production), le combo a su se forger sa propre personnalité à force d'albums alliant puissance et efficacité. C'est grâce à son abnégation à vouloir tirer le meilleur du compromis établi entre ces deux composantes que, contrairement à nombre de ses collègues de la belle époque, HYPOCRISY a su traverser les années tout en préservant la qualité de ses sorties et ce, sans jamais sacrifier son agressivité sur l'autel de la mélodicité. Suite à un "The Arrival" (2004) assez controversé de par son approche mid-tempo certaine, les Suédois nous sont revenus en force avec un "Virus" (2005) dévastateur, terrassant toute concurrence malgré sa courte période d'incubation. Et même si l'inspiration de la bête semblait pourtant quelque peu se tarir avec "A Taste Of Extreme Divinity" (2009), au moins Peter Tas-De-Graines, lassé de nous prendre pour des pigeons en nous distribuant ses petits PAIN, prouvait qu'il savait toujours envoyer la purée le temps de quelques titres brutaux en béton armé ou dotés de bonnes mélodies.

Mais ça, c'était avant.

Car même si dès l'éponyme titre d'ouverture dont l'introduction semble toute droite crachée d'un vieux phonographe, ces guitares, ce timbre de voix, cette production, ces refrains : en somme cette griffe propre au groupe, demeure immédiatement identifiable, d'emblée quelque chose semble ne pas tourner rond sur ce "End Of Disclosure". Serait-ce l'évolution du groupe qui change son fusil d'épaule en troquant son Death Mélodique caractéristique pour une forme plus atmosphérique de la chose ? Peut être… Mais pas nécessairement puisque, croyez-moi, lorsqu'elles sont utilisée à bon escient, ces couches 'atmosphériques' ne sont pas pour me déplaire, alors que là ce 'manque' paraît plus sous-jacent, plus subtil. Il ne s'agit pas non plus d'un regain de mélodies déplacé, puisque les Suédois/Norvégiens ne franchissent pas la 'sacro-sainte' frontière qu'ils s'efforcent, parfois difficilement, de maintenir depuis des années. Et quand bien même cela serait le cas, pour peu que ce soit fait de manière intelligente, qui s'en plaindrait ? Certainement pas l'éclairé lectorat de Nightfall In Metal Earth. D'ailleurs, quelques passages de "Tales Of Thy Spineless" sont là pour témoigner que tout ce beau monde sait envoyer la purée quand il le souhaite. Bref, tout cela pour dire qu'HYPOCRISY semblait pourtant avoir tous les ingrédients à sa disposition pour laisser présager d'une bonne plâtrée de Death Metal, bien grasse avec son lot de grosses boulettes de barbaque sanguinolentes dedans.

Mais non.

Car, une fois de plus, encore faut-il pour faire un bon disque, que la musique proposée vous retourne un minimum les tripes, qui plus est dans le cas du Death Metal où l'on ne parle plus d'éventualité mais de pré-requis. Malheureusement, les écoutes s'enchaînant, force est de constater que dans le cas présent la créativité du groupe en a voulu autrement … Oui, c'est un fait, ce nouvel opus, qui l'eut cru, est poussif au possible ! Nous ne pouvons pas le nier, même si "A Taste Of Extreme Divinity" marquait déjà le pas par rapport à son excellent prédécesseur, celui-ci comportait néanmoins son lot de bonnes idées, même si disséminées ci et là à travers l'œuvre. Mais là, il faut réellement s'accrocher et y mettre du sien pour les débusquer, tant elles sont planquées sous des couches et des couches de guitares, les bonnes idées. C'est tout du moins ce que nous en viendrions presque à espérer, signe que le père Tägtgren et ses potes n'auraient pas définitivement perdu toute inspiration. Las, le groupe verse malheureusement dans la facilité en optant pour un album mid-tempo obséquieux, bête et méch(i)ant, car mis à part quelques infinitésimales sonorités vintage, rien de nouveau à se coller entre les molaires.

Pris à part, rien n'est spécialement mal exécuté sur cet album, et nous l'avons vu, les éléments propres au combo sont bels et bien présents, mais le tout est tellement prévisible qu'il est bien difficile de se défaire de cette impression persistante que le trio nous fait tourner en boucle quatre mélodies et moitié moins de riffs tout du long de ces neuf compositions (seulement ?). Systématiquement, les titres mid-tempo passent du lourd au lourdingue, s'embourbant dans une tourbe de vacuité tandis que chaque essai de pousser un tantinet le tempo se termine par une section rythmique en train de mouliner dans le vide, sans réel objectif ni propos à mettre en valeur. Nous sortirons de notre torpeur le temps d'un ultime "The Return" empreint d'une nostalgie certaine et de l'excellent "Living Dead" (le bonustrack, un comble ! Sacré Peter !) : vous en conviendrez, c'est léger !

Peu de passages marquants, rien ne semblant vraiment se détacher du reste : ce "End Of Disclosure" est une réelle déconvenue auquel il est impossible d'attribuer une meilleure note qu'au skeud précédent, d'où cette brochette d'étoiles qui tendra plus vers le noir que le jaune. Ajoutez à cela le climat plutôt délétère semblant régner au sein de la formation, Tägtgren déclarant à qui veut bien l'entendre que Hedlund (basse) et Horgh (batterie) n'ont rien branlé durant le processus de composition. De là à dire que le guitariste-chanteur, seul maître à bord en aurait profité pour refourguer à HYPOCRISY toutes ses idées n'entrant pas dans le cadre de PAIN, il n'y a qu'un pas que je ne saurais franchir. Néanmoins, l'idée est lancée. Enfin… Il ne nous reste plus qu'à espérer que le groupe ne nous refasse pas le coup du vrai/faux split qui a suivi la parution de "The Final Chapter" (1997), au nom déjà évocateur, mais qui lui, possédait bien plus d'arguments. Bof, bof, bof …

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   (2 chroniques)



- Peter Tägtgren (chant, guitare, claviers)
- Mikael Hedlund (basse)
- Horgh (batterie)


1. End Of Disclosure
2. Tales Of Thy Spineless
3. The Eye
4. United We Fall
5. 44 Double Zero
6. Hell Is Where I Stay
7. Soldier Of Fortune
8. When Death Calls
9. The Return



             



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