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DEATH MÉLODIQUE  |  STUDIO

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HYPOCRISY - Worship (2021)
Par WËN le 21 Avril 2022          Consultée 2303 fois

Si, les décennies s'enchaînant, nous ne devrions plus avoir à présenter le gang de Peter Tägtgren… les huit interminables révolutions autour du soleil séparant la parution de "End Of Disclosure" de celle de ce treizième album en date tendraient à prouver le contraire, tant elles ont pour le moins dû émousser la dévotion des plus fanatiques de ses adeptes et réduire à néant l'enthousiasme naissant des toutes fraîches recrues de l'époque. Déjà que le susnommé "End Of Disclosure" n'avait jamais réellement su nous happer…

Bref, nous n'allons pas vous la hacher par le menu détail, pilier du Death Metal suédois dit 'mélodique', en trente années le combo a su se forger une sacrée réputation à force de faits d'armes alliant puissance et efficacité, sans jamais faire de concession sur sa ligne directrice, ce qui se doit d'être souligné. Et pourtant, disparu des radars, absorbé par les immensités sidérales, perdu dans les plus vertigineux tréfonds d'un quelconque trou de ver, nous ne donnions pas cher de la carcasse d'HYPOCRISY, ni de son stoïque capitaine qui semblait s'être totalement éclipsé du microcosme Metal depuis plus de cinq ans (silence radio à part quelques mixes pour IMMORTAL et POSSESSED en 2018-2019). Et puis, fin 2021, à la surprise quasi-générale (et dans l'anonymat le plus complet, il faut le dire), voici "Worship" qui pénètre violemment dans l'atmosphère, preuve que Tägtgren & Co - puisque c'est réellement de cela dont il s'agit - n'ont été ni capturés, ni trépanés par de cosmiques civilisations aux technologies avancées ou, en tout cas, parviennent-ils à donner le change pour bien le cacher.

Car, croyez-nous, passé la courte mise en gueule acoustique vite doublée par des guitares nucléaires qui ne se font guère prier pour lancer leurs missiles fédérateurs ; dès que le riff vénère d'intro et que l'inhumain hurlement strident qui lui fait écho auront mis à mal tous les senseurs déployés pour scanner la bête, la vieille mécanique ne tardera à vrombir et à nous propulser d'emblée en orbite, nul doute ne pouvant alors subsister quant à l'identité du géniteur de ce nouvel organisme ! Coincé aux abords du quadrant Delta, quelque part entre les ondes projetées par le couple "Virus" / "A Taste Of Extreme Divinity" (2005/2009) et celles de "The Arrival", voire même - pour les plus fouineurs - de "Catch 22" en son temps, HYPOCRISY fait du HYPOCRISY, lorgnant sans vergogne vers ce qu'il sait faire de mieux depuis l'aube du nouveau millénaire. Accompagné de cette prod' nébuleuse (signée du chef lui-même) qui lui sied si bien et qui a su asséner son identité au fil des années, oui, le trio venu d'ailleurs sait rassurer après une telle absence.

Par contre, cela, suffit-il ? Car s'inspirer de ses albums passés est une chose, mais le faire avec brio en est une autre. Et là, nous allons vite le voir, l'itinéraire qu'emprunte ici l'équipage suédo-norvégien va vite s'avérer très balisé et bien trop peu paré de frivolités auditives pour pleinement réussir à s'affranchir des références à ses aînés. Le début d'album sait en tout cas nous présenter une machinerie de belle facture : "Worship" retapisse à la double-croche tout ce qui lui passe à portée de manche, "Chemical Whore" et "Children Of The Gray" (livrés en avant-première) devraient sans trop forcer s'inscrire parmi les futurs moments forts des concerts en devenir, en tant que mid-tempo lourds et inquiétants, typiques au combo, martelant leurs rythmiques chromées jusqu'à un décrochage mélodique bienvenu au détour de breaks taillés sur mesure pour l'exercice. Agressivement agréables, dur de ne pas leur reconnaître leurs qualités. Sur sa lancée, avec "We're The Walking Dead", la formation ne manque d'ailleurs pas de nous refaire le coup de la ballade Death Metal pleine d'emphase (cf. ces "Living To Die" ou "Deathrow" qui clôturaient merveilleusement leurs "Virus" et "Into The Abyss" de LP respectifs) mais - spoil alert - en moins bien, dommage. En fait, c'est tellement gros que dès l'arpège introductif, on le voit débouler à 12 parsecs à la ronde.

Mais voilà, si HYPOCRISY alterne montées d'adrénaline dignes d'une partie de chasse-chasse avec un xénomorphe ("Worship", "Brotherhood Of The Serpent", "Another Day") à ses mid-tempo si caractéristiques, voire les deux ("Greedy Bastards"), avouons que cela manque tout de même de crousti-croquance… Sans réelle surprise, les timides tentatives de s'essayer à quelque chose de nouveau sont vite mises à mal. D'elles-mêmes, en plus. Nous pensons notamment à ce perfide "Dead World" écrit par Sebastian Tägtgren (ce fils-de) et plombé par sa rythmique moderne pour le moins dégueulasse et qui s'échine ensuite à patiner dans le vide. Ainsi, affirmer que les affiliations de ce "Worship" avec ses aînés sont bien trop prégnantes n'est pas peu dire… Car outre la trame calquée, il parvient également au passage à en chopper aussi les défauts, comme cet inévitable ventre mou de dernier tiers d'album, dont le groupe n'arrive pas à s'affranchir depuis bien trop d'années. Non pas que les titres proposés y soient faiblards (au contraire, c'est peut-être ici que ça bourrine le plus), mais tout s'y ressemble un peu trop, ne manquant de semer une certaine confusion au moment d'en parler. Reste quand même ce "Gods Of The Underground" final, plutôt bien bâti et mélodique sur son refrain, qui parvient in-extremo à remettre un peu de chaleur dans les immensités sidérales. C'était moins une ! Pour les à-côtés, on ne change pas une formule qui gagne : si la basse d'Hedlund ne fait pas trop de vagues, Horgh (IMMORTAL) continue à bucher ses fûts comme aux premiers jours. Rien de bien transcendant pour l'artwork, plutôt bien vu avec ses airs de fin-du-monde et sympa au demeurant (ou louera tout de même l'exploit du graphiste d'avoir su transformer incognito l'affreux et suranné logo tribal du groupe en vaisseau spatial (#oui)).

Voici pour cette review plutôt courte qui, croyez-nous, se suffit à elle-même. Pour sûr que vous savez déjà pertinemment quoi penser de la chose à la lecture de ces quelques lignes. À quelques exceptions près, rien de bien cinglant ni sanglant à déclarer ici. Cet album n'est ni mauvais ni réellement affolant non plus… Et s'il a le mérite de faire le taf, il demeure tout au plus vaguement agréable, ce qui techniquement n'est pas vraiment mieux. Les faits sont là, beaucoup de choses présentées ici semblent franchement dérivées de plans B d'albums précédents et si cela fonctionne un temps, il demeure indéniable que sur un canevas comparable, HYPOCRISY a su faire bien mieux par le passé. Expérience-pour-les-vacances : carrez-vous un "Virus" entre les oreilles, vous allez sentir la différence !

Enfin, sans vouloir nous appesantir plus que de raison sur le sujet, nous aimerions terminer sur la réflexion suivante, assez révélatrice : car savoir si cet album tourne rond, passé les trente années de carrière, est une question qui ne se pose plus réellement. On le sent, avec le taf abattu ici, HYPOCRISY se contente d'assurer ses arrières. Par contre, nous vous le demandons, à qui s'adresse réellement cet album ? Les fans des 90s ? Pour sûr qu'ils sont toujours occupés à se toucher l'escargot sur les premiers albums des Suédois. Les fans de leur seconde partie de carrière, plus mélodique ? Pas sûr, tant ils ont su s'en mettre ras-la-gueule jusqu'au couple "Virus"/"A Taste Of Extreme Divinity". Aux plus récentes générations de Metalheads, alors ? "HYPOCRIQUI" ?! Sans déconner - et quitte à poser une moon-boot dans le plat de spaghettis volant - nous doutons que son pénultième effort d'il y a huit ans, ait su fédérer de quelconques nouveaux adeptes. Qui, alors ? Ah bah voilà, c'est bien le problème, on en sait rien…

Note réelle : 2,5 arrondi à 3/5.

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   WËN

 
   JEFF KANJI

 
   (2 chroniques)



- Peter Tägtgren (chant, guitare, basse production)
- Mikael Hedlund (basse)
- Reidar 'horgh' Horghagen (batterie)


1. Worship
2. Chemical Whore
3. Greedy Bastards
4. Dead World
5. We're The Walking Dead
6. Brotherhood Of The Serpent
7. Children Of The Gray
8. Another Day
9. They Will Arrive
10. Bug In The Net
11. Gods Of The Underground



             



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