En Melodeath suédois je dois confesser rester le plus souvent, à de rares exceptions près, sur les darons du genre. HYPOCRISY est le seul qui tient la dragée haute au trio de Göteborg, et qui a su muter lentement mais sûrement vers un équilibre entre Death Metal fondamental et accents mélodiques reposant sur les ambiances de clavier ("Bug In The Net") et sur des guitares au son particulier (le son forgé par Peter Tägtgren dans ses Abyss Studios) qui savent soutenir un discours très mélodique sur fond de riffing velu et de vocaux éructés.

Et pour quelqu'un qui les a découvert avec "The Arrival", je ne peux pas dire avoir été franchement déçu par les sorties suivantes, si ce n'est que "End Of Disclosure" traduisait selon moi un épuisement artistique, déjà largement visible chez PAIN. Alors croyez-bien que j'ai accueilli le classicisme de "Worship" avec délectation.

"Worship" ne fait certes pas partie des albums particulièrement marquants, mais il est rassurant. HYPOCRISY se recentre sur les fondamentaux, riffe à tout va, développe ses compositions sans franchement surprendre, mais sans décevoir non plus. Les compositions restent intéressantes, accrocheuses, compactes et ne se perdent pas en atermoiements Atmo/Prog/Ambient (rayez la mention inutile).

Alors certes j'ai acheté ce disque avec plus d'enthousiasme que je n'en ai encore aujourd'hui, mais il reste un bon choix, et en Melodeath 2021, il ne fait clairement pas pitié, et je prendrai plaisir à le réécouter à l'avenir, tout en sachant que "Worship" n'est pas le meilleur album d'HYPOCRISY.