En 2005, en propageant son "Virus" au travers des sphères Metal, HYPOCRISY nous collait une belle trempe tout en laissant la concurrence loin derrière. Partagés entre leurs différents projets (PAIN, reformation d'IMMORTAL), près de quatre longues années d'incubation auront été nécessaires à Peter Tägtgren et ses potes pour lui accoucher d'un successeur qui s'avère, malheureusement, moins flamboyant.

Pourtant, à bien y regarder, la formule entre ces deux skeuds n'est pas si différente que cela : hargne et agressivité sont toujours au rendez-vous, couplées avec ce qu'il faut de mélodie pour garder éveiller le chaland mais "A Taste Of Extreme Divinity" sans être mauvais, loin s'en faut, fait partie de ces albums qui donnent vite, passée une première impression plutôt convaincante, le sentiment que tout ce beau monde mouline un peu dans le vide, sans véritable raison.

D'abord en termes de composition, même si chacune propose son petit truc à elle, certaines ont une fâcheuse tendance à s'échanger des riffs, voire à paraitre les tirer directement de l'opus précédent ("The Quest"). Ensuite, la prod', typique des Abyss Studios, vraiment excellente sur les parties Heavy ou plus mid-tempo, tourne vite au joyeux bordel dès que les instruments s'emballent si bien que l'on ne sait plus très bien qui fait quoi, renforçant donc encore cette impression de déjà-vu.

Mais tout ceci ne doit surtout pas nous faire perdre de vue que "ATOED" propose aussi son lot de petits brulôts purement Death-Metal (en seconde partie d'album) : "Tamed (Filled With Fear)", "Global Domination", "Sky Is Falling Down" ou encore le mésestimé "No Tomorrow"; tandis que la première moitié, plus mélodique se veut essentiellement basée sur des refrains entêtants, parfois presque too-much : "Hang Him High", "Solar Empire", "Weed Out The Weak", etc. L'inédit (version digipack), résolument old-school, ramènera directement aux 'tendres' années d'HYPOCRISY.

Un beau 3,5/5 arrondi à 15 branches (pour la légère déception en comparaison de son prédécesseur). "ATOED" demeure néanmoins dans le bon quart des productions sorties ces années-ci.