Après un long silence radio, BLAZE BAYLEY revient avec un live en DVD. Etrange décision de sortir l’enregistrement d’un concert si peu de temps après As Live As It Gets sorti en 2003. Sauf qu’ici, il s’agit de découvrir visuellement le bougre avec son nouveau line-up.

Il est avant tout rassurant de retrouver le chanteur vivant et sain d’esprit après une période noire marquée par des soucis d’addiction et des démons intérieurs assez virulents. Mais BAYLEY n’est pas homme à baisser les bras (pour preuve, l’abnégation absolue dont il a fait preuve alors qu’il était dans MAIDEN et qu’il s’en prenait dans la gueule de toutes parts). Le revoilà donc gonflé à bloc et remonté comme une pendule suisse contre son ancienne maison de disque qui l’a lâché, suite à des ventes d’albums décevantes, et qu’il a lâché car elle ne souhaitait pas forcément le voir partir en tournée.

Et puis, lâché pour lâché, le groupe du sieur BLAZE a fait peau neuve. On ne sait plus très bien qui est parti, qui a été viré, peu importe : c’est un tout nouveau line-up que le chanteur nous présente. Mais voilà : ses anciens acolytes étaient de sacrés musiciens, John Slater et Steve Wray en tête. Difficile de retrouver de tels bretteurs. Les nouveaux venus, Rich Newport (qui vient juste de quitter le groupe à l’heure où j’écris ces lignes) et Nick Bermudez proposent un jeu de guitare moins fin que leurs prédécesseurs. Et même si David Bermudez remplit très bien son rôle de bassiste, le jeune batteur Rico Banderra a du mal à gérer son stress, alignant quelque pains gênants (certes, c’est du live non retouché, m’enfin !).

Le concert a été enregistré en Pologne (non, c’est vrai ?), et plus exactement à Katowice le 24 mars 2007, au cours d’un festival metal. Le son est loin d’être irréprochable et même si tout cela sent bon le « roots » à plein nez, ce côté garage est un peu déstabilisant quand on essaye de reproduire des titres de la trempe d’un « Sign Of the Cross ». La batterie, trop cinglante, ne met pas en valeur les compos les plus « fines » et la guitare de Nick Bermudez est souvent inaudible quand il entreprend ses soli. Mais heureusement, Blaze Bayley s’en sort avec les honneurs, assurant brillamment ses vocaux dans la sueur et la bonne humeur. Qu’il est plaisant de voir cet homme, par le passé si accablé par le stress et les critiques qu’il peinait à inspirer le moindre charisme sur scène, maintenant libéré de toutes contraintes, arpentant la scène comme un vrai show-man. Car contre toute attente, c’est ce qu’il est devenu : un véritable homme de scène ! Le papillon (!) est sorti de sa chrysalide. Et même si la grâce n’est pas sa vertu première, sa manière de se démener, d’haranguer le public, de jouer avec ses grimaces (il n’a pas besoin d’un Eddie en plastique sur scène…), de communiquer avec l’assistance entre les chansons, sont les signes d’un changement amorcé dès sa sortie du loft… euh, de la Vierge de Fer.

Quant à la set-list, elle est censée être un best-of de sa carrière visitant aussi bien ses derniers albums, que les deux opus de MAIDEN auxquels il a participé, en passant par la période WOLFSBANE. Un petit bémol pourrait concerner la forte concentration de titres de la Vierge de Fer (6 sur 15) mais la bonne surprise concerne « Look For The Truth », un titre trop rarement entendu, issu de The X Factor de Vous-Savez-Qui. En contrepartie, « Tough as Steel » est le seul rescapé des débuts du chanteur. De même, pour les morceaux plus récents, on regrettera l’absence d’un « Blood And Belief », « Life And Death » ou « Soundtrack Of My Life » car deux titres seulement (« Alive » et « Ten Seconds ») représentent le dernier opus de BLAZE. Quant à MAIDEN, on retrouve les sempiternels (mais jouissifs) « Man On the Edge » et « Sign Of the Cross » ainsi que d’autres chansons plus dispensables. Certains morceaux sont réarrangés dans une version plus personnelle même si les différences ne sont pas flagrantes pour les profanes.

Pour parfaire le tout, évoquons la scène qui, dans son plus simple appareil, ne sert que de plateforme à Blaze et son groupe. Point ici de décor, de chichi, juste un backdrop très sobre. On fait avec les moyens du bord et c’est très bien !

Quant au DVD, il vous proposera en bonus le clip d’« Hollow Head », à éviter de toute urgence si vous ne voulez pas mourir d’ennui. Franchement, plus cheap que ça, tu meurs ! Plus intéressant, vous trouverez des interviews de Blaze Bayley et de ses compagnons. Vous entendrez ainsi quelques anecdotes, comme les débuts du chanteur en tant que « technicien de surface », pour peu que vous soyez anglophones car les sous-titrages sont aux abonnés absents.

C’est donc avec un réel plaisir que les fans du bonhomme accueilleront ce DVD, même si le son n’est pas exceptionnel et on ne peut que conseiller à BLAZE BAYLEY de mieux choisir ses musiciens à l’avenir. D’ailleurs, l’actualité récente du groupe annonce l’arrivée d’un nouveau batteur. Espérons que ces changements incessants de line-up depuis deux ou trois ans n’empêcheront pas le gaillard de nous pondre un prochain album à la hauteur des précédents.