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Blaze BAYLEY - Promise And Terror (2010)
Par DARK BOUFFON le 12 Mars 2010          Consultée 9190 fois

C’est l’histoire d’un mec, Bayley Cook (de son nom de scène BLAZE BAYLEY).

Ce gars a vécu une vie pleine de promesses. Il a réalisé ses rêves – devenir un rockeur et vivre de sa musique, a fait partie de différents groupes – dont l’un des plus grands combos de Metal, a parcouru le monde et fait des concerts dans des dizaines de villes différentes.

Mais, revers de la médaille, cet homme a aussi connu la terreur de voir son monde s’écrouler. Conspué par des fans intransigeants, il a quitté le groupe qui lui avait apporté une renommée mondiale. Souvent dépressif, il a affronté ses démons à maintes reprises. Et puis, alors que cet homme qui ne voulait pas mourir affichait sans prétention ses cicatrices dans le but d’aller de l’avant, les deux dernières années l’ont vu perdre sa femme et son père.

C’est la vie d’un mec, Bayley Cook, que peu de gens aimeraient vivre. Et pourtant, ce roc en plein milieu de l’océan, toujours là malgré les plus terribles déferlantes, mérite tout notre respect. Finalement, pas tant pour ce qu’il a enduré que pour son indéniable talent à revenir toujours et encore, armé d’une foi inébranlable en sa – en notre – musique, accouchant dans la douleur d’albums qui savent tout simplement nous botter le cul.

Après un opus tel que ″The Man Who Would Not Die″ qui avait vu BLAZE BAYLEY revenir avec un nouveau groupe au son très roots (pour ne pas dire brouillon), on attendait avec impatience l’arrivée d’une deuxième vague. Cette fois-ci, Jase Edwards (producteur de ″Promise And Terror″ et ingénieur sonore sur le précédent) a su mettre en son correctement les compos des Britanniques. Certes, on n’est encore loin des productions d’Andy Sneap (époque BLAZE) mais cette fois-ci, le son est plus propre, plus aéré, bref mieux agencé afin de donner vie à des titres très inspirés, illuminés par un prestation sans faille des musiciens. Bien sûr, certains trouveront cela très monolithique. Il est vrai que le chant de BAYLEY ne présente guère de variations et certains couplets sont déclamés plus que chantés. Mais l’enthousiasme du groupe est palpable à travers ces onze compositions et il serait idiot de ne pas admettre que l’objectif est atteint : le plaisir du combo est communicatif !

Et ça commence très fort avec deux compos très directes (″Watching The Night Sky″ et ″Madness And Sorrow″) qui en l’espace de quelques minutes mettent les choses au point : on retrouve le style du précédent opus sans les petites approximations qu’on avait pu repérées ici et là. Avec ″1633″, on plonge dans un morceau plus sombre, plus long, avec un break vocal assez impressionnant qui colle parfaitement avec l’histoire de Galilée et l’intransigeance de l’Eglise catholique à son égard. Les plus mid-tempos ″God Of Speed″ (titre étrange au vu du tempo, faisant référence au champion de moto Burt Monroe) et ″City Of Bones″ (qui relate la résistance héroïque des habitants de Leningrad face aux Nazis et l’abnégation du compositeur Dmitri Chostakovitch qui, après avoir fini sa 7e symphonie, l’interpréta dans la ville assiégée, accompagné de quelques musiciens) demandent plus d’attention mais sont tout aussi savoureux. Cette esquisse de marche militaire dans ″City Of Bones″ est un exemple parmi tant d’autres des bonnes trouvailles de cet album. Quant aux deux titres suivants (″Faceless″ et ″Time To Dare″), ils nous replongent dans du Heavy Speed de tout premier choix, avec des mélodies qui font mouche, agrémentées de très bons soli de guitare de Jay Walsh et Nicolas Bermudez. Saluons d’ailleurs la propension de BLAZE BAYLEY et de ses acolytes à composer des titres solides avec un sens de la mélodie très pertinent.

Puis vient la fin de l’album et la déferlante ultime qui emporte tout sur son passage ! Les quatre titres de clôture ne forment qu’un seul et même ensemble, au niveau musical et thématique. Musicalement d’abord, BLAZE BAYLEY et ses comparses ont eu le nez creux de ne pas nous proposer la même mélodie déclinée en diverses tons et tempos, chaque morceau ayant une identité qui lui est propre. Cependant, ces derniers s’enchaînent sans temps mort et ont en commun cette noirceur et cette mélancolie, déjà aperçues par le passé (notamment sur le ″Blood And Belief″ de l’époque BLAZE) mais exacerbées ici par les événements tragiques qu’a connus le chanteur. Thématiquement, enfin, nous avons bien sûr droit à des paroles très sombres mais qui ne versent pas dans le pathos. ″Comfortable In Darkness″ finit même sur des mots teintés d’espoir, dans la mesure où on sent le parolier en paix avec lui-même après ces années de galères. Mais si on ne devait retenir qu’un seul titre de ce quadriptique, ce serait ″Surrounded By Sadness″, splendide power ballade à la montée en puissance ravageuse.

Tout ce verbiage pour dire que ″Promise And Terror″ nous ravit et même s’il n’atteint pas le même niveau de production que les premiers BLAZE, force est de constater que cet album permet au sympathique chanteur britannique et à sa clique de revenir sur le devant de la scène, armé de cartouches méchamment efficaces.

Bref, c’est l’histoire d’un mec, Bayley Cook qui se relève, chute après chute, année après année, à travers tempêtes et mer déchaînée. Et en fin de compte, pour nous, fans de Metal, c’est la carrière d’un mec qu’on espère longue, très longue…


Note indicative : 3,8848483092 (arrondi à 4) / 5, bref très bon album !

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   DARK BOUFFON

 
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- Blaze Bayley (chant)
- Nicolas Bermudez (guitare)
- Jay Walsh (guitare)
- David Bermudez (basse)
- Larry Paterson (batterie)


1. Watching The Night Sky
2. Madness And Sorrow
3. 1633
4. God Of Speed
5. City Of Bones
6. Faceless
7. Time To Dare
8. Surrounded By Sadness
9. The Trace Of Things That Have No Words
10. Letting Go Of The World
11. Comfortable In Darkness



             



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