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DARKTHRONE - Under A Funeral Moon (1993)
Par JULIEN le 15 Octobre 2005          Consultée 16253 fois

Logeant sa noirceur primitive dans l’interstice s’ouvrant entre les incontournables « A Blaze In The Northern Sky » et « Transylvanian Hunger », « Under A Funeral Moon », à ne pas s’étirer dans les mêmes drapures mythiques, n’en demeure pas moins un ouvrage réputé de DARKTHRONE, essence même du Black Metal intégriste. Et le propos n’a guère besoin d’un argumentaire farouchement étoffé pour garantir à l’auditeur l’authenticité de la chose !

De fait, dès l’entame sur "Natassia In Eternal Sleep", au riff vicieux et torturé, DARKTHRONE dépose la patte maligne qui teinterait de ténèbres jusqu’à la neige la plus immaculée : le son est, volontairement, livrée en offrance à la crudité de sentiments rapaces, la voix désincarnée et mixée en avant de Noctuno Culto jouit du renfort d’un léger écho, l’intensité électrique des guitares promeut un grésillement fourmillant de maléfice, et la batterie s’offre le contraste entre l’aigreur des cymbales, de la caisse claire, et la résonnance caverneuse et lugubre des toms. Et les huits compositions, jalonnant cette confirmation claire de la pente Black pure et dure dévalée par le trio norvégien, en viennent à incarner l’essence même du Metal noir, déposant sur le palais une poussière insalubre de sentiments haineux exacerbés.

Certes, l’on pourra s’élancer au devant d’un soin descriptif poussé, travailler à la quête du vocabulaire adéquat, mais en vain... il restera toujours éminemment complexe de restituer quelque chose de ces perles noires qui, dans le moiré trompeur d’un souffle de beauté, dissimulent l’opacité crasse d’une impitoyable destitution de toute commodité humaine : le son se repaît de saleté, la voix ne laisse filtrer que peu de choses d’une humanité rassurante, pour mieux s’assujettir aux débordements des affects les plus déraisonnés. Et c’est à une plongée dans les abymes que nous invitent ces manifestes de Black originel, parcourus de références à d’autres grands maîtres de cette geste artistique dévouée aux ombres : l’inhospitalier "Summer Of Diabolical Holocaust" brise sa vitesse écorchée en imposant un break pesant hanté par le "Freezing Moon" de MAYHEM et un solo criard à la BATHORY, l’inévitable morceau titre se paie d’un riff ravageur très inspiré de l’immortel "Pagan Fears" du même MAYHEM, et le mémorable "To Walk The Infernal Fields", antre d’une déclamation désormais célèbre (« With My Art I Am The Fist, In The Face Of God »), semble un hommage lancinant et avoué au fabuleux "Enter The Eternal Fire" de BATHORY.

Mais que l’on ne résume en rien cet album à ces quelques références le parsemant d’une pluie de jais ! DARKTHRONE n’a jamais été un suiveur, mais bel et bien le démiurge d’une certaine approche du Black Metal. La plus radicalement simpliste... sans que sa musique ne paraisse pour autant basique ou évidente ("Summer Of Diabolical Holocaust", "Crossing The Triangle Of Flames" ou "The Dance Of Eternal Shadows" profitent même d'une construction presque élaborée). « Under A Funeral Moon » se ressent, se vit, s’éprouve dans son absence de sophistication : les éboulis abrupts et autres cassures haletantes en triolets instables, échus de la performance nihiliste de Fenriz, la sauvagerie et le malaise décantés par Zephyrous, la rage convoquée par Nocturno Culto... voilà ce que peut être « Under A Funeral Moon ». Et lorsque la magie opère, comme sur les six minutes déployées par l’agressif et insondable "Crossing The Triangle Of Flames" et son final funèbre, c’est à un paroxysme hanté que nous sommes conviés... mais DARKTHRONE, parfois, trébuche selon moi : là où « Transylvanian Hunger » parviendra, un an plus tard, à développer au-delà des limites la facette la plus hypnotique de DARKTHRONE, le trio norvégien s’enlise ici lorsqu’il s’entiche d’une certaine linéarité : "Natassia In Eternal Sleep", le pourtant culte "Unholy Black Metal", et surtout le monotone "Inn I De Dype Skogers Favn", tournant autour d’un nombre très restreint de plans différents, ne parviennent guère à m'ensorceler comme peut le faire l'illustre successeur de l'album qui nous intéresse, même si l'esprit Black demeure à l'oeuvre ici, avec ces traits Punk et Rock totalement tordus.

A défaut donc de briguer l’excellence de bout en bout, DARKTHRONE sait ici, selon moi, se montrer très convaincant dans sa maîtrise des arcanes du Black. Reste toutefois, et il ne faut pas l'offusquer, cette question des fumées pestilentielles enveloppant le groupe à la sortie de "Transylvanian Hunger", avec ces relents de propos antisémites apparemment vomis avec l'intention de choquer (le groupe ayant par la suite indiqué que DARKTHRONE ne se voulait pas "politique"). Voilà qui engage à une certaine prudence quoi qu'il en soit... et il va sans dire que je condamne sans restriction cet extrêmisme, quand bien même ne s'agirait-il ici, en fait, que d'élucubrations fangeuses ponctuelles, le groupe s'étant montré très discret depuis. En tout cas, vous voilà prévenus...

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   (4 chroniques)



- Nocturno Culto (chant, basse)
- Fenriz (batterie)
- Zephyrous (guitare)


1. Natassja In Eternal Sleep
2. Summer Of The Diabolical Holocaust
3. The Dance Of Eternal Shadows
4. Unholy Black Metal
5. To Walk The Infernal Fields
6. Under A Funeral Moon
7. Inn I De Dype Skogers Favn
8. Crossing The Triangle Of Flames



             



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