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BLACK METAL  |  STUDIO

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MAYHEM - De Mysteriis Dom Sathanas (1994)
Par POSSOPO le 4 Novembre 2003          Consultée 27230 fois

Euronymous était un personnage hors-norme à qui nous devons tous beaucoup. En effet, il a su, par son caractère et ses idées, donner un souffle nouveau au metal extrême. Alors que le death metal commençait à se mordre la queue jusqu’au rectum, un Black Metal régénéré surgissait au début des années 90 de la froide Norvège. Une bonne partie du mérite en revient à Oystein Aarseth, fondateur de MAYHEM en 1983, qui créera autour de son groupe toute une imagerie et un mode de pensée à base de satanisme plus ou moins superficiel. Les ans passent et la renommée de MAYHEM grandit à un tel point dans l’underground qu’un certain nombre de chevelus norvégiens suivront le triste sire dans ses idées de la vie et de la musique. Le suicide du chanteur Dead, qui aura vécu à la hauteur de son patronyme et l’assassinat du leader du groupe achèveront de classer MAYHEM parmi les combos les plus respectés et bénéficiant de la plus grande aura de cette fin de millénaire.

Sept ans après Deathcrush et son black thrash violentissime, sortait après de nombreux retards dus aux événements extramusicaux mentionnés plus haut, De Mysteriis Dom Sathanas aux sonorités black plus orthodoxes. L’œil de tous les fans de la planète brillait d’un éclat profond. Malheureusement, cet éclat devenait opacité chargée de déception après l’écoute de ce disque noir.
La musique développée ici n’est pas au niveau de l’intensité dramatique des activités de tout l’Inner Circle (groupuscule formé autour de la personnalité d’Oystein Aarseth qui consistait en fait plus en un minuscule gang de jeunes en mal de sensations fortes, d’où les incendies criminels et le vandalisme, qu’en une mafia organisée) et du statut légendaire de MAYHEM.
Attila Csihar, ancien membre du cultissime et magyar TORMENTOR, soutient mal la comparaison (sauf sur le dernier morceau où ces déclamations morbides me donnent des frissons glacés) avec le schizophrénique Dead et les lignes de guitare du parrain autoproclamé du Black Metal norvégien manquent parfois d’une certaine inspiration. L’atmosphère rendue est froide et malsaine mais l’album devient vite répétitif et barbifiant.
Il est à croire que notre cher Oystein ne soit pas vraiment capable d’aller au bout des choses. J’en veux pour preuve son label Deathlike Silence incapable de fonctionner correctement, son magasin de disques Helvete (enfer en norvégien) mal géré et vite fermé et ces efforts musicaux.

Les innombrables péripéties tournant autour de la genèse de cette œuvre (dont le réenregistrement des parties de basse de Varg Vikernes, devenu persona non grata, par Hellhammer, les problèmes de label d’Euronymous…) ont tout fait pour faire gonfler un soufflé qui ne pouvait qu’exploser misérablement. Ainsi, l’interminable attente s’est transformée en un triste désappointement.

Malgré cette métaphore pâtissière, De Mysteriis Dom Sathanas n’est pas une catastrophe intrinsèque. Le problème se situe dans la comparaison avec d’autres disques se situant dans la même mouvance parmi lesquels A Blaze In The Northern Sky de Fenriz, Zephyrous et Nocturno Culto assis sur leur trône sombre et l’impérial In The Nightside Eclipse.
Je n’accablerai pourtant pas le guitariste décédé, qui aura payé de sa vie son dévouement à la cause d’un genre musical aujourd’hui reconnu de tous et qui, et c’est là sa plus grande réussite, aura grandement contribué a allumer la flamme de certains artistes plus inspirés, EMPEROR, BURZUM, DARKTHRONE ou ENSLAVED.
MAYHEM est l’exemple d’école du maître dépassé par ses élèves les plus doués.

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   (4 chroniques)



- Attila Csihar (vocaux)
- Euronymous (guitare)
- Hellhammer (batterie)


1. Funeral Fog
2. Freezing Moon
3. Cursed In Eternity
4. Pagan Fears
5. Life Eternal
6. From The Dark Past
7. Buried By Time And Dust
8. De Mysteriis Dom Sathanas



             



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