"Grand Declaration Of War" vient de sortir. Et, dans la foulée, MAYHEM décide enfin de se sortir de sa Norvège natale afin de nous faire partager sa dernière offrande du moment. Du coup, c’est la première fois que nous pouvons approcher de près ces « légendes » fondatrices d’un art qui se veut noir…

En meilleure forme que d’habitude, Maniac - Sven Erik Kristiansen de son p’tit nom - pousse ses cris avec une certaine volonté de convaincre et, connaissant le gaillard, c’est déjà pas si mal. Il ne sait toujours pas où se placer lorsqu’il ne « chante » pas mais bon, après tout, MAYHEM, - allez hop, choquons à notre tour - c’est d’abord de la musique. Je passe volontairement sur l’historique sulfureux du groupe. Inutile aussi d’insister sur le fait qu’il se mutile volontairement sur un fil barbelé ligaturant son pied de micro avec, en entrée, une tête de porc mutilé trônant fièrement sur le devant de la scène. Non, nous n’aborderons pas ce volet aujourd’hui !

Si les musiciens de MAYHEM sont généralement statiques sur scène, leurs productions sonores dégagent, elles, une énergie considérable. Pour peu qu’ils y mettent un tantinet du leur et voilà un concert intéressant qui apparaît. Prenons l’exemple, au hasard (tiens, tiens, tiens) du batteur. Véritable machine de combat, Hellhammer en est époustouflant. Le réalisateur du spectacle le sait. Alors une caméra le filme en permanence et nous constatons, médusés, la dextérité véloce et millimétrée de sa frappe légendaire.

Que dire de Blasphemer si ce n’est que ses parties de guitare complexes sont réussies et dans ce genre musical, c’est pas rien. Black de qualité et il le prouve tout autant que son complice de bassiste ; discret mais pourtant efficace et gardant (attention, mauvais jeu de mot en vue mais je ne peux y résister !!!) l’église au milieu du village. Pfffft, voilà, la vanne, c’est fait. Passons à la suite.

C’est aussi la période qui ouvre ses portes au modernisme et donc à l’innovation. Essai, au grand dam des aficionados, de nappes atmosphériques, du genre claviers futuristes - comprend qui peut, écoutez plutôt - et, expérimentales. Ce concert marseillais a su s’en accommoder en sauvegardant bien en place les titres qui ont façonné un des piliers du Black Metal qui se veut véritable et sans compromis. Personnellement, ce sont des morceaux comme "Freezing Moon", "I Am A Labyrinth" ou "From The Dark Past", qui prennent tout leur sens en concert. La cohabitation avec les titres récents de 2000 n’enlèvent rien au charme attractif de MAYHEM et lui inspirent même un second souffle, si vous me permettez l’expression. La prestation n’en est que plus riche et variée. Ahh, c’est vrai, faut être ouvert à ce niveau-là…

Disons que c’est un bon aperçu de ce que le groupe peut donner à son public qui, lui, a l’air de bien le vivre, mais je reste persuadé que les CD sont plus transcendants que leurs concerts. Ôôôh, bien sûr, voir MAYHEM ça marque les esprits mais bon, ce DVD est un bon compromis pour quiconque voudrait approcher ces musiciens en toute connaissance de cause.

Quant aux bonus, bof bof bof ! Galerie photo où il n’y en a que pour le chanteur (il n’y a qu’une seule photo regroupant le guitariste et le bassiste et aucune sur le plus qu’impressionnant batteur, zut à la fin, ais-je envie d’éructer). Pour ce qui en est des interviews, mouais, vous n’apprendrez pas grand-chose. Et cet extra « footage back stage », mon Dieu, que c’est navrant !