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HEAVY METAL  |  STUDIO

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1986 Russian Roulette
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1994 Death Row
1996 Predator
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ACCEPT - Breaker (1981)
Par DARK SCHNEIDER le 26 Février 2018          Consultée 8199 fois

1981 : "Breaker", quand ACCEPT a décidé d'écraser ses ennemis. Terminé la soumission à des personnes qui décident à sa place, le groupe leur répond en laissant exploser toute sa vindicte : "Son Of A Bitch" ! Le message est clair et annonce bien la couleur de ce troisième opus - celui qui allait faire entrer ACCEPT dans la cour des grands - pas de doute : un leader est né.

Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas un album de Heavy Metal pur jus plus virulent que ce "Breaker" en cette année 1981. La bête est déchaînée, lâchée dans la fosse, personne ne pourra lui résister. C'est que son titre n'est pas choisi au hasard, l'envie de destruction est manifeste. ACCEPT contribue à pousser le curseur de la violence un peu plus loin, reléguant derrière lui les métallurgistes anglais (VENOM y compris). On sait que quand les Allemands veulent faire la guerre, ça ne rigole pas du tout. Udo a encore les cheveux longs blond platine et une veste en cuir et non pas son fameux look militaire, mais ACCEPT lâche déjà les bombes et pilonne sévère.

Et c'est donc à un incontestable classique du Heavy Metal que nous avons affaire ici. ACCEPT nous assène d'emblée deux morceaux coup de poing : "Starlight" et "Breaker". Des riffs mémorables en ouverture (celui de "Starlight" étant un riff "signature" que le groupe déclinera sur les albums suivants), mais surtout ce qui frappe le plus fort c'est le chant survolté d'Udo Dirkschneider. Celui qui était pourtant déjà bien en forme sur les deux premiers albums du groupe se lâche ici totalement. C'est criant sur les couplets de "Starlight", l'homme nous sert les aigus les plus stridents de sa carrière, gare à vos tympans : c'est l'effet barbelé de la pochette !!
Mais évidemment, ACCEPT ce n'est pas non plus que son chanteur à la voix éraillée et anti-consensuelle au possible, c'est aussi son fameux guitariste "Loup". Et ce dernier parvient à faire un coup de maître ici. Rappelons qu'en ce tout début de décennie les jeunes six-cordistes Heavy Metal avaient un peu mis de côté la finesse et la virtuosité de la décennie précédente pour se concentrer sur un jeu solo plus direct et efficace (avec notamment l'usage privilégié de la gamme pentatonique) montrant au passage que le Blues était encore très loin d'avoir disparu du Heavy. Hoffmann, lui, aime la musique classique, et il va s'inspirer de ses prédécesseurs (Blackmore et ses compatriotes Roth et Schenker) en incluant l'usage des gammes majeures et mineures qui offrent plus de possibilités mélodiques mais, et c'est là l'important, tout en gardant l'énergie et l'impact immédiat des combos de Hard et de Heavy de l'époque, avec une rythmique en béton armé, distinguant ainsi sa démarche musicale de celle d'un Rhandy Rhoads. Et ce, dès le solo de "Starlight" on l'entend. Ces éléments conduisent à une symbiose qui aboutira au Power Metal, dont "Breaker", le titre, est déjà un représentant. Son riff fera bien des émules...

Mais ACCEPT n'oublie pas d'où il vient. Et, tout autant que cette alliance entre énergie dévastatrice et finesse guitaristique, c'est cela qui va faire de "Breaker" un très grand disque. Les racines Hard Rock sont encore fortement présentes et se révèlent absolument jouissives. L'influence d'AC/DC demeure toujours imposante : flagrante sur "Midnight Highway", dont l'inspiration de "You Shook Me All Night Long" est évidente mais qui est en fait un titre peut-être supérieur à son aîné, donc un tube en puissance, avec l'apport décisif de Peter Baltes au chant sur le pré-refrain. Et on la retrouve également sur le cultissime "Son Of A Bitch" et ses chœurs de sales gosses que n'auraient pas reniés Angus et sa bande, mais ACCEPT va plus loin dans la vulgarité.
"Breaker", c'est aussi un manifeste des intentions du groupe, qui se veut ici très explicite : il faut se pencher sur les paroles du trop sous-estimé "Feelings", qui définit carrément le patronyme de son géniteur. Et puis bien sûr nous avons le Rock'N'Roll le plus furieux de la création : "Burning" le bien nommé.
Dernier point et pas des moindres : les ballades, au nombre de deux, l'une, "Can't Stand The Night", chantée par un Udo qui fait preuve de beaucoup de sensibilité, la seconde, "Breaking Up Again", toute aussi réussie, chantée par un Peter Baltes très à l'aise dans cet exercice. Contrairement à SCORPIONS, ACCEPT n'utilisera pas du tout ses ballades à des fins commerciales, "Breaking Up Again" se contentant d'une face B pour un single sorti uniquement au Japon. À l'image de sa pochette à mettre à l'abri des féministes, le groupe préfère tout miser sur son image de "dur". Ces ballades n'en demeurent pas moins absolument brillantes.

"Breaker" : un album parfait, au registre varié, à l'exécution impressionnante, à la production irréprochable, une pierre angulaire de l'histoire du Metal. ACCEPT affirme ici toute sa volonté, une envie de conquête parfaitement assumée et qui ne tergiverse pas, mais sans en oublier une musicalité sans faille. Tout d'un grand. L'album préféré d'Udo, également mon favori, vous l'aurez compris.

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   (3 chroniques)



- Udo Dirkschneider (chant)
- Wolf Hoffmann (guitare)
- Jörg Fischer (guitare)
- Peter Baltes (basse)
- Stefan Kaufmann (batterie)


1. Starlight
2. Breaker
3. Run If You Can
4. Can't Stand The Night
5. Son Of A Bitch
6. Burning
7. Feelings
8. Midnight Highway
9. Breaking Up Again
10. Down And Out



             



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