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DEATH METAL  |  STUDIO

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CANNIBAL CORPSE - Chaos Horrific (2023)
Par KOL le 5 Octobre 2023          Consultée 3213 fois

Oyez oyez, l’heure du Louchébem est arrivé en ce jour de l’an de grâce 2023, avec la régularité clinique qui le caractérise si bien ! Sortez donc hachoirs, scies, feuilles, attendrisseurs (ou n’importe quelle chignole) car les esthètes de CANNIBAL CORPSE sont de retour, et j’aime autant vous prévenir que les Floridiens ne sont pas là pour trier les lentilles. Non pas qu’ils n’aient jamais voué une véritable passion pour quelque forme de légumineux qui soit (après tout, cela ne nous... regarde pas), mais à l’écoute des premiers singles sortis ces dernières semaines, il ne semble pas falloir attendre de véritable révolution pour ce seizième (!!!) opus, un chiffre qui ne nous rajeunit pas.

Un peu plus de deux ans après un "Violence Unimagined" aussi savoureux que des viscères cuisinés à la plancha par le chef Lecter, et tandis que CORPSEGRINDER s’est offert une petite virée solo tout aussi délicate et raffinée entre temps, les darons du Death US nous reviennent avec une nouvelle offrande, à l’artwork délicat, quoiqu’un peu moins cradoc que le précédent. À l’instar d’un MOTÖRHEAD ou d’un AC/DC dans d’autres styles, la constance dans l’effort fait définitivement partie de la marque de fabrique du combo, fiable comme un coucou suisse quand il s’agit de tailler dans le gras et d’envoyer de la rillette au plafond. Ça tombe bien, j’ai comme une petite envie de langémuche.

Alors certes, CANNIBAL CORPSE n’est probablement ni le pingouin qui glisse le plus loin ni le crayon le plus affûté de la trousse. Le groupe ne propose sans doute pas la musique la plus subtile qui soit, de celle qui saurait ravir les dandys de tous bords en suscitant d’interminables débats MESHUGGesques quant au nombre de temps contenus sur le septième pont du couplet. Et ce n’est certainement pas après plus de trente ans de carrière qu’il compte commencer. On ne va pas se mentir, "Chaos Horrific" n’est pas plus de ce bois-là que le reste de la riche discographie des Américains. Les haters trouveront la mixture horriblement bas du front, voire indigeste tandis que les aficionados se délecteront sans arrière-pensée d’une dose de violence sans complexe. Que voulez-vous, la formation divise et c’est sans doute ce qui fait son charme !

On repart donc avec la même configuration qu’en 2021, la section rythmique originelle Webster/Mazurkiewicz pour dépecer, le duo Barrett/Rutan aux grattes, et l’inénarrable George "Respect the neck" Fisher aux beuglements tout droit sortis des entrailles putrides d’un sanglier renversé par un véhicule utilitaire au beau milieu de la cambrousse. Et chacun est parfaitement à sa place, l’ami Corpsegrinder se montrant absolument impeccable de bout en bout (même si sa voix est un peu lointaine, comme me le susurre à juste titre T-Ray). À croire que le bougre est la réincarnation de Benjamin Button, se montrant à la hauteur de sa flatuleuse réputation.

Alors certes, ça ne galope plus comme en quarante de la première à la dernière seconde contrairement à ce que voudraient nous faire croire les deux premiers titres de la galette ("Overlords Of Violence" et "Frenzied Feeding"), mais si vous voulez mon avis (je vous le donnerai de toute façon), ça n’est pas plus mal car cela permet aussi quelque peu de varier les plaisirs, plutôt que de cavaler comme un kenyan au marathon de Paris. Peut-être qu’à l’instar des cadavres anthropophages, je vieillis aussi, cela dit.

En tout cas, s’il y a bien un truc qui ne prend pas d’âge, c’est la production d’Eric Rutan (ex-MORBID ANGEL), absolument impeccable d’efficacité et de férocité, entre tradition et modernité, malgré un mix un poil plus brouillon qu’à l’accoutumée. Du bon boulot encore une fois, qui offre un écrin que je qualifierais d’élégant dans un élan onirique, aux compositions de la formation ayant pour l’occasion mis les petits plats dans les grands.

Est-il bien utile de dévoiler le menu de "Chaos Horrific", tant celui-ci s’inscrit dans la continuité de "Violence Unimagined" ? Pour les végétariens qui n’auraient pas encore goûté à la recette CANNIBAL CORPSE (y en a-t-il encore ?), précisons à toutes fins utiles que celle-ci repose sur une forme franchement old-school de Death, sans flonflon ni chichi, porté par une imagerie garantie 100% gore. La batterie s’inspire des plus élégants modèles de marteau-piqueurs tandis que les guitares enchaînent rythmiques et leads à une vitesse effrénée.

À vivre ou périr par le Saint Riff, les vétérans ont clairement choisi leur camp tant l’opus en est gavé jusqu’à la tronche, que ce soit fast-tempo ou pour cisailler consciencieusement tout en lourdeur (souvent même au sein du même morceau, en témoignent les excellents "Vengeful Invasion", le Doomesque (!) "Drain You Empty", ou plus encore "Fracture And Refracture"). CANNIBAL CORPSE en profite pour nous ménager au passage quelques sinueux méandres bien vicelards ("Blood Blind"), visant les parties sans ménagement.

L’arrivée de Rutan a fait du bien en ce qu’il apporte une (légère) touche mélodique, n’hésitant pas à harmoniser ses parties avec son comparse à l’occasion, apportant ainsi quelques grammes de finesse dans ce monde de brutes épaisses. Il s’exprime même plus encore sur "Chaos Horrific" que par le passé, comme s’il avait enfin pris ses aises de l’autre côté de la console et forme une belle paire, hautement complémentaire, avec Barrett, les deux se relayant adroitement afin de créer les ambiances sordides desquelles s’échappent growls et déflagrations. Il se dégage même sensiblement à l’occasion un petit côté Thrashy ma foi bien agréable, comme sur le title-track ou "Pestilential Rictus", joliment troussés.

Alors, évidemment, on pourra regretter le manque de renouvellement, disque après disque. Il est clair que la formule n’évolue que très peu (à ce titre, l’essai de CORPSEGRINDER supervisé par Jamey Jasta (HATEBREED) apportait un chouïa plus d’expérimentation), ce que d’aucuns blâmeront sans doute à juste titre. Il est malgré tout réconfortant de retrouver après toutes ces années CANNIBAL CORPSE en grande forme, maintenant son (haut) niveau de performance depuis plus de quinze ans. Pour peu, ça filerait presque la chair d’ampoule ! L’opus est de surcroît d’une durée idéale d’à peine quarante minutes, ce qui s’avère amplement suffisant pour se faire désosser la tronche.

C’est pourquoi, même s’il manque un petit quelque chose de véritablement insolite ou original à cet album pour lui octroyer un franc 4/5 (faut-il réellement attendre ce qui n’arrivera pas ? Vous avez deux heures…), je n’ai aucun scrupule à arrondir mon 3,5 à la note supérieure pour l’occasion.

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- Alex Webster (basse)
- Paul Mazurkiewicz (batterie)
- Rob Barrett (guitare)
- George 'corpsegrinder' Fisher (chant)
- Erik Rutan (guitare)


1. Overlords Of Violence
2. Frenzied Feeding
3. Summoned For Sacrifice
4. Blood Blind
5. Vengeful Invasion
6. Chaos Horrific
7. Fracture And Refracture
8. Pitchfork Impalement
9. Pestilential Rictus
10. Drain You Empty



             



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