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BLACK SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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- Style : Diablation, Illnath, Graveworm, Diabolical Masquerade, Chthonic, Carach Angren, Bal Sagoth, Anorexia Nervosa, Agathodaimon, Limbonic Art, Mystic Circle, Crest Of Darkness, Ad Inferna, Lord Shades, Helioss, Firelink
- Membre : Symphonity, The Haunted, Therion, Vallenfyre, Lock Up, Lost Symphony, Acheron, The Blood Divine , Solstice, Serotonal, Angtoria, At The Gates, Atrocity, Brujeria, Code, Decameron, December Moon, Entrails, Gorerotted, Leaves' Eyes, Massacre, Masterplan, My Dying Bride, Paradise Lost, Sarah Jezebel Deva , Anathema
- Style + Membre : Old Man's Child, The Kovenant, Hecate Enthroned, Abigail Williams, Dimmu Borgir, Ancient
 

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CRADLE OF FILTH - The Principle Of Evil Made Flesh (1994)
Par MEFISTO le 26 Novembre 2014          Consultée 9029 fois

Anno 1994, la légende aujourd'hui décriée par de trop nombreuses foules empoisonnées à la mauvaise foi, venait au monde pour vrai. Fini les bars miteux, bienvenue les bars foireux !

Après trois démos et un split, CRADLE OF FILTH signe chez Cacophonous Records, le label qui lui donnera sa première chance, le label au nom qui ne pouvait mieux représenter le contenu de ce premier album des Anglais : cacophonie.

En un coup d'œil à cette pochette odieuse et effrayante pour l'époque, le « vampire Black Metal », à cheval entre le Black Sympho obscur et le Gothique, était né. CRADLE et ses histoires romantico-sauvages, ses fables de donjon et son ambiance de harem empestant l'hémoglobine, s'empare d'un pan du marché. Dans les deux autres coins du Triforce, on retrouve les Norvégiens, Vikings assoiffés de sang, mais d'une autre nature. Eh oui, en 1994, DIMMU BORGIR offre "For All Tid" dans un registre guerrier et onirique, alors qu'EMPEROR livre le complexe, violent et immortel "In The Nightside Eclipse" et CRADLE... le moins bon des trois disques avec "The Principle Of Evil Made Flesh".

Le Black Sympho n'en est alors qu'à ses premiers balbutiements, mais la machine à rêves s'emballe vite. Alors que les Norvégiens optent pour un style plus aérien et épique, CRADLE s'inspire de grotesqueries kitsch sensées nous foutre les jetons et provoquer des cauchemars. Au Nord, on a les grosses brutes, au Royaume-Uni plus au sud, on a les vampires gothiques qui nous tressent des fresques exaltées où les princesses et les reines se croquent le cou.

En 52 minutes, les Anglais menés par un certain chanteur à la voix de corneille croisée avec une goule nommé Dani Filth, posent les jalons d'une longue et fructueuse carrière. Ces bases sont un talent certain pour les ambiances horrifiques tissées par un synthé polyvalent, un chant exagérément écorché et des guitares puissantes gorgées de mélodies belliqueuses. Ce "The Principle Of Evil Made Flesh" n'en déborde toutefois pas, que le strict minimum. Et la forme est affreuse, la faute à une production brouillonne ne rendant pas justice aux six musiciens et à une théâtralité surjouée. À force de vouloir incarner les princes des ténèbres et à essayer de générer l'atmosphère la plus angoissante possible, les membres de COF sombrent un brin dans la caricature et nous énervent avec des synthés parfois pitoyables et des instrumentales bancales.

Le résultat : ce tremplin contient une bombe à retardement qui le fait inévitablement mal vieillir. Près d'un quart de siècle plus tard, on doit se rendre à l'évidence que ces guitares grésillantes, cet orgue « maléfique » et les croassements de Dani font pâle figure. Surtout quand on les compare aux deux adversaires cités plus haut qui n'ont pas autant de rides.

Sauf que... CRADLE nous a pondu de petites perles sur ce disque, dont certaines auront droit à une seconde vie dans les années qui vont suivre. Le meilleur exemple est "The Forest Whispers My Name", qui aura droit à un sérieux coup de polish deux ans plus tard et deviendra dès lors un classique instantané que le groupe ne manquera jamais de jouer en concert. La pièce-titre également déchire tout avec sa rythmique et sa lourdeur, de quoi avoir décoiffé les auditeurs illico après l'ennuyante intro. La plus mid-tempo et doomesque "The Black Goddess Rises" contient aussi des éléments intéressants que CRADLE reprendra. "Of Mist And Midnight Skies" montre la capacité des Anglais à pondre de longs morceaux construits comme des contes pour adultes ; ça aussi, on le réentendra sur la majorité de ses albums. On a aussi la bonne "Summer Dying Fast", qui revivra plusieurs années plus tard, et ma préférée sur cette carte de visite, "To Eve The Art Of Witchcraft", que j'écoutais en boucle avec "The Forest Whispers My Name" durant mon adolescence.

Le reste, du très ordinaire ou du passable et du pianotage inutile en masse. CRADLE n'aura pas réussi entièrement à créer cette grande messe gothique et vampirique qu'il désirait. Pour cela, et heureusement dans une forme différente, il faudra attendre. Notre patience, vous le savez, sera étanchée assez rapidement...

Probablement que le groupe lui-même était déçu du rendu sonore de ce "The Principle Of Evil Made Flesh", mais à l'époque, les jeunes loups ne voulaient que mordre des jugulaires sans se soucier du lendemain. Or, constatant qu'ils avaient le potentiel de se rendre au sommet du monde métallique, ils se sont vite pris en main pour atteindre sans problème le sommet quelques printemps plus tard, après avoir ouvert la voie au Black Sympho à des millions de metalleux avec deux sorties étincelantes.

"The Forest Whispers My Name" était certes un événement joyeux pour tous, autant COF que les amateurs de Black, qui avaient enfin autre chose que de la suie à se mettre dans les oreilles. L'accouchement ne s'est toutefois pas déroulé sans heurts. Mais rendons à Dani ce qui lui appartient : sa bande et lui ont réussi en deux ans à sortir de l'underground, de l'enfer des démos, en profitant d'une scène émergente pour s'imposer comme un futur ténor d'un genre en devenir.

Bref, cette orgie sanglante a nourri suffisamment les fans et les aspirations des Anglais pour que débute une odyssée peu commune, qui vaudra à ses aventuriers autant d'admiration que de dédain. Au moins, "The Principle Of Evil Made Flesh" était encore à l'abri des mécréants et puristes qui n'ont jamais embarqué dans le train symphonique à la gare du Black.

Note : 2,5/5.

Podium : (or) "To Eve The Art Of Witchcraft", (argent) "The Black Goddess Rises", (bronze) "The Principle Of Evil Made Flesh" et "The Forest Whispers My Name"

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- Dani Filth (chant)
- Paul Allender (guitare)
- Paul Ryan (guitare)
- Robin Graves (basse)
- Nicholas Barker (batterie)
- Benjamin Ryan (claviers)


1. Darkness Our Bride
2. The Principle Of Evil Made Flesh
3. The Forest Whispers My Name
4. Iscariot
5. The Black Goddess Rises
6. One Final Graven Kiss
7. A Crescendo Of Passion Bleeding
8. To Eve The Art Of Witchcraft
9. Of Mist And Midnight Skies
10. In Secret Love We Drown
11. A Dream Of Wolves In The Snow
12. Summer Dying Fast
13. Imperium Tenebrarum



             



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