Une acte de naissance des plus particuliers que ce "The Principle Of Evil Made Flesh"... tant sur le fond que sur la forme.

Il est en effet inutile de rappeler ici tout l'aspect fondateur de cet opus, le premier d'une très longue lignée pour les Anglais, qui correspond donc à la "création" de ce Black FM. Ce que moi je traduis par "Black accessible" ou "Black pour les néophytes voulant trouver une porte d'entrée dans ce monde terrible de l'Art Noir mais sans trop prendre de risque". CRADLE OF FILTH, c'est juste cela : un Black symphonique, inspiré par les références du genre (Black) mais avec des morceaux de claviers pas piqués de hannetons. Du clavecin par ci, des nappes par là, des arrangements gothico atmosphériques, et j'en passe.

Sur la forme, la voix criarde de Dani n'est pas encore ce qu'elle sera : des relents de Death pointent avec surprise encore leur nez. Néanmoins, les bases sont là : criarde à souhait quand elle veut !
Le groupe propose ainsi 13 morceaux (dont un titre untitled) mais bourrés d'instru d'ambiance (qui auraient pu servir à enrichir la bande son de jeu tel que "Castelvania").

C'est au final assez bas du front en terme de créativité : les morceaux reposent sur la même trame, la batterie épileptique est mise en avant ce qui ne fait que mettre en exergue le principal défaut de la galette, à savoir la production bien faiblarde... La voix de Filth est parfaitement dévaluée, à un point des plus énervants qu'on ne peut que comprendre la nécessité des réorchestrations ultérieures, qui sont les bienvenues ! C'est d'ailleurs ce qui me fait noter ce premier album de la sorte tant les nouvelles versions sont largement supérieures à ce qu'on peut nous servir ici (title track, "Summer Dying Fast" entre autre...).

CRADLE OF FILTH, un groupe pas trop mal né mais pas beau à la naissance... Comme tous les bébés en somme.