Ça fait dix ans (putain déjà ?) que j’écoute assidûment NEUROTECH et alors que j’avais un peu une impression de boucle bouclée l’année dernière avec "Symphonies II" qui remaniait le concept du premier "Symphonies" j’ai commencé à m’interroger. Qu’est-ce que j’attends aujourd’hui d’un nouvel album de NEUROTECH ? Parce que bon, j’ai quand même énormément poncé les sorties du bonhomme depuis que je le connais, j’ai même passé d’excellents moments avec ses deux autres projets NEUROWULF et NEUROAXIS et je dois dire que l’édifice global est quand même bien solide. Alors qu’est-ce que je veux voir NEUROTECH faire avec une nouvelle cuvée ? Rude question n’est-ce pas ?

Wulf ne m’aide vraiment pas avec ce "Ave Neptune" et pire, il me remplit d’émotions conflictuelles ! Je reste globalement positive avec cet album, NEUROTECH fournit une musique qui reste toujours d’une qualité impressionnante, notamment du point de vue de la production qui empile les couches pour donner ce résultat à la fois lourd et aérien assez unique. On est sur un album qui reste très simple d’accès avec des morceaux tous directs et assez accrocheurs. Et en fait j’ai pas grand-chose à dire, l’album est une jolie promenade sur chemin balisé, tout ce qui peux être dit dessus pour décrire l’album a déjà été dit dans les chroniques précédentes. Donc globalement, NEUROTECH reste dans son domaine, toujours bien foutu avec de bons morceaux. Cependant il y a un truc qui me chiffonne. Pourquoi est-ce que j’aurais envie d’écouter cet album de NEUROTECH en particulier ? Les tubes ? Hormis "The Serpent Bites" qui est assez énorme, les autres morceaux sont dans la normes de qualité du projet donc non, le titre cité est dans ma grosse playlist Spotify et je prendrai plaisir à l’écouter quand il y passera. L’ambiance ? Pas vraiment non plus, on reste dans la continuité de "Symphonies II", c’est lumineux, futuriste et ça n’hésite plus à balancer un peu brutalité à l’occasion, donc là encore, rien qui ne démarque cet "Ave Neptune" du reste.

Et là est le problème de cet album, aussi bien foutu soit-il, rien n’en ressort vraiment, ce ne sont que des nouveaux morceaux sans valeur ajoutée. Et ouais, ça ne me fait rien de plus, vraiment rien. Même l’aspect doudou qu’a acquis NEUROTECH pour moi ne fonctionne pas. Est-ce parce que pour une fois, Wulf a décidé de sortir un album un peu pépère sans volonté d’être le meilleur banger de l’année ? Est-ce juste parce que le pilotage automatique a été enclenché ? Honnêtement je ne sais pas, le résultat est là, un bon album mais décevant par rapport à ce que propose habituellement NEUROTECH. En plus de ça, j’y trouve quelque défauts comme ce sentiment étrange de cul entre deux chaises lors des passages vraiment bourrins avec du chant aérien, je comprends l’envie de jouer sur l’opposition, mais là je sais pas, j’ai ce sentiment bizarre que le bourrinage n’est pas assumé à fond. J’aurais aimé un retour au chant agressif des débuts sur ces passages, un truc qui serait un peu inattendu en somme. De même, l’album reste trop homogène, alors certes il y a un peu de variété entre titre rentre-dedans, morceau aérien et gros tube, mais il n’y a pas vraiment de temps fort. Il est où le tube intersidéral ? Bon ok, "The Serpent Bites", mais un seul ? Même de "In Remission", l’album le plus faible de NEUROTECH j’arrive à sortir au moins deux titres. Où est le gros morceau de fin ultra épique ? "The Years Of The Flood" termine l’album comme ça, sans marquer le coup, sans dernier frisson, il est juste placé à la fin, comme ça. Limite "Inner Quest" aurait mieux fait office de fin tout en douceur pour sortir tranquillement de l’album, ça aurait donné quelque chose de déjà un peu plus satisfaisant.

Vous comprenez en lisant ces lignes que je suis assez salée avec cette nouvelle offrande de NEUROTECH. Et non, ce n’est pas à cause d’une baisse de qualité, ça en vrai, ça va, c’est toujours très très bon, mais l’album est trop routinier, pas assez marquant. Pour revenir à mon intro, qu’est-ce que j’attends d’un nouvel album de NEUROTECH ? "Ave Neptune" ne me le dit pas, mais au moins il m’aide à savoir ce que je ne veux pas.