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ROCK DE DARONS  |  STUDIO

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1979 Trust
1980 Repression
1981 Marche Ou Crève
1983 Trust Iv
1984 Rock 'n Roll
1988 En Attendant
  Paris By Night
1993 The Backsides
1996 Europe Et Haines
1997 A Live
2000 Ni Dieu Ni Maître
2006 Soulagez-vous Dans Les U...
2008 13 A Table
2009 Trust A L'olympia
2018 Dans Le Même Sang
2019 Fils De Lutte
2020 Recidiv
2022 Tout Ce Qui Nous Separe
  Propaganda
 

- Membre : Iron Maiden, Face To Face, Fabienne Shine , Gogmagog

TRUST - Propaganda (2022)
Par DARK SCHNEIDER le 1er Novembre 2022          Consultée 3500 fois

Après l'opération de déconstruction de ses trois premiers albums, revoilà TRUST aux affaires, décidément très productif. Toujours pas produit par Mike Fraser, mais toujours mixé par ce dernier (*), le groupe récidive en proposant un nouvel album dont la cover leur a coûté dix balles (j'ai vérifié dans une banque d'images, véridique) et rappelle bien entendu celle de "Europe Et Haines" avec sa thématique nazi. On s'amusera aussi de cet intitulé, "Propaganda", qui peut faire penser à l'album de NO ONE IS INNOCENT sorti en 2015, marrant quand on sait à quel point Kemar ne porte pas Bernie dans son cœur, pour des raisons humaines selon lui...

Nono le concède lui-même, les deux albums studio précédents sont faits dans le même moule, alors que le groupe avait l'habitude de ne jamais refaire deux fois la même chose, ce qui semble, à juste titre, être une fierté pour notre guitariste. Alors qu'en est-il de ce "Propaganda" une fois de plus enregistré dans les mêmes conditions live en une poignée de jours ?

Et bien on ne peut pas dire qu'il y ait une rupture avec "Fils De Lutte", très loin de là, mais il y a tout de même quelques différences, tant est qu'on soit sensible aux nuances.
Bien loin d'ouvrir les hostilités avec du gros Hard Rock qui tâche, TRUST débute son album d'une façon pour le moins inédite, avec un Reggae Rock pépère et pas bien fameux (euphémisme), mais qui paradoxalement contient mon passage préféré de tout l'album : un solo de Talk Box de Nono, une de ses grandes spécialités, dont il fait ici une fois de plus preuve de sa grande maîtrise. Ce début très tranquille n'a rien d'anodin : il donne le La pour la suite. Car si sur "Dans Le Même Sang" et "Fils De Lutte" le groupe pouvait encore mériter son étiquette de combo "Hard Rock", il n'en est ici définitivement plus question. Seuls deux ou trois titres (et encore...) peuvent mériter ce qualificatif, le reste c'est du Blues, du Boogie, du Sudiste, bref on va qualifier ça poliment de "Rock". Cette diversité de style n'est cependant pas un gage de richesse musicale et d'innovation, tout cela ayant largement été expérimenté par le groupe dans le passé, il n'apporte ici rien de neuf. Non, ici la principale "originalité" c'est justement la sensation globale d'écouter un groupe qui se ramollit volontairement et refuse de plus en plus de s'aventurer sur le territoire du Hard Rock (ce qui était déjà le cas de "13 à Table", certes).

Cette constatation est bien dommage car ce sont les titres les plus vifs qui tirent leur épingle du jeu. À commencer par "Tout Ce Qui Nous Sépare", qui, quand il fut proposé en single, ne m'avait guère convaincu, mais dont l'énergie apparaît ici salvatrice. Plus qu'AC/DC, c'est de THEM et son classique "Gloria" que s'inspire ce titre, dont la fin est calquée dessus (très volontairement, de l'aveu même de Nono). Au fond, pourquoi pas. AC/DC est loin d'être la seule référence du groupe, surtout pour Nono d'ailleurs (dont le jeu a bien plus de rapport avec un Pat Travers qu'avec un Angus Young par exemple). Autre titre qui envoie plutôt pas mal : "Le Jour Se Lèvera" et son refrain addictif. On pourra citer aussi "L'Europe Des 27", le titre le plus speed et hargneux du lot, mais moyennement inspiré. Ce titre est l'occasion de commencer à parler de certains défauts évidents, et qui commencent sérieusement à gonfler tant l'histoire se répète : TRUST est devenu hyper redondant, touché par la maladie de certains vieux groupes qui ne parviennent plus à masquer leur baisse d'inspiration. Ainsi "L'Europe Des 27" contient une fois de plus du recyclage de textes, et dans l'ensemble de l'album nombre de lignes de texte ont un air de déjà-entendu. Non seulement le discours de Bernie n'a plus beaucoup d'intérêt, mais son style répétitif et le manque de clarté de ses textes lassent. Il ressasse globalement toujours la même chose depuis 2018, tout en ignorant certains thèmes de société forts (l'écologie il s'en cogne pas mal visiblement). À la rigueur on pourra cependant lui accorder le crédit d'aborder des thématiques plus intimes ou nombrilistes c'est selon ("Ma Vie" qui évoque ses anciennes addictions, ou le blues du dimanche soir dans "Dimanche Soir Au Bord Du Gouffre").

Les textes ne sont donc pas le point fort de l'album, à l'image de la technique vocale de Bernie qui accuse cette fois-ci un peu le coup, avec une diction moins fluide qu'à l'époque du bien plus convaincant "Dans Le Même Sang". On est même parfois très proche d'une certaine vallée de l'étrange quand Bernie essaie de mettre un peu de mélodies dans son chant parlé presque Slam, ça ne fonctionne tout simplement pas.

Radotage du chant donc, mais aussi de la musique. Prenez par exemple le très poussif "Salaud D'Pauvre ?" : ça pourrait être pas mal, mélodiquement, sauf que ça nous rappelle fortement "Amer Saheb" qui était bien plus émotionnel et captivant. Je passe aussi sur les nombreuses progressions d'accords déjà entendues. On retrouve pêle-mêle des influences ROLLING STONES, du Sudiste à la SKYNYRD, ce n'est pas désagréable mais jamais vraiment à la hauteur des références citées. Les choeurs féminins sont également toujours de la partie mais on s'y fait à force, ils sont mieux utilisés ici, mais toujours dispensables.

Le constat final est tout de même très étrange. Avec ce mix qui met toujours plus en avant la voix, et les choix stylistiques opérés, on a plus que jamais l'impression d'écouter un album solo de Bernie. Heureusement que Nono parvient à décocher quelques solos inspirés, c'est lui le principal (le seul ?) intérêt de TRUST en 2022. Fort logiquement, ceux qui ont bien apprécié les derniers opus s'y retrouveront, les autres seront au contraire encore plus désespérés. Les cinq premiers albums sont plus que jamais un lointain souvenir, et le TRUST de 2022 donne l'impression d'être né en 1996, avant c'était un autre groupe. Alors entendre Bernie insister lourdement sur le fait que cette formation est la meilleure que le groupe ait eu, c'est dur à avaler... Son point de vue se respecte, c'est son choix artistique qui n'appartient qu'à lui, mais ce n'est pas avec ce style qu'il aurait pu cartonner en 1980. Loin de là.

(*) Toutes les chroniques que j'ai lues jusque-là déclarent que Fraser a produit l'album, mixer un album ce n'est pas forcément le produire...

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   DARK SCHNEIDER

 
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- Bernie Bonvoisin (chant)
- Norbert Krief (guitare)
- Izo Diop (guitare)
- David Jacob (basse)
- Christian Dupuy (batterie)


1. Cette Prière Sur Tes Lèvres Et Ce Sang...
2. Tout Ce Qui Nous Sépare
3. La Première Pierre
4. Salaud D'pauvre ?
5. Les Vagins Impatients
6. Dimanche Soir Au Bord Du Gouffre
7. Le Jour Se Lèvera
8. Petite Elle
9. Ce Que Tu Donnes
10. Le Conteur
11. L'europe Des 27
12. Ma Vie



             



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