Voilà des années que CHILDREN OF BODOM s’éloignait inexorablement du Metal Extrême, duquel il venait pourtant. Au fil des albums, ont progressivement disparu les influences et riffs Black, les quelques plans Death Mélo, peu à peu remplacés par des inspirations Thrash et Groove Metal qui ont, à leur tour, plus ou moins disparu… Et à l’heure de sortir son septième album, dans l’indifférence quasi générale, le très mal nommé "Relentless, Reckless Forever", ne reste de cet "extrémisme" du début que les vocaux toujours très "harsh" d’Alexi Laiho. C’est tout.

Soyons clairs, débarrassé de ces oripaux, "Relentless, Reckless Forever" est un simple album de Heavy Metal mélodique. Avec du chant plus gueulé que blackisant. Même si la musique gravée sur "Hatebreeder" et "Follow The Reaper" pouvait déjà être qualifiée de Heavy avec chant Black, aucun des albums des Enfants de Bodom ne pouvait être définitivement taxé de Heavy Metal. C’est désormais le cas. "Roundtrip To Hell And Back" en est le meilleur exemple : du Heavy à claviers, mélodique et un peu couillu. Et basta.

Alors ça n’est pas mauvais non plus. COB peut relever la tête car il s’est relativement ressaisi après l’étron qu’était "Blooddrunk". Mais que c’est plat ! Le groupe qui nous ébouriffait de sa musique néoclassico-mélodico-extrême a-t-il réellement existé un jour ? N’était-ce pas qu’un esprit malin qui habitait le corps des cinq d’Espoo ? Dans ce cas, il était vraiment très malin, pour faire passer une formation standard pour des virtuoses innovateurs…

Mauvaise foi que la mienne. Wildchild reste évidemment un excellent guitariste. Et Warman un super claviériste. Tous deux maîtrisent le registre néoclassique et le Heavy Mélo, pas de doute. Ils le démontrent encore ici sur le morceau éponyme : une vraie bonne surprise après les débuts sans relief de cet album. Accrocheur, punchy, mélodique, catchy, ce titre est très réussi. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Le reste ? De l’Easy Listening Metal. On l’écoute, on secoue vaguement la tête, on apprécie 10 secondes d’un morceau, on divague, on oublie. "Was It Worth It ?", se demande CHILDREN OF BODOM, trois titres plus tard. Le groupe a peut-être la réponse. Nous, on se pose toujours la question…