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BLACK MEDIEVAL  |  STUDIO

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2020 Arcanes & Sortilèges
 

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DARKENHÖLD - Arcanes & Sortilèges (2020)
Par T-RAY le 26 Avril 2021          Consultée 3173 fois

Le Sorcier de la Montagne de Feu, La Citadelle du chaos, Le Labyrinthe de la mort, Le Voleur d'âmes, Le Dragon de la nuit…

Autant de "Livres dont vous êtes le héros" qui ont dû inspirer DARKENHÖLD en amont de son cinquième album studio, le tout premier chroniqué (enfin !) sur Nightfall In Metal Earth. Jamais aura-t-on eu autant l'impression d'entendre la bande originale de la collection "Défis Fantastiques" qu'à l'écoute de ce disque. Le groupe ne fait d'ailleurs pas mystère de ses influences, pour ceux qui suivent sa page Facebook. Les livres-jeu des Steve Jackson, Ian Livingstone et autres Keith Martin ne sont d'ailleurs pas les seuls à composer le corpus geek d'Aldébaran, Cervantes et Aboth, trio constituant la charpente du combo depuis sa fondation. La Fantasy en général, les jeux vidéo et de plateau forment, en plus de l'art et de l'histoire médiévale, le ciment du style DARKENHÖLD.

Un style qui n'a jamais été plus marqué qu'en 2020 sur "Arcanes & Sortilèges", lequel n'est ni plus, ni moins que le meilleur album de la carrière du groupe azuréen. Pas besoin d'attendre plus longtemps pour l'affirmer : DARKENHÖLD a ici condensé tout ce qui faisait auparavant le sel de son Black Metal. Des atmosphères moyenâgeuses, un souffle épique et un soupçon de complexité : tout ceci a été optimisé sur ce cinquième longue-durée. Et même magnifié sur certains morceaux. Ce qui signifie que la formation est parvenue à purger sa musique de ce qui l'empêchait par le passé d'atteindre des sommets et de libérer son plein potentiel, pourtant élevé.

Parmi ces faiblesses, citons ces longueurs rédhibitoires et ce manque d'immédiateté qui s'étaient installés progressivement depuis certains morceaux de "Castellum" et surtout depuis un "Memoria Sylvarum" sur lequel les musiciens avaient perdu de leur focus. Il avait pourtant fallu trois années à DARKENHÖLD pour passer du premier cité au second. Une maturation plus lente que ce à quoi les Niçois nous avaient habitués pour leurs trois premiers albums, mais pour un résultat en-deçà des espérances. Il leur a, certes, fallu autant de temps pour quitter les forêts de "Memoria Sylvarum" et rejoindre le château dans lequel ils se sont retranchés pour étudier et maîtriser leurs "Arcanes & Sortilèges", mais cette fois, le résultat est là.

Dès le tempétueux "Oriflamme", le charme opère. Le riff d'ouverture emporte tout sur son passage, la voix rageuse et déterminée de Cervantès vient rapidement le chevaucher comme dans une charge de cavalerie lourde et l'adversité est bien vite subjuguée. Lorsque survient le deuxième riff, presque comme un rappel du premier mais en moins brutal, la victoire est déjà proche pour DARKENHÖLD. Ce qui vient après n'est plus qu'une confirmation de son efficacité retrouvée, que vient appuyer brillamment le premier solo envoyé par un Aldébaran qui a énormément peaufiné son sens du lead. Absolument tous les soli de guitare de l'album sont très bons et totalement dans le ton du disque.

Il en va de même pour les riffs. Dans ce domaine, DARKENHÖLD n'avait jamais fait mieux. Ni plus efficace. On en garde en tête une palanquée une fois l'album achevé. De "L'Ost De La Forteresse" à "Le Bestiaire Fantastique" en passant par l'irrésistible "Mystique De La Vouivre" et l'imparable "Héraldique", les riffs décochés tels des flèches s'envolent et viennent piquer la curiosité de l'auditeur. Ils le saisissent à brûle-pourpoint et ne le lâchent plus jusqu'à ce que les atmosphères soigneusement tissées par Aldébaran, fort nombreuses et toutes extrêmement variées, ne le soumettent pour de bon à la volonté du groupe.

Le trio n'a d'ailleurs pas lésiné sur les ambiances évocatrices sur "Arcanes & Sortilèges". Qu'il les génère à coups d'instruments anciens, acoustiques ou de synthétiseurs, DARKENHÖLD happe complètement son public. Et je ne parle pas ici des interludes Ambient façon Dungeon Synth que sont "La Tour De l'Alchimiste" et "Dans le Cabinet de L'Archimage" qui, malgré leur aura mystique et leur capacité à aérer l'ensemble de l'ouvrage, ne restent que des respirations. D'excellentes respirations, certes, mais qui n'ont pas la puissance de ces passages plus Atmo ou quasi Folk qui parsèment les morceaux.

Prenons "L'Ost De La Forteresse", tiens, et constatons combien le côté martial qui précède l'accalmie des deux dernières minutes, moment où la flûte baroque prend le lead, reflète à merveille l'esprit du texte de Cervantès. Prenons aussi le plus insaisissable "Incantations", et savourons la façon dont la guitare acoustique vient, à mi-chemin de la fin du morceau, renforcer le côté mystérieux des paroles. Prenons encore "Héraldique" et voyons combien les mélodies de guitare douze-cordes au cœur du morceau viennent enluminer d'une nostalgie bienvenue cette ode à la mémoire d'un passé féodal encore bien vivant dans les cœurs des passionnés d'Histoire médiévale.

Une Histoire dans laquelle le final du titre nous plonge entièrement, sous une mélodie et des chœurs que n'aurait pas reniés un ménestrel du temps jadis. Prenons enfin ce dramatique morceau qu'est "Le Sanctuaire Embrasé", sans doute le plus lent et le plus lancinant de tous les titres de l'album, qui n'hésite pas à s'en tenir principalement aux instruments électriques pour permettre aux chœurs de décoller et de faire décoller l'auditeur par la même occasion. Cette pénultième composition, malgré tout ce qu'a pu afficher DARKENHÖLD plus tôt sur l'album, est la preuve ultime qu'il n'est nul besoin de guitare sèche ou d'instruments d'époque pour convoquer de manière éminente le Moyen-âge et ses fracas.

L'énorme travail abattu par Aldébaran côté composition et instrumentations, et la qualité du résultat obtenu occulteraient presque les inspirations que tire DARKENHÖLD de ses aînés en Black Metal. Je veux parler de l'EMPEROR de "In The Nightside Eclipse" et "Anthems To The Welkin At Dusk", bien sûr, dont l'ombre plane sur la première moitié de ce superbe morceau qu'est "Le Bestiaire Fantastique", qui me rappelle par bien des aspects - tempo, riffs, nappes de claviers, ambiance générale - le "Cosmic Keys To My Creations And Times" des maîtres norvégiens. Je veux parler aussi du DIMMU BORGIR période "Enthrone Darkness Triumphant", qu'un titre comme "Mystique De La Vouivre" fait plus qu'évoquer, avec ses lignes de synthé emphatiques, notamment.

DARKENHÖLD, en effet, a tellement fait siennes ces nobles influences et les a si bien mêlées au caractère Médiéval-fantastique de son Black Metal qu'elles lui permettent d'enrichir considérablement ses compositions. Ajouté au surcroît d'attention porté au côté catchy des riffs, au travail acharné sur les soli de guitare et à l'intégration toujours plus poussée d'instruments anciens et d'atours plus Folk, l'on obtient un album remarquable en tous points. J'irais même jusqu'à dire qu'il inaugure une sorte de deuxième carrière pour le combo niçois, placée sous le sceau d'une efficacité totale. Finie l'ère des méandres aventureux qui caractérisait certains de ses précédents albums : l'heure de l'accomplissement est venue et il a pris la forme de ce magnifique "Arcanes & Sortilèges".

Désormais, seul le temps nous dira si la direction suivie par ce cinquième album constituait effectivement le one-true-path de DARKENHÖLD ou si d'autres chemins passionnants peuvent encore s'ouvrir devant lui.

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   T-RAY

 
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- Aldébaran (guitare et tout le reste)
- Cervantes (vocaux, murmures)
- Aboth (batterie, percussions)


1. Oriflamme
2. L'ost De La Forteresse
3. Incantations
4. Mystique De La Vouivre
5. La Tour De L'alchimiste
6. Héraldique
7. Le Bestiaire Fantastique
8. Le Sanctuaire Embrasé
9. Dans Le Cabinet De L'archimage



             



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