Recherche avancée       Liste groupes



      
THRASH METAL  |  STUDIO

Commentaires (28)
Questions / Réponses (4 / 21)
Metalhit
Lexique thrash metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

1983 Show No Mercy
1984 Hell Awaits
1986 Reign In Blood
1988 South Of Heaven
1990 Seasons In The Abyss
1994 Divine Intervention
1996 Undisputed Attitude
1998 Diabolus In Musica
2001 God Hates Us All
2006 Christ Illusion
2009 World Painted Blood
2015 Repentless
 

- Style : Machine Head, Alkoholizer, Holy Moses, Enforced, Exhorder, Evile, Demiricous, Harlott, No Return, Kristendom, Metallica, Sadus
- Membre : Suicidal Tendencies, Grip Inc.
- Style + Membre : The Big 4 , Exodus, Forbidden, The Unholy Alliance , Kerry King

SLAYER - Hell Awaits (1985)
Par CANARD WC le 23 Avril 2006          Consultée 24606 fois

« Ah ouais, Hell Awaits de SLAYER. C’est pas l’album sorti avant « Reign in Blood » ? Si, c’est ça hein. Je suis un fan de SLAYER moi. Je l’ai déjà écouté cet album et il est pas mal. Bon il est moins bien que « Reign in Blood » : c’est clair ! Mais il est pas mal quand même. Tout’façon SLAYER, ça arrache. C’est un putain de groupe. Et pour cet album – « Hell Awaits » - je m’en rappelle plus trop (je l’ai écouté genre 3 ou 4 fois maxi) mais je sais qu’y a un truc que j’ai pas kiffé. Mais bon c’est bien quand même hein ! C’est SLAYER quoi. »


« Hell Awaits » fait partie de ces albums pour lesquels je suis prêt à partir en croisade à la moindre critique fumeuse. Je me mets alors à vociférer comme ARAYA, à marteler mes arguments comme LOMBARDO martyrisant ses fûts, à deviser cyniquement comme HANNEMAN et je fais ma tête de con comme Kerry KING. Je sais, c’est horrible un fan de SLAYER. Pourtant, je ne me pose pas en tant que défenseur aveugle (fan) de SLAYER et de cet album en particulier. OBJECTIVEMENT et en vérité je vous le dis : il s’agit d’un excellent album de Thrash mésestimé et méconnu. Rien que ça.

...

« Un bon album, mais on sent que le groupe n’est pas encore à maturité »

« SLAYER est encore loin de son meilleur niveau, et a encore une marge de progression importante »

« Plaisant à écouter de temps en temps, ça reste un album de transition »

« Le manque d’unité le rendant déconcertant, il s’agit d’un opus quand même moins intéressant »

Voici en substance, le genre d’assertions que l’on peut lire sur le net concernant « Hell Awaits » de SLAYER. Et ce sont les mêmes qui écrivent des trucs du style : « Il (NDLR : SLAYER) abandonne légèrement son côté black-metal pour être beaucoup plus thrash ». Ah ah ah. Sans compter tous les soi-disant fans de SLAYER qui omettent tout bonnement cet album dans leur discographie. Plus que de la méconnaissance, il s’agit avant tout d’une incompréhension globale de l’œuvre de SLAYER. Oui, « Hell Awaits » est un album incompris.

Trop souvent réduit à son morceau éponyme, « Hell Awaits » mérite pourtant que l’on jette sur lui une oreille attentive. Très attentive même, car la première oreille risque d’être agressée, et étourdie par la compacité du son, par ces murs de grattes qui tombent comme une succession d’avalanches. « Hell Awaits » n’est pas un album facile : il doit être apprivoisé et ce n’est pas deux ou trois écoutes qui suffiront.

En effet, hormis le premier morceau introductif qui ouvre de façon liminaire le début de la galette : « Hell Awaits » (Académie française me voilà !), les six autres brûlots qui composent cet album sont d’une densité poisseuse : l’aération est minimale, l’ambiance torturée et les effets sonores inquiétants. Vous voilà téléportés façon Star Treck en plein cœur d’un enfer fait de flammes et de démons. C’est à tort que ce côté infernal a rapproché cet opus des soi-disant ancêtres du Black Metal. Je dis bien à tort car la musique en elle même est aussi Black Metal qu’une chanson d’Annie CORDY.

Non, tout est typiquement Thrash dans « Hell Awaits ». Et poussé à un paroxysme encore inédit pour l’époque. Cette infernale densité peut bien évidemment en rebuter certains. Pourtant, on aurait tort de ne pas « persévérer » car « Hell Awaits » est un album important qui contient les germes des chef-d’œuvres suivants. Sans cet album, pas de « Reign in Blood » en quelque sorte. Et le chemin parcouru pour passer d’un Thrash solide – héritage direct de la NWOBM – à un thrash brutal et « novateur » n’a jamais été aussi important qu’entre « Show no Mercy » et cet album. De ce point de vue là, « Reign in Blood » en était presque prévisible. Il est l’album par lequel tout commence, et ne pas l’aimer revient à rejeter le groupe dans son entier. C’est par cet album que la « patte » de SLAYER a émergé. Quelque part entre ses compos infernales vient de se forger l’un des plus grands groupes de Thrash de tous les temps. Et ces germes ne sont pas présentes sur « Reign in Blood » comme on peut le lire un peu partout sur le Net – mais bel et bien sur cet album.

Prenons un morceau comme « At Down they sleep » par exemple, l’évolution du quartet y est flagrante. La structure du morceau est représentative du chemin parcouru par le groupe : alternance de riffs rapides et puissants mêlant habilement brutalité et agressivité, chant hurlé (rauque) à la limite de l’imprécation, passage mid-tempo (la fameuse décélération slayerienne !), soli furieux et rageur, effet « mur de grattes » et final tout en rapidité (avec un Dave « Thunderkick » Lombardo en grande forme ). Tout cela est merveilleusement contenu dans chacun des morceaux d’ « Hell Awaits ». Et c’est la grosse différence avec son prédécesseur qui ne contenait ses qualités que par bribes.

Alors oui, parler de cet album comme d’un album de la maturité : c’est peut être pousser un peu plus le propos vers une certaine fan-attitude. C’est pour cette raison que je parle d’ « Hell Awaits » comme de l’album de l’émancipation artistique du groupe. On sentait très bien sur « Show no Mercy » cette ombre à la fois maidenesque et judaspriestienne (j’ai vérifié c’est pas dans le dico) : je vous renvoie pour l’occasion à un morceau comme « Metalstorm / Face the SLAYER » sur lequel c’est visible comme le nez au milieu de la figure. Cependant, sur « Hell Awaits » - hormis sur le morceau « Kill Again » - on note une rupture avec ces prestigieuses influences.

Par delà l’aspect « historique » de cet album, il reste la musique. Cette musique si caractéristique. Ce Thrash qui cumule toutes les qualités : rapidité d’exécution, riffs accrocheurs, brutalité pensée et rythmique infernale. Par dessus tout, il serait dommage de passer à côté de cette perle Thrash.

« Hell Awaits » est aussi l’occasion pour l’amateur de « Thrash qui décrasse » de découvrir une facette inédite du groupe : des morceaux longs et complexes. C’est cette « structure » des morceaux chez SLAYER qui poussera certains à en parler comme de l’album progressif du groupe. Pourtant, tout à fait entre nous, la musique de SLAYER n’a vraiment rien de progressif. C’est dingue, de nos jours, dès qu’une chanson dure plus de 5 minutes et qu’il y a deux ou trois changements de riffs, ça devient progressif. Non, ce serait plutôt à ranger à coté du bon Thrash brutal des familles. Point.

Et ce n’est pas l’imagerie qui va avec qui nous fera dire le contraire. Que ce soit la pochette ou les paroles, « Hell Awaits » transpire le satanisme pour adolescents. Je revois encore au lycée ce T-Shirt à la fois comique, gore et inquiétant avec au dos les démons arrachant les boyaux d’un damné accompagné du pentacle de bon aloi. Bref, tout ça pour dire qu’à l’époque, les petits mecs de SLAYER (1985, c’était encore des mômes) avaient bien choisi leur camp, et le faisaient savoir sans ambiguïté. SLAYER, c’était un vrai groupe de méchants – « evil » – tour à tour sulfureux et extrême. On notera au passage le mini concept infernal de l’album qui commence et finit par le même riff accompagné des imprécations démoniaques qui vont bien.

Même si la production a bien évidemment ses faiblesses (ça sonne bien 80’s ce qui n’est pas pour me déplaire), « Hell Awaits » a ce petit côté presque intemporel – témoin d’une époque certes révolue – lui donnant ce petit arrière-goût si authentique. Production certes perfectible, mais non dénuée de qualités et je vous renvoie à cette occasion au son de batterie magistral de LOMBARDO qui, comme plus tard sur « South of Heaven », soulève mon petit cœur à chaque martèlement.

Oui, je conclus.


Non, « Hell Awaits » n’est pas un album anecdotique, ni secondaire. Bien au contraire, il s’agit d’un album charnière par lequel tout commence pour le groupe. Passer à côté de cet album nuit non seulement à la compréhension du groupe, mais vous prive aussi d’un album culte du Thrash 80’s.


Chanson culte : "Hell Awaits" (bien entendu).
Morceau préféré du Canard : "At Dawn They Sleep".
Morceau bof : "Kill Again".

A lire aussi en THRASH METAL par CANARD WC :


SODOM
In War And Pieces (2010)
En voila une de rondelle qui sent la bonne sueur !

(+ 2 kros-express)



PYRACANDA
Two Sides Of A Coin (1990)
Maintenant, grâce à Indiana Canard, vous savez!


Marquez et partagez




 
   CANARD WC

 
   BAAZBAAZ
   DARK BEAGLE
   FENRYL
   POSSOPO

 
   (5 chroniques)



- Tom Araya (chant, basse)
- Kerry King (guitare)
- Jeff Hanneman (guitare)
- Dave Lombardo (batterie)


1. Hell Awaits
2. Kill Again
3. At Dawn They Sleep
4. Praise Of Death
5. Necrophiliac
6. Crypts Of Eternity
7. Hardening Of The Arteries



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod