Ce Live, bon sang... RAINBOW était vraiment tout en haut du sommet de son art au moment de son enregistrement. Rarement dans leurs carrières respectives Richtie Blackmore et Ronnie James Dio auront été aussi brillants et inspirés. Un duo de folie, dont la quintessence a atteint son paroxysme avec l'album "Rising", chef d’œuvre intemporel par excellence, monument inébranlable de l'Histoire du Hard Rock.

RAINBOW, Munich, 1977... Je n'étais même pas né, mais j'aurais probablement été capable de tuer pour pouvoir y être !

Remarquons que pour un enregistrement aussi ancien, le son est d'une qualité déconcertante, malgré un léger retard à l'allumage sur "Kill The King", avec une guitare trop peu audible. Blackmore oblige, les nombreuses impro et digressions ont leurs bons et leurs mauvais côtés : on loue la maestria du bonhomme, mais on déplore aussi parfois sa grandiloquence excessive. Tout comme cette insupportable pochette tout à la gloire de sa mégalomanie, reléguant honteusement Dio en arrière-plan.

Le clou du spectacle, c'est sans conteste "Mistreated". Un truc de ouf quand on sait qu'il ne s'agit même pas d'une chanson de RAINBOW, mais bien de DEEP PURPLE ! Cet extrait confine au sublime, et je pèse mes mots. Dio, immense, magistral, enterre littéralement la version originale chantée par David Coverdale. Quel vibrato (mais quel vibrato, PUTAIN !), quel timbre de voix, quelle puissance mélodique, quelle émotion... Il m'en a tiré des larmes, Ronnie, avec cette chanson. Sa prestation est littéralement bouleversante. De tout son parcours, je pense que cet enregistrement-ci est réellement le plus beau témoignage de son talent. Et Ritchie n'est pas en reste, envoyant une sauce diabolique sur le riff d'ouverture et accouchant d'un solo tout en finesse et en nuances d'une rare beauté. Peut-être un des meilleurs de son histoire à lui aussi. Rien que pour entendre CE "Mistreated", "Live In Munich 1977" s'impose comme un incontournable.

Le groupe n'est pas toujours aussi inspiré, avec un "Long Live Rock'N'Roll" et un "Still I'm Sad" un peu plats. Mais ce "Do You Close Your Eyes" de folie en clôture, bon sang mes aïeux... N'oublions pas les excellentes contributions de Cozy Powell, batteur culte injustement méconnu (sur fûts Ludwig, bien entendu !) et du claviériste David Stone, qui ne fait pas oublier Jon Lord mais envoie quelques soli bien sentis à l'orgue électromécanique de temps à autres. C'est un sacré pan de l'histoire du Rock ce skeud !