Celui qui n’a jamais écouté l’album "Rising" de RAINBOW rate quelque chose de grand. Ce disque est un chef d’œuvre, un opus que l’on n’attendait pas forcément à pareil niveau, éblouissant (quasiment) de bout en bout. Ritchie Blackmore a fait sauter son nom sur cette jaquette qui annonce déjà la couleur. Ce sera épique où ça ne sera pas. Il se dégage quelque chose de puissant déjà avec cette pochette célèbre. RAINBOW n’est plus un projet, mais un groupe.

Le lunatique guitariste avait viré tous les musiciens de l’album précédent à l’exception de Ronnie James Dio (évidemment ! Pas folle la guêpe !) pour les remplacer par des jeunes qui en voulaient, des mecs alors inconnus du public, comme le regretté Cozy Powell à la batterie, le non moins regretté Jimmy Bain à la basse et l’excellent Tony Carey aux claviers. Un line-up qui va rapidement devenir une référence.

Long d’une grosse trentaine de minutes pour six titres, "Rising" abrite en son sein l’énorme "Stargazer", qui restera à jamais l’Everest de Rainbow, le titre culte par excellence, magnifié par l’Orchestre Philharmonique de Munich, qui sera mis en valeur par le speed "A Light In The Black" et son final d’anthologie, qui permet au souffle épique de "Stargazer" de perdurer bien après son écoute. Mais il ne faut pas non plus sous-estimer "Tarot Woman", ouverture mystique où Dio est encore une fois grand (enfin, pas physiquement, mais bon, vous voyez le topo, non ?), ni les plaisants "Run With The Wolf" et "Starstruck", ce dernier possédant des relents PURPLE-iens savoureux. Au final, seul "Do You Close Your Eyes" n’est pas au niveau. Mais on s’en moque au final, c’est juste trois minutes dans ce déluge d’excellence.

Si on vous demande quel est l’album de RAINBOW à écouter en priorité, vous répondez "Rising". Si on vous demande quel album de RAINBOW il faut écouter pour ne pas rater sa vie (euh ouais, extrême, là), vous répondez "Rising". Si on vous demande de citer un chef d’œuvre intemporel du Hard Rock en général, vous répondez "Rising", avec un petit sourire entendu. Vous pouvez aussi répondre "Machine Head" si vous voulez, mais on est sur la kro-x de "Rising" ici, donc c’est un peu con.

Cet album est donc le firmament pour l’Arc-en-Ciel. Il ne refera jamais aussi bien par la suite, même si "Down To Earth" est un très bon prétendant à ce niveau qualitatif. Et déjà, malheureusement, le torchon commençait à brûler entre Ritchie Blackmore et Ronnie James Dio. L’album suivant, "Long Live Rock’N’Roll", ne sera qu’une ombre pâlotte de ce monumental "Rising"…