La voix de Corpsegrinder, si elle me fout une claque sur "Evisceration Plague", me rebute sur "Kill". Il fait exactement ce que je déteste chez Tom Araya : il chante si vite parfois - surtout sur les refrains - qu'on a l'impression qu'il rappe et qu'il répète les mêmes trucs ! Et c'est là le principal reproche que je formule à l'endroit de ce rouleau compresseur, en même temps que des titres un peu trop linéaires. Mais oui, CANNIBAL est un véritable tueur sur cet album !

Tout ça débute avec "The Time To Kill Is Now", excellent clin d’œil qui donne la mesure : grosse rythmique de malade, paroles de cinglé, les Floridiens sont partis pour la gloire. Et ça se poursuit avec "Make Them Suffer" et son groove incendiaire, idem pour "Purification By Fire", "Brain Removal Device" et la mortelle "Infinite Misery" (parlez-moi d'un morceau vio-« lent » pour finir un album !!!).

Le boulot de Pat et Rob est encore une fois chirurgical. Travail qui se poursuivra sur "Evisceration Plague", où les riffs véloces, les breaks hyper techniques et les soli épileptiques se succèderont. "Kill" en contient une impressionnante collection et, s'ils sont souvent noyés dans le glaire de Corpsegrinder, fait s'imposer CANNIBAL sur le haut du panier des vétérans encore capables de chier des plans complexes et défrisants.

Si l'album s'essouffle (idem pour George) un peu vers la fin, "Kill" demeure une pierre angulaire pour les Américains et le Death de la deuxième moitié des années 2000.